Cette fin 2018 est marquée par plusieurs dossiers majeurs pour les opérateurs boursiers. Parmi ceux-là : le Brexit ! Il aura fallu 17 mois de négociations entre Londres et Bruxelles pour valider dimanche 25 novembre le texte actant le divorce européen. L’accord de près de 600 pages est désormais scellé par les 27 chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union européenne. Mais le plus dur reste à faire !
Pour entrer en vigueur à la date fatidique du 29 mars 2019, cet accord doit être ratifié par le Parlement britannique. Or, la Première ministre Theresa May a perdu la confiance de certains “Brexiters durs”, au sein de son propre parti politique. Depuis les cinq démissions successives de son gouvernement conservateur jeudi 15 novembre, la crise politique semble s’intensifier à Londres. May et ses alliés seront donc occupés dans les prochains jours à négocier d’arrache-pied avec les Parlementaires.
« L’appel de Londres aux villes lointaines.
Maintenant la guerre est déclarée et la bataille approche. »
Pour le moment, le vote devrait avoir lieu avant le prochain sommet de l’UE, les 13 et 14 décembre prochains. La date exacte du mardi 11 est avancée par un grand nombre de médias pour le moment. En cas de refus du Parlement, May risque d’être forcée à la démission.
Les investisseurs qui ont horreur de l’instabilité politique dans les grandes puissances mondiales, de nouvelles élections législatives (voire un nouveau référendum ?) créeraient un scénario de confusion généralisée générale. Ce dernier accentuant les récents reculs de la Livre Sterling et des indices européens. Une telle hypothèse n’est pas à prendre à la légère tant elle nous pousserait dans l’inconnu pour cette fin d’année.
Brexit : quel scénario pour les investisseurs ?
Plus précisément, revenons sur les trois scénarios envisageables en cas de refus du Parlement britannique (ou plus précisément de la “Chambre des Communes”).
1. Scénario boursier en cas de Brexit sans accord
Première hypothèse : un Brexit sans accord. De quoi s’agit-il quand on évoque ce risque de “no deal” ? En urgence, de nombreuses règles devraient être mises en place pour continuer à commercer et à respecter les contrôles douaniers entre l’UE et le Royaume-Uni.
L’Organisation Mondiale du Commerce dicterait logiquement ces nouveaux engagements entre les deux partenaires. C’est clairement l’hypothèse la plus redoutée par les investisseurs. Certains Brexiters durs le disent ouvertement dans les médias : ils préfèrent un no-deal à un mauvais accord. La confusion politique serait alors totale, avec de violentes conséquences baissières sur la Livre Sterling et les cotations boursières des grandes entreprises britanniques, pour certaines largement orientées à l’export.
2. Scénario boursier en cas de vote à la Chambre des Communes
Deuxième scénario : un nouveau vote à la Chambre des Communes. C’est en effet une option qu’a entre ses mains le gouvernement, s’il est confronté à un premier refus parlementaire. Dès lors, une nouvelle phase de négociations s’engagerait entre le gouvernement de May et les différents groupes de la Chambre. Plusieurs sources évoquent qu’un “Plan B” est déjà dans les tiroirs : autrement dit, un nouveau texte pouvant convaincre le Parlement en cas de deuxième vote. Dans cette hypothèse, la date effective du Brexit pourrait être décalée grâce à un nouvel accord entre les 27 pays encore mariés au sein de l’UE.
3. Scénario boursier en cas de nouvelles élections
Troisième et dernière hypothèse : de nouvelles élections. En cas d’un voire deux refus à la Chambre, May serait tellement en position de faiblesse qu’un vote de défiance pourrait être instauré par son propre parti politique !
Les Brexiters durs pourraient le créer en réunissant 15% de leur formation au Parlement, soit 48 députés. Dès lors, May serait remplacée à la tête de l’exécutif qui reprendrait les négociations ou… déciderait de valider un no-deal. Dans la même idée, un tel vote de défiance pourrait provoquer de nouvelles élections législatives : l’AFP rappelle à juste titre que le principal parti d’opposition à May (le Labour) est évidemment favorable à une telle “issue”, toute relative. Évoquons tout de même que Theresa May a la possibilité de provoquer elle-même de nouvelles élections législatives mais il lui faudrait réunir les deux tiers du Parlement … ce qui semble irréaliste à ce stade.
Toujours dans le registre des alternatives difficiles à concevoir actuellement, le Labour a évoqué la possibilité d’un nouveau référendum sur la question du Brexit, s’il arrive à rassembler une majorité très dispersée au niveau de la Chambre.
L’indice boursier DAX30 vis-à-vis du Brexit
Vous l’aurez aisément compris, ces différents scénarios poussent à la prudence tant ils jetteraient le Vieux Continent dans l’inconnu et l’instabilité politique. Nous en ressentons tous les jours depuis plusieurs semaines les conséquences en Bourse sur les grands indices européens comme le DAX30 (indice allemand). Et ce, en parallèle du bras de fer budgétaire qui se joue entre Rome et Bruxelles. Ce dernier est toujours aussi sensible et ne nous y trompons pas : bien qu’il soit légèrement relayé au second plan en ce moment, il représente une large source d’instabilité pour nos indices.
J’ai choisi d’orienter cette analyse sur le cas spécifique du Brexit mais le dossier italien doit à nouveau être surveillé. Un petit mot enfin, sur les avancées de la guerre commerciale sino-américaine.
Les investisseurs attendent avec impatience le sommet du G20
Vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre, le G20 se réunira à Buenos Aires. En marge de ce sommet, Xi Jinping et Donald Trump doivent se rencontrer. Les investisseurs attendent impatiemment ce rendez-vous dans la mesure où il pourrait permettre d’avancer sur le dossier de la guerre commerciale lancée par le Président américain. Pour rappel, les droits de douanes US sur une tranche de 200 milliards de dollars de produits importés de Chine sont de 10% depuis le mois de septembre. Cette sanction pourrait être relevée à 25% en 2019 si aucun compromis n’est trouvé d’ici là.
Aussi, je sortirai totalement des marchés indiciels vendredi midi, avant le début de ce sommet crucial. On peut en effet craindre qu’il ne débouche sur rien de concret, dans quel cas un nouveau biais baissier serait observé sur les indices dès lundi. Et inversement. Par précaution, il ne me semble pas du tout prudent d’anticiper quoi que ce soit tant les deux protagonistes sont imprévisibles.
Analyse technique de l’indice Dax
Le DAX 30 en unité de temps hebdomadaire
DAX30 (Heikin Ashi) en unité de temps hebdomadaire
En cette fin d’année, je vais de plus en plus limiter mes volumes investis sur le DAX30 et abaisser mes attentes en termes d’objectifs. Le contexte général est très imprévisible et particulièrement instable.
Rappelons que le DAX30 a tout de même balayé ses gains des deux dernières années en revenant sur ses plus bas niveaux atteints depuis janvier 2017. Aussi, le plus prudent semble de ne pas rester exposé en overweek sur les indices, tant les actualités fortes restent importantes en plein week-end. En témoigne l’accord validé entre les 27 de l’UE, dimanche 25 novembre.
Le prochain saut dans l’inconnu en plein week-end étant le sommet du G20. Deux résistances techniques sont à surveiller pour invalider la pression baissière sur l’indice allemand à moyen terme.
Tout d’abord : le niveau des 11 500 points en tant que résistance psychologique mais aussi technique via la moyenne mobile simple de période 200 en unité de temps hebdomadaire (la courbe bleue sur mon graphique). Par extension, ce sont les 38,2% de Retracement de Fibonacci (11 725 points) qu’il faudra surveiller en cas de retour de la pression haussière. Tant que ces deux niveaux ne sont pas rompus, je continuerai de travailler uniquement à la baisse sur le DAX30.
Et ce, en me limitant à des objectifs de Day Trading d’environ 50 points. Traditionnellement, je définis ces Take Profit au moins 10 points au-dessus des différents niveaux de supports indiqués sur le graphique. Et en ne faisant plus rien entre 11 075 et 10 950 points (zone d’exclusion). Si l’épaule-tête-épaule (séquestrée entre les quatre lignes verticales) devait valider son plein potentiel baissier dans les prochaines semaines, la règle de la balançoire nous indique un objectif maximal fixé sur les 10 450 points. Evidemment, je ne vise pas un tel objectif à ce stade, pour respecter mes précédentes règles d’engagement. Une aggravation de la situation politique à Londres et un échec des négociations sur le front sino-américain constitueraient deux bons vecteurs pour nous projeter aussi bas. Pour l’heure, une flopée d’objectifs intermédiaires se présentent à nous. A commencer par les 50,0% de Retracement de Fibonacci (11 150 points) et le support oblique du canal descendant (tracé en bleu sur mon graphique). J’insiste une ultime fois : la trame est sombre et imprévisible, inutile de prendre des risques superflus !
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