Grand débat : focus sur les mesures de sortie de crise annoncées par Emmanuel Macron qui influenceront votre argent et votre pouvoir d’achat.
Les propositions pour sortir de la crise des Gilets jaunes, tant attendues, ont fait l’objet d’une conférence de presse à l’Élysée, une première. L’intervention qui a duré deux heures a permis au Président de la République d’exposer son lot d’annonces faisant suite au grand débat. Pas de changement de cap à l’horizon. Les mesures prises depuis deux ans ont, aux yeux du Chef de l’État, permis la reprise des investissements, la baisse du chômage et un gain du pouvoir d’achat. Le Président Macron a tout de même fait savoir qu’il avait bien entendu les doléances de ses concitoyens qui lui ont inspiré de nouvelles mesures que nous vous dévoilons ici.
Les annonces du Gouvernement après les Gilets Jaunes
Baisse de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros
La mesure phare est sans conteste celle ayant trait à la fiscalité. Rappelons que le mouvement des Gilets jaunes est né d’un ras-le-bol fiscal et d’un consentement à l’impôt en chute libre. Le Président a donc annoncé une baisse de 5 milliards d’impôts sur le revenu à partir de janvier prochain. Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, a précisé au lendemain de l’intervention du Chef de l’État que cette baisse d’impôts concernera 15 millions de foyers fiscaux, c’est-à-dire la quasi-totalité des ménages.
L’objectif affiché est de rendre l’entrée de l’impôt moins brutale, notamment via la création d’une nouvelle tranche, voire plusieurs. Les modalités restent floues à l’heure actuelle. On notera aussi la volonté de la part de l’exécutif de faire aussi un geste pour les contribuables plus aisés, la deuxième tranche (jusqu’à 73 779€) sera en effet également concernée.
Retraite minimale et réindexation des pensions sur l’inflation
Deuxième volet sur lequel le Chef de l’État était très attendu : les retraites ! La grogne des retraités depuis la hausse de la CSG est en effet au cœur du mouvement social qui agite le pays depuis plusieurs mois. Emmanuel Macron a donc annoncé la réindexation des retraites sur l’inflation en 2021, et même, dès 2020 pour les retraites inférieures à 2000€ par mois.
Autre mesure dévoilée : la « retraite minimale » pour une carrière complète sera portée à 1 000 euros. Il s’agit là d’une hausse du montant que touchera un retraité ayant cotisé le nombre de trimestres requis pour toucher sa retraite à taux plein et non pas d’une hausse du minimum vieillesse. En effet, l’objectif affiché est que quelqu’un qui a travaillé (et donc cotisé) toute sa vie ne gagne pas à peine plus que quelqu’un qui n’a pas travaillé ou s’est arrêté pendant de longues périodes.
Reconduction de la prime exceptionnelle défiscalisée
Pour favoriser le pouvoir d’achat des Français, le Président a également annoncé la reconduction de la prime exceptionnelle de fin d’année versée aux salariés « sans charges ni impôts […] dans le cadre de l’intéressement des entreprises si elles décident d’apporter 1 000 euros de plus ».
Suppression de l’ISF maintenue pour encourager l’investissement
Le président Macron n’a pas lâché sur la suppression de l’ISF. Nombreux pourtant sont les Gilets jaunes qui souhaitent le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune disparu en 2018 et remplacé par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière). Il faut dire que l’analyse des contributions citoyennes du grand débat a permis de largement relativiser ce souhait : 10,3 % des participants seulement la souhaitait selon Opinion Way, chargé d’analyser les contributions sur la plateforme en ligne du gouvernement. On comprend donc que le Chef de l’État ne soit pas revenu sur l’une des mesures phares de son début de quinquennat.
Objectif plein emploi et taux de chômage en France à 7 %
Appelé de leurs vœux par tous les présidents de la Vème République (sauf François Hollande qui se serait bien contenté d’une inversion de la courbe du chômage), le plein emploi est revenu sur le devant de la scène, Emmanuel Macron se fixant d’atteindre cet objectif en 2025. Il a également évoqué une échéance plus proche en fixant un objectif de 7 % de chômage en 2022. Pour ce faire, le Président de la République souhaite mettre en place une réforme ambitieuse de l’assurance-chômage, sans fournir aucune précision cependant.
Comment seront financées les mesures proposées par Macron ?
Le Chef de l’État a donc annoncé toute une série de mesures concrètes, sans toutefois entrer dans le détail, laissant sans doute le soin au gouvernement de mettre en œuvre la vision qu’il a pour le pays. Il en est de même pour le financement de ces mesures qui restent plutôt floues. On peut néanmoins retenir trois grands axes qui ne suscitent guère l’enthousiasme et sont même parfois en contradiction avec les mesures annoncées.
Suppression de niches fiscales pour financer la baisse d’impôt
Le financement des mesures annoncées par le Chef de l’État devrait en premier lieu s’appuyer sur la suppression de niches fiscales dédiées aux entreprises, ce qui pourrait bien poser problème, ou au moins occasionner quelques remous. Le Medef, le lendemain de la conférence de presse d’Emmanuel Macron, a publié un communiqué faisant savoir qu’elle jugeait cela « totalement inacceptable ». Patrick Martin, président délégué du Medef interviewé sur France Info le 26 avril, a fait part de son mécontentement et s’est offusqué de l’idée que les entreprises servent de « variables d’ajustements des mesures généreuses annoncées ».
Réduction des dépenses publiques
Autre moyen de financement envisagé : la réduction des dépenses publiques. Emmanuel Macron s’est montré peu précis sur le sujet, tout au plus a-t-il mentionné l’amélioration de l’efficacité du service public. Il faut dire que ce volet de financement risque d’être particulièrement difficile à mettre en œuvre étant donné que le président de la République a annoncé abandonner la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires si cela n’était pas tenable. Et l’on ne voit pas très bien comment cela pourra être tenable étant donné que le Chef de l’État souhaite aussi limiter le nombre d’enfants par classe à 24 de la maternelle au CE1, ce qui devrait automatiquement faire gonfler les effectifs de l’Éducation Nationale.
Les maisons de services publics décentralisées dans chaque canton ne devraient pas non plus participer à faire diminuer les effectifs de la fonction publique.
Augmentation du temps de travail pour les Français
Enfin, Emmanuel Macron a lancé un pavé dans la mare en évoquant la nécessité pour les Français de travailler davantage. Il écarte d’emblée l’instauration d’un ou plusieurs jour(s) férié(s) travaillé(s). Pas de modifications non plus prévues concernant les 35 heures, de toute façon, déjà un peu égratignées par la loi El Khomri et les ordonnances Pénicaud. Macron souhaite donc que les Français travaillent plus longtemps au cours de la vie et mettre en place « un système de décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout le monde ». L’objectif est simple : repousser l’âge réel de départ à la retraite sans toucher au symbole de l’âge légal qui reste fixé à 62
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