La restauration est une activité qui possède un bel avenir, tant les consommateurs sont en demande de produits de qualité et de recettes toujours plus originales. Si la création et l’ouverture d’un restaurant sont un rêve pour de nombreux passionnés, les moyens manquent souvent pour mener un tel projet à bien. Les frais qu’il est nécessaire d’engager pour ouvrir son commerce sont généralement importants et les banques n’accordent pas toujours de soutien financier à l’entrepreneur, aussi prometteur soit-il.
Dans une telle situation, la seule solution consiste à trouver un investisseur qui accepte de participer au projet en y apportant les fonds suffisants. Dans le cadre d’une société commerciale, l’investisseur devient associé du restaurant, de sorte qu’il bénéficie d’un droit de vote et d’un droit de regard concernant la gestion de ce dernier, ce qui peut dans certains cas déplaire au chef cuisinier ainsi qu’au gérant de l’établissement. Quel est le poids décisionnel de l’investisseur associé dans un commerce de restauration comparé à celui des responsables de l’établissement (dirigeant, chef cuisinier) ?
Le rôle de l’investisseur dans la création d’un établissement de restauration
En toutes circonstances, un restaurant demeure une société, personne morale. Si le chef d’établissement voit souvent son restaurant comme « son bébé », à juste titre compte tenu de l’investissement humain qu’il y consacre, il faut bien admettre que cet établissement ne pourrait exister sans l’intervention de l’associé investisseur. Aussi, comme dans toute société, l’investisseur possède un droit de vote déterminé par les statuts concernant les décisions les plus importantes de l’entreprise. Il possède également une responsabilité, en cas de non-respect des normes transmises par exemple lors d’une formation HACCP pour la restauration.
Par principe, les associés doivent être consultés dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire pour toute décision entraînant une modification des statuts ou de leur engagement financier. Ainsi, la souscription d’un crédit important ou la modification de la raison sociale de l’établissement est soumise au vote de l’investisseur du restaurant. Par ailleurs, le changement de gérant doit également être approuvé par l’associé qui a apporté des fonds à l’établissement.
Quelle influence possède l’investisseur sur la gestion courante d’un restaurant ?
La question est souvent posée par les restaurateurs qui souhaitent savoir si leur investisseur peut interférer dans les décisions quotidiennes du chef cuisinier. En effet, de nombreuses décisions sont prises chaque jour dans la restauration (notamment concernant le choix des menus), et ces dernières doivent être en adéquation avec celui qui gère la cuisine du restaurant, sans quoi l’établissement pourrait bien connaître des difficultés.
En réalité, il est nécessaire de distinguer le type de décisions que souhaite prendre le chef cuisinier au sein de l’établissement. S’il s’agit simplement de choisir le menu du jour ou de modifier l’organisation de la salle, ces décisions ne contreviennent en rien avec les statuts de l’établissement. Il s’agit d’actes d’administration courante qui relèvent de la compétence du gérant de l’établissement. Le chef cuisinier, qui est un salarié de l’établissement, est soumis à son autorité, mais le bon fonctionnement de l’établissement relève souvent d’un travail d’équipe entre les deux protagonistes.
En revanche, si l’objet de l’établissement relève de la restauration de luxe, le gérant et le chef cuisinier ne pourraient pas transformer cette activité en snack et restauration rapide, car un tel changement entraînerait une modification de l’objet social, ou une modification des statuts soumise à l’approbation des associés et investisseurs.
En revanche, lorsque le restaurant possède un nouveau projet, ou souhaite élargir sa carte par l’achat d’un nouvel équipement onéreux, il peut être nécessaire de consulter l’investisseur si un tel changement nécessite une augmentation de capital. Dans ce cas, la possibilité pour le chef cuisinier d’élargir la carte est soumise à l’approbation de l’investisseur, parce qu’il est dépendant de l’apport de fonds supplémentaires.
Quelle responsabilité pour l’investisseur en cas de manquement du chef cuisinier à ses obligations ?
Si dans certains cas, le gérant de l’établissement et le chef cuisinier semblent liés aux décisions de l’investisseur, ce n’est pas sans raison. En effet, l’associé qui participe à l’achat et la mise en place de l’établissement de restauration participe aux bénéfices réalisés, mais également aux pertes dues à l’activité. Ainsi, si le chef cuisinier n’est pas compétent et déçoit les clients, s’il ne respecte pas les normes essentielles de sécurité et d’hygiène, il est possible pour l’établissement d’écoper d’une sanction financière, ou pire, de fermer. Dans ce cas, les bénéfices réalisés seraient nuls et le bilan de l’activité serait négatif. Autant dire que l’investisseur pourrait bien perdre la somme qu’il a décidé d’investir dans l’établissement.
La tenue d’un établissement de restauration impose donc habituellement une relation de confiance entre l’investisseur, le gérant et le chef de cuisine. Tous les 3 travaillent en équipe pour gérer au mieux l’établissement, afin que chacun puisse y trouver son compte. En cas de conflit, les règles posées par les statuts s’imposent bien évidemment pour déterminer les droits de chacun, mais l’établissement peut rapidement se retrouver en péril à cause du manque de complicité entre les divers intervenants.
Vous souhaitez vous lancer dans la restauration ?
Se lancer dans la restauration n’est pas un parcours facile mais l’activité représente souvent un rêve pour les chefs cuisiniers qui souhaitent être aux commandes de leurs propres cuisines. Heureusement, le manque de moyens financiers n’est en rien un frein au développement d’un restaurant grâce à l’intervention des investisseurs qui apportent un appui financier non négligeable.
Dans un restaurant, chaque acteur doit apprendre à tenir son poste et ne jamais oublier de travailler en équipe. Le gérant de l’établissement doit suivre une formation HACCP pour gérer au mieux les risques liés à son activité, le chef cuisinier ne doit pas s’égarer dans ses propres rêves mais s’adapter à la gestion économique de l’établissement, et l’investisseur ne doit pas être tenu à l’écart par les autres interlocuteurs afin de comprendre au mieux l’activité. Cela permettra notamment, en cas de nouveau besoin financier, d’obtenir un financement supplémentaire de ce dernier dans le cadre d’un projet commun.
Alors que de nombreux restaurants ferment leurs portes chaque année, les meilleurs établissements sont ceux qui ont compris comment travailler en équipe et comment chaque protagoniste pouvait trouver un rôle à jouer dans la tenue générale de l’établissement.
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