Le fleuron français de la transition numérique offrirait 10 milliards de dollars au cabinet de conseil américain, concurrent direct, via une transaction amicale. Que sait-on jusqu’à présent, comment le marché a-t-il réagi, analyse de l’action Atos, faut-il investir ?
L’offre d’Atos sur DXC : ce que l’on sait jusqu’à présent
Tout commence le 7 Janvier quand Reuters indique que le PDG d’Atos, Elie Girard, a formellement approché DXC, cotée au Nasdaq, avec une offre d’achat de 10 milliards de dollars. La fusion a pour ambition de créer un leader des services numériques bénéficiant d’une dimension mondiale.
Le 8 Janvier, DXC a confirmé dans un communiqué officiel la bonne réception de l’offre et a déclaré qu’elle serait étudiée par le conseil d’administration. Le communiqué indique également qu’avant de recevoir cette offre, DXC ignorait l’intérêt d’Atos et que l’entreprise reste concentrée sur ses clients, employés et actionnaires, tout en poursuivant son parcours de transformation.
À ce jour, rien n’indique officiellement qu’une transaction aura lieu.
Comment le marché a-t-il réagi à la suite de l’offre d’Atos sur DXC ?
Le cours de l’action DXC grimpe le 7 Janvier de plus de 7 %
La nouvelle de l’offre d’Atos a été favorablement accueillie par le marché en ce qui concerne le cours de DXC. Il faut dire que l’offre d’Atos sur DXC est située bien au-dessus la valorisation actuelle du groupe, à 7,4 milliards de dollars. L’offre d’achat, à 10 milliards de dollars, représente donc une prime de 35 % ! Le cours de l’action DXP a bondi de 7 % à la publication de l’annonce pour se rapprocher de la valorisation faite par Atos.
Le marché plus sceptique sur l’action Atos qui chute de 1 %
Les investisseurs d’Atos semblent eux plus sceptiques, en témoigne la baisse de 13 % du cours de l’action Atos au matin du 7 Janvier. En effet, l’acquisition, qui serait le plus gros achat d’Atos à ce jour si elle aboutit, sème le doute sur l’orientation stratégique du groupe. DXC est une société de taille importante, généraliste et orientée sur les infrastructures IT, en outre très endettée. En 2019, lors de l’investor Day, Atos avait annoncé une stratégie d’acquisition sensiblement différente : des verticales spécifiques, des briques technologiques fortes et notamment un accent sur la cybersécurité. On comprend donc la confusion des investisseurs.
Selon Atos, l’achat de DXC permettrait de se développer considérablement aux États-Unis sur ses activités de transition numérique. La société estime aussi que l’achat générerait des économies de coûts significatives.
Analyse d’Atos, le fleuron français du numérique
Présentation et activités d’Atos
Atos est un leader mondial de la transformation digitale avec environ 110 000 collaborateurs dans 73 pays. La société propose des services de cybersécurité, des centres de données, des applications, des solutions cloud, des logiciels, du conseil en transformation, des systèmes intégrés et automates.
Atos opère sur une multitude d’industrie comme l’aérospatiale, l’automobile, la banque et l’assurance ou encore la défense.
Résultats financiers d’Atos
Les chiffres suivants concernent l’année 2019, sauf la capitalisation boursière (8 Janvier 2021).
Capitalisation boursière : 7,2 milliards d’euros
Chiffre d’affaires : 11,6 milliards d’euros
Marge opérationnelle : 1,19 milliards d’euros (10,3 % du CA)
Résultat net : 414 millions d’euros
Flux de trésorerie disponible : 605 millions d’euros
Trésorerie nette : 1,7 milliards d’euros
Faut-il investir dans l’action Atos à la suite de l’annonce ?
Une opération potentielle sur DXC technologie ne plaît pas au marché : la prime est importante et l’acquisition est sans réel rapport avec l’orientation stratégique Advance 2021. Ainsi, le cours de l’action Atos a-t-il subi violemment le mécontentement des investisseurs en chutant de plus de 10 % depuis le 7 janvier. Est-ce une bonne occasion pour se positionner sur la valeur et bénéficier d’une décote ? Pour vous décider, considérez les trois éléments suivants. D’une part, rappelons que rien à date n’affirme que la transaction aura lieu. D’autre part, les activités d’Atos répondent à un besoin numérique des entreprises qui est devenu une nécessité absolue, surtout depuis la crise du COVID et le télétravail forcé que les sociétés du monde entier ont dû adopter. Atos semble très bien armé pour y répondre. Enfin, Atos fait face à des géants comme SAP ou Accenture et se voit donc contraint d’afficher une taille conséquente pour rester dans la course. Une cible telle que DXC permettrait de rapidement grandir en taille.
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