Le géant de la musique en ligne a fait son entrée en Bourse le 2 avril en choisissant une cotation directe pour faire ses premiers pas à Wall Street. Retour sur cet évènement et explications du succès de cette introduction en Bourse ou IPO.
Cotation directe pour le géant du streaming musical
Le lundi 2 avril, le leader mondial de la musique à la demande, Spotify a fait ses premiers pas sur le New York Stock Exchange à Wall Street sous le code mnémonique SPOT. Si cette introduction en Bourse ou IPO a beaucoup fait parler d’elle, c’est notamment parce qu’elle a eu lieu en suivant un procédé assez inhabituel : la cotation directe.
Cotation directe : qu’est-ce-que c’est ?
Contrairement à une introduction en Bourse traditionnelle, une cotation directe ne prévoit pas l’émission de nouvelles actions à un prix défini en amont mais permet simplement aux actionnaires de revendre leurs titres.
Les avantages de la cotation directe sont nombreux : elle permet à la société de ne pas avoir à lever de nouveaux capitaux en s’appuyant sur ses propres liquidités.La cotation directe est aussi beaucoup moins coûteuse que le procédé classique car elle n’implique pas de passer par une banque d’affaires intermédiaire chargée de placer préalablement les titres auprès d’investisseurs et qui facture des commissions représentant environ 7 % du montant de l’IPO selon Les Echos. Enfin, la cotation directe est un système relativement souple qui permet de ne pas être soumise à diverses obligations et restrictions.
Notez aussi que via ce procédé, Spotify donne à ses actionnaires actuels, dont ses salariés, l’opportunité de céder leurs parts et de récupérer un peu de liquidités.
La cotation directe n’a cependant pas que des avantages. C’est en effet une technique qui peut se révéler dangereusement imprévisible puisqu’aucun prix n’est fixé à l’avance. D’où une attention accrue des investisseurs lors de la première séance de cotation pour savoir comment les cours évolueront.
Spotify s’en est bien tiré. L’action s’est échangée à l’ouverture à 165,90 dollars et a terminé la séance à 149,01 dollars, soit une baisse d’environ 10 %. En dépit de la baisse constatée lors de la première séance, c’est un véritable succès puisque le titre s’est échangé nettement au-dessus du «prix de référence» indicatif de 132 dollars établi la veille sur la base d’une moyenne des échanges de parts de gré à gré qui avaient précédé cette arrivée en bourse annoncée il y a plusieurs mois.
Cette évolution des cours témoigne d’une certaine confiance des investisseurs pour l’entreprise. Il s’agit d’un véritable coup de maître pour la société spécialisée dans le streaming qui, rappelons-le, n’a pas encore à ce jour dégagé le moindre bénéfice. On peut même qualifier l’opération d’exploit dans un contexte difficile pour les géants du Web qui accusent quelques difficultés sur les marchés suite à l’affaire Cambridge Analytica qui a refroidi actionnaires et investisseurs.
Spotify en quelques chiffres
12 ans : c’est l’âge de Spotify. La société a en effet été créée en 2006 à Stockholm par Daniel Ek.
80 % : pourcentage du chiffre d’affaires de la société reversé sous forme de royalties aux ayants droit.
159 millions : c’est, à ce jour, le nombre d’utilisateurs actifs revendiqués par la société (soit le double de son concurrent le plus proche, Apple) qui s’enorgueillit de compter 71 millions d’abonnés payants
6 à 6,5 milliards : le chiffre d’affaires prévu pour 2018, soit une hausse des revenus de la compagnie de 20 % à 30 %. Cette estimation implique une réduction des pertes annuelles comprises entre 230 et 330 millions, d’euros contre 378 millions en 2017.
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