Le 28 mars dernier, lors de la conférence annuelle du Forum de Boao, le Premier Ministre chinois Li Kegiang, a renouvelé son engagement en faveur de l’ouverture de la Chine aux marchés financiers internationaux. Son discours promettait un accès facilité pour les banques, assurances et autres partenaires financiers étrangers qui souhaiteraient investir sur le marché chinois. Une annonce qui s’est trouvée en phase avec les actualités financières de ces derniers mois.
En effet, si la Chine est le plus grand marché des pays émergents d’Asie, son économie attise la curiosité et l’intérêt de plus en plus d’investisseurs. Une question se pose alors… Doit-on d’ores et déjà envisager les actions chinoises comme une catégorie d’actifs distincte à l’instar du dollar américain ?
Les actions chinoises bientôt incontournables pour les investisseurs
La Chine déploie actuellement beaucoup d’énergie pour l’ouverture de ses marchés financiers. La Bourse de Shenzhen ainsi que la Bourse de Shanghaï gagnent du terrain dans les indices internationaux. L’annonce de plusieurs promoteurs d’indices d’augmenter la pondération des actions chinoises en 2019 n’y est pas étrangère. Cela pourrait attirer plus de 80 milliards de dollars d’investissements étrangers en Chine.
En 2018, plus de 200 actions avaient déjà été intégrées aux indices relatifs aux marchés émergents, attisant ainsi le désir des investisseurs étrangers d’augmenter leur exposition au marché des actions chinoises. Les indices trading sur les plateformes d’échange comme eToro devraient être donc intéressants à suivre dans les prochains mois.
Bourse chinoise : un marché financier en pleine mutation
Malgré une volonté d’ouverture clairement affichée, la Chine compte toujours un marché à deux vitesses : une partie s’ouvre peu à peu à l’international et aux investissements étrangers ; la seconde est encore très autocentrée. Bien plus importante en termes de valeur, elle s’ouvre plus timidement à l’international. Mais cela pourrait bien changer. Si le poids des actions chinoises sur l’indice des marchés émergents devrait donc augmenter de 0,7 % à 3 % en 2019, les prévisionnistes les plus optimistes estiment qu’il pourrait atteindre 10 % en 5 ans.
En effet, lorsque les actions chinoises ont été intégrées, les actions d’entreprises dites « actions A », qui sont négociées en Yuan, ont également été prises en considération. Ainsi, les investisseurs étrangers vont enfin pouvoir avoir accès au deuxième marché mondial en capitalisation boursière mais aussi, au marché le moins pénétrable. À ce titre, il est bon de rappeler que les actions A étaient jusqu’à présent réservées aux Chinois résidents.
Le « Shadow Banking », talon d’Achille de la Chine pour ses entreprises
Si la Chine veut réussir à se frayer un chemin sur les marchés financiers internationaux, sa devise doit pouvoir elle aussi se faire une place de choix. Aujourd’hui, malgré une puissance économique indiscutable, la monnaie nationale chinoise, le Yuan, est quasiment inexistante du marché des changes. Sans une ouverture réelle de son marché obligataire, il semble peu probable que la Chine puisse devenir un concurrent de taille. Pourtant, elle a fort à y gagner.
Le « Shadow Banking » (ou « finance de l’ombre ») s’est développé notamment suite aux difficultés d’obtention de crédit pour les entreprises. Afin de contourner le problème, beaucoup d’entre elles se sont orientées vers des créanciers indépendants des banques traditionnelles n’offrant pas de garanties solides. Grâce aux investissements internationaux, la Chine espère ainsi réduire le « Shadow Banking » tout en bénéficiant de l’appui des grands noms de l’investissement international pour le rayonnement des entreprises chinoises à l’échelle mondiale. Ce serait également enfin l’occasion de donner une vraie dimension internationale au Yuan.
La Bourse chinoise, juste après Wall Street, est prometteuse
Aujourd’hui, tous les experts financiers s’accordent à dire que « les marchés chinois sont trop gros pour être ignorés ». Deuxième marché d’actions, la Chine arrive juste après Wall Street avec une capitalisation boursière s’élevant à près de 14 milliards de dollars américains. Son marché obligataire tire également son épingle du jeu. Il se place 3ème à l’échelle mondiale avec une valeur de 12 milliards de dollars.
Si ses résultats boursiers sont baissiers, rappelons que la Chine est actuellement au beau milieu d’une guerre commerciale féroce qui se joue avec les États-Unis. Mais si la Chine peut, avec ces arguments de taille, prétendre appartenir à une classe d’actifs distincts, il faudra sans aucun doute qu’elle trouve une solution pour stabiliser son cours et ainsi rassurer les investisseurs étrangers. Une dépréciation trop importante du Yuan pourrait redistribuer les cartes dans un futur très proche.
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