Alors que le 8 mars, comme tous les ans, se tiendra la journée internationale des droits des femmes, Café de la Bourse s’interroge sur la place des femmes dans l’entreprise, et notamment les entreprises cotées en Bourse, particulièrement au plus haut niveau, dans les conseils d’administration et les instances dirigeantes. Notre état des lieux et nos réflexions sur l’importance de féminiser les lieux de pouvoir.
Les femmes bien présentes dans les conseils d’administration
La loi Copé-Zimmermann, adoptée il y a 10 ans (le 27 janvier 2011) et qui impose des quotas de femmes dans les conseils d’administration (40 % en 2017) a largement participé à la féminisation de ces instances. De fait, les femmes occupent à ce jour près de 45 % des sièges des entreprises du SBF 120 : 45,8 % très exactement en ce début 2021 contre 12,5 %, en 2010, selon Ethics & Boards, un cabinet qui scrute la gouvernance des sociétés cotées cité dans Les Echos. La parité est donc quasi respectée. La France s’illustre tout particulièrement sur la scène internationale puisqu’elle occupe la première place du podium (devant la Norvège). Cocorico !
Les femmes très rares en Comités exécutifs et Comités de direction
Pourtant, la loi Copé-Zimmermann a ses limites et si les femmes sont bien présentes dans les conseils d’administration, elles demeurent les grandes absentes des Comités exécutifs (Comex) et Comités de direction (Codir). Le ruissellement ne fonctionne pas et les instances dirigeantes sont encore et toujours composées…d’hommes ! Les femmes représentant moins du quart des effectifs des comités exécutifs des entreprises du SBF 120.
Le plafond de verre existe toujours. S’il a été repoussé et se situe désormais un peu plus haut qu’auparavant, il reste quasi infranchissable. Selon l’étude 2021 de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises, les femmes représentent seulement 2,5 % des 80 postes de Président et/ou Directeur Général des entreprises du SBF 120. Concernant le CAC 40, on déplore l’absence de femmes PDG ou présidente du conseil d’administration.
À la tête des grands groupes français, les femmes sont donc rares : on pourra tout de même citer Catherine McGregor à la tête d’Engie, Christel Bories à la tête d’Eramet ou encore Stéphane Pallez qui dirige la FDJ.
Les femmes aux postes de direction : un atout pour l’entreprise
Et pourtant, la féminisation des entreprises au plus haut niveau serait un atout considérable. La rentabilité opérationnelle à court-terme et moyen-terme serait en effet boostée par la féminisation des comités exécutifs et de l’encadrement selon l’étude 2021 SKEMA de la féminisation des entreprises, qui rapporte également des effets positifs sur la responsabilité sociétale de l’entreprise mesurée par l’indice de Sustainalytics, ainsi que sur le risque financier.
Notez également que les entreprises dont l’encadrement est plus largement féminisé (à plus de 40 %) résistent mieux à la crise. Les performances du GenderEqualityIndex sont bien supérieures aux performances boursières du CAC 40 et du Male Index composé des entreprises les plus masculines.
La féminisation de l’encadrement comme facteur de surperformance réussira-t-il à changer la donne ? C’est sans doute ce qui a motivé six grandes sociétés de gestion françaises (dont Amundi, AXA IM, LBP, Sycomore, Mirova et Ostrum AM) à imposer aux sociétés dans lesquelles elles investissent un plan d’action qui vise à atteindre 30 % de femmes en 2025 dans leurs comités exécutifs.
Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des finances est également favorable à un système de mise en place de quotas dans les instances dirigeantes. D’une manière ou d’une autre, les choses devraient donc évoluer.
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