Rien ne va plus à Paris. Les taxes augmentent mais la dette explose. L’agence de notation Standard and Poor’s a même abaisser la note de crédit de la ville de Paris en janvier dernier, de AAA à AA+.
Une dette de 2,8 milliards d’euros
2,8 milliards d’euros. Voilà le montant de l’encours de la dette de la ville de Paris. Une dette qui ne cesse de s’alourdir depuis maintenant 7 ans. Et si la crise joue sûrement un rôle dans ce phénomène, la mauvaise gestion des comptes semble peser sur les finances de la capitale.
La dette multipliée par deux en 5 ans
Quand Bertrand Delanoë succède à Jean Tiberi au poste de maire de Paris en 1997, la ville de Paris affiche une dette de 2 milliards d’euros. En 2002, la dette a été divisée par deux, à 1 milliard d’euro.
La dette reste stable jusqu’à pendant trois ans, avant de repartir à la hausse : de 1,5 milliards d’euros en 2006 à 2,8 milliards d’euros en 2011. Les prévisions tablent sur une dette d’environ 4 milliards d’euros en 2014.
Même si le taux d’endettement de la ville reste inférieur à celui de la plupart des grandes villes de France, son évolution sur 5 ans n’augure rien de bon.
Pourtant les recettes fiscales augmentent
A 4,7 milliards d’euros en 2012, les impôts représentent plus de 60% des recettes de la ville. Les impôts locaux ont augmenté de 34% au cours des 10 dernières années : +9% en 2009 et +8% en 2010.
A cela s’ajoute les droits de mutations ; ces taxes que l’on paye lors d’une transaction immobilière. Ils ont rapporté en 2011 un montant historique de 1,08 milliard d’euros.
Le diagnostic est simple : les dépenses augmentent plus vite que les recettes.
Dépenses : le dérapage incontrôlé
Depuis plusieurs années, les investissements sont aussi nombreux que coûteux : Paris Plage, le 104 ou encore le projet de rénovation des Halles, dont le coût du seul toit en verre est estimé à 236 millions d’euros.
La ville de Paris investissait 800 millions d’euros par an sous Tiberi. Elle a investi 1,55 milliard d’euros par an au cours du deuxième mandat Delanoë. C’est presque le double.
Facture à laquelle s’ajoutent des frais de fonctionnement eux aussi en pleine explosion : dépenses de personnel en hausse de 45,7%, budget communication en hausse de 62%.
Le montant total des subventions accordées aux associations est passé de 133 millions d’euros en 2002 à 203 millions d’euros en 2011.
Jérémy Lemière