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Archegos : décryptage de l’affaire qui fait trembler les banques

Archegos : décryptage de l’affaire qui fait trembler les banques




Après l’affaire Gamestop et le short squeeze orchestré depuis un forum de traders indépendants, un vent de panique a de nouveau soufflé sur Wall Street avec les déboires du hedge fund Archegos.

Qu’est-ce que le fonds Archegos et comment fonctionne-t-il ? Qu’est-ce qu’un appel de marge ? Que s’est-il passé ? Quels impacts sur les banques, notamment en France ? Notre décryptage.

Qui est Archegos ? Comment fonctionne ce hedge fund ?

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Les noms des protagonistes sont différents, mais la leçon est la même. L’implosion spectaculaire du hedge fund Archegos Capital Management, tout comme la saga GameStop, mettent en lumière les risques à associer un fort effet de levier, des produits dérivés opaques et des taux d’intérêt très bas.

Achegos Capital Management est en fait un fonds de Family Office, c’est-à-dire que ce fonds est destiné à la seule gestion de la fortune de son fondateur Bill Hwang, un personnage bien connu dans la sphère financière, et notamment des autorités des marchés financiers qui, en 2012, l’ont déclaré coupable d’usage d’informations privilégiées sur des actions bancaires chinoises par l’intermédiaire de son fonds spéculatif Tiger Asia Management. Hwang a acquis une certaine notoriété. Considéré comme un agressive, money making genius, à la création de Archegos Capital Management, les banques se montrent très intéressées par ses services, aveuglées par l’appât du gain et oubliant le risque. En 9 ans, Archegos passe de 200 millions de dollars en 2012 à 10 milliards de dollars sous gestion selon France 24.

Le fond s’appuie sur un effet de levier massif – permis par les taux d’intérêt très bas – pour prendre des positions sur certaines actions, financées par des banques comme Nomura et Credit Suisse. Il a notamment accumulé des positions à crédit sur un grand nombre d’actions internationales comme Baidu, Tencent, Shopify, Viacom ou encore Discovery, avec une préférence pour les médias américains. Le levier dispose d’avantages indéniable sur le profit potentiel mais multiplie largement le risque : pour un levier de 20, avec 100€ vous pouvez prendre position sur 2 000€ d’actions. Si votre position prend 10 %, vous gagnez 200€, vous doublez donc votre mise initiale. En revanche, si votre position perd 10 %, cette fois-ci, vos pertes s’élèvent à 200€ et vous n’avez pas le capital pour couvrir vos pertes. En outre, Archegos s’appuyait sur des produits dérivés opaques comme les swaps de rendement total pour masquer l’ampleur de ses positions dans les différentes entreprises et ne pas déclarer aux autorités le seuil des franchissements de capital.

Archegos Capital : pourquoi Wall Street et les banques ont tremblé ?




Les actions de Viacom, Discovery, et d’autres géants des médias, se sont effondrées vendredi lorsque les banques de Wall Street qui avaient prêté des fonds à Archegos ont forcé la société à liquider ses positions, anéantissant au passage plus de la moitié de la valeur de Viacom en une semaine seulement. Pourquoi cette vente massive ?

Quand le cours de ces valeurs a baissé (notamment pour Viacom en raisons de l’annonce d’une émission d’action pour plusieurs milliards de dollars), les banques prêteuses ont fait ce que l’on appelle un appel de marge (ou margin call en Anglais). Un appel de marge par un courtier Bourse oblige un client à ajouter des fonds à son compte si la valeur d’un actif tombe en dessous d’un niveau spécifié. Si le client ne peut pas payer – c’est le cas d’Archegos – le courtier Bourse peut intervenir et vendre les actions au nom du client. Les banques ont donc liquidé dans la panique les positions de Archegos pour tenter de limiter les pertes. Cette liquidation forcée a déclenché un bain de sang vendredi qui a fait chuter les actions de Viacom et Discovery de plus de 25 % chacune.

Les grandes banques pourraient, en raison de leur exposition au fonds Archegos, essuyer des milliards de dollars de pertes. Le Credit Suisse et Nomura ont tous deux chuté lundi après avoir averti de répercussions importantes sur leur bénéfice.

Affaire Archegos : quels impacts pour les banques françaises et les actionnaires ?

Les actions d’autres banques d’investissement du monde entier, telles que Goldman Sachs, Morgan Stanley ou Deutsche Bank, ont également chuté lundi. Goldman Sachs et Deutsche Bank ont ​​refusé de commenter. Morgan Stanley n’a pas non plus réagi. Les investisseurs ne voient pas de risques systémiques et les marchés financiers ne se sont pas écroulés. Mais comment connaître l’ampleur de l’exposition des banques françaises ?

Les banques BNP Paribas et Société Générale ont toutes deux chuté lundi, comme de nombreuses autres banques partout dans le monde, mais aucune déclaration n’a été faite quant à leur exposition à Archegos. Difficile de se prononcer aujourd’hui sur l’exposition des banques françaises. Cependant, on imagine qu’Archegos n’est sûrement pas un cas isolé et que ce type de gestion à fort effet de levier concerne probablement un grand nombre de couples banque gestionnaire d’actifs.

Bien sûr, les potentielles pertes des banques se répercutent directement sur la valeur d’entreprise et donc sur les valeurs des actions. Une perte nette enregistrée est une destruction de valeur : l’entreprise doit solliciter des ressources pour financer les pertes opérationnelles, réduisant donc sa valeur. Les actionnaires individuels sont donc exposés à ces pertes et il conviendra de bien suivre les annonces de résultats pour, à son tour, limiter son exposition.

Source des images : Freepik

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