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Bourse : une récession possible pour 2020 ?

Bourse : une récession possible pour 2020 ?




Faut-il craindre une récession ? Découvrez quels facteurs de stabilité plaident en faveur d’une extension du cycle économique, quels risques peuvent significativement bousculer les marchés et nos convictions sur la survenue prochaine ou non d’un krach boursier.

Les facteurs de stabilité qui plaident en faveur d’une extension du cycle

Les politiques accommodantes des banques centrales

Selon Yves Perrier, Directeur Général d’Amundi : « les politiques monétaires vont rester accommodantes car il n’y a pas d’autres alternatives eu égard aux niveaux de dettes privées et publiques ». Pour Monica Defend, Responsable de la Recherche Groupe, « les banques centrales sont devenues les otages des marchés ». « Tout le monde est désormais convaincu que les taux resteront bas pour des raisons structurelles et conjoncturelles », assène Pascal Blanqué, Chief Investment Officer.

Les marchés financiers bénéficieront dans les mois -et même les années à venir- d’une politique toujours très accommodante des banques centrales qui continueront à préserver les marchés. Dans ce contexte, difficile d’imaginer autre chose qu’une continuation du cycle, avec une croissance mondiale stable, autour de 3 %, et une inflation qui restera faible.

La résilience suffisante des consommateurs américains

Le PIB américain dépend pour 70 % du consommateur américain. Il est donc tout à fait pertinent de considérer que ses comportements de consommation et sa confiance en l’avenir sont des indicateurs clés.

À l’heure actuelle, le consommateur américain résiste, ce qui constitue plutôt une bonne nouvelle pour le marché US qui ne devrait donc pas connaître de récession dans l’immédiat. Mais on doit tout de même souligner que l’inégalité entre les ménages devient de plus en plus forte. La crise de 2008 a en effet exacerbé ces inégalités.

Un risque politique assez peu pris en compte par les marchés

Les tensions à Hong-Kong, en Iran, la procédure de destitution lancée contre Trump, le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, autant d’évènements qui constituaient des risques géopolitiques assez importants et qui n’ont cependant pas été pris en compte par le marché. « Parce qu’ils sont difficiles à pricer » s’interroge Vincent Mortier, Directeur adjoint des gestions chez Amundi ?

En tous les cas, le risque politique, bien présent cette année, a été mis en sourdine par des marchés peu inquiets des conséquences de ces risques. Et finalement, le temps leur a donné raison. Les problèmes se sont le plus souvent résorbés d’eux-mêmes. La guerre commerciale sino-américaine, sûrement celui qui pesait le plus lourd sur les marchés, est en voie d’amélioration avec l’annonce récente d’un accord de phase 1 entre les deux grandes puissances.

Les risques qui pèsent sur les marchés financiers et pourraient provoquer le krach boursier

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L’augmentation du risque politique bouscule les marchés financiers

Mais est-on sûr que ces risques ne connaîtront pas de résurgences en 2020 ? Après tout, comme le concède Yves Perrier, Directeur général d’Amundi, « les tensions géopolitiques sont un facteur majeur dans une politique d’investissement ». Et dans la « situation macroéconomique d’instabilité et d’imprévisibilité » que nous connaissons actuellement, dixit Hubert Védrine, ancien Ministre des affaires étrangères, le risque politique pourrait bien venir à nouveau chahuter les marchés dans les mois qui viennent, avec un peu plus de conséquences cette fois.

Les tensions au Moyen-Orient ou à Hong-Kong pouvant entraîner une hausse de la volatilité sur les différentes places boursières mondiales.

Et si le conflit commercial sino-américain se transformait en guerre des monnaies ? Peu probable certes, mais loin d’être impossible.

En tous les cas, cette accumulation des risques géopolitiques pourrait bien finir par peser sur les marchés.

Un endettement trop important

Autre risque majeur : l’endettement de tous les acteurs, publics comme privés, dans toutes les zones du globe. « Tous les facteurs de stabilisation sont fondés sur la dette » fustige Pascal Blanqué. Cela constitue un réel problème. « Tout le monde s’achète un futur à crédit » souligne Vincent Mortier. Mais la situation sera tenable jusqu’à quand ?

Bourse : fin de cycle financier versus cycle éternel

Si 2019 a été une année exceptionnelle en Bourse, avec des performances notables sur les différentes places boursières, 2020 devrait être une année de retour à la normale, avec des perspectives de croissance plus mesurées.

Selon Monica Defend, Responsable de la Recherche Groupe chez Amundi : « le cycle va se rallonger mais restera faible ». Il s’agit d’après elle véritablement d’une fin de cycle et de nombreux éléments sont là pour en témoigner. D’abord, le ralentissement de la croissance mondiale, avec un PIB mondial estimé pour 2020 à 3,3 %. Ensuite, elle souligne le doublement en 10 ans de la dette des entreprises non financières et la dégradation de la qualité de cette dette.

La récession d’ici 3 ans ?

Pour Pascal Blanqué, Chief Investment Officer chez Amundi, « en 2019, il y a eu un seul driver : les taux d’intérêts, qui ont donné l’impulsion. En 2020, le jeu se réouvre. Le facteur croissance va être déterminant et constituera donc le risque principal. » Avec l’extension du cycle, il prédit une « performance globale des indices de marché plus faible » qui devra donner lieu à « une rotation des titres et des styles de gestion plus importante ». Selon lui, la récession devrait avoir lieu dans les trois ans.

Cette affirmation est corroborée par les dires de Vincent Mortier, Directeur adjoint des gestions chez Amundi qui anticipe une récession à court-moyen terme, même si selon lui « le marché n’a pas intégré l’idée d’une récession ».

La récession : un concept du passé

Certains vont même jusqu’à soutenir l’idée que l’on est entré dans un « nouveau régime sans cycle », avec un cycle faible mais éternel. Il existe en effet une théorie qui veut que l’on ne puisse plus raisonner en termes de cycles économiques. « C’est exactement le genre de choses que l’on entend en fin de cycle » précise David Mortier.

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