Les arnaques financières existent. Certains placements frauduleux sont de véritables escroqueries qui vous feront perdre l’intégralité des sommes versées sans espoir de les revoir un jour. Pour bien identifier ces pratiques et les éviter, découvrez dans cet article comment repérer le mode opératoire, quelle est la cible privilégiée, quels moyens sont mis en œuvre par les autorités pour lutter contre, ainsi que nos conseils pour protéger votre épargne.
Escroquerie financière : état des lieux, cible et mode opératoire
Alors que les placements à capital garanti affichent des rendements anémiques et que les investissements en Bourse peuvent rebuter les particuliers les plus averses au risque, nombreux sont les investisseurs qui se laissent séduire par des placements associant performance et sécurité. Or, s’il convient toujours d’opter pour les placements présentant le meilleur rapport rendement-risque, mieux vaut se méfier des offres trop alléchantes.
Toujours se méfier des rendements et placements financiers très attractifs
Les rendements hyper attractifs concernant des investissements sur le Forex, en diamants, terres rares, bitcoin, vins, vaches ou encore livrets d’épargne doivent vous mettre la puce à l’oreille, surtout si vous n’avez jamais entendu parler de la société qui les propose. Et ne vous fiez pas aux apparences. Les sites web via lesquels il est possible de souscrire à ces placements sont parfois très bien construits, bien rédigés, comportent de réelles informations et semblent en tous points sérieux. Ils le sont d’ailleurs, l’objectif étant de réussir à escroquer les particuliers et rafler au passage des sommes astronomiques.
En effet, les pertes considérables pour les épargnants, évaluées à au moins 1 milliard d’euros entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2019 selon l’autorité des marchés financiers.
La cible des arnaques financières : le retraité avec de l’épargne
Les personnes âgées (et notamment les 60-69 ans) sont les plus touchées car ce sont aussi celles qui ont un capital plus important. Elles peuvent aussi présenter des facteurs de vulnérabilité qui les rendent plus sensibles aux sollicitations téléphoniques comme l’isolement familial ou encore la recherche de sociabilisation. Les retraités sont donc les plus durement touchés mais toutes les catégories socio-professionnelles sont représentées.
Le mode opératoire de l’escroquerie financière : Internet
Le mode opératoire est toujours le même : il s’agit d’investissements réalisés intégralement en ligne, sans aucune rencontre physique. L’investisseur peut éventuellement venir sur le site de lui-même mais il est le plus souvent démarché en recevant des publicités et notamment des publicités ciblées sur le web.
Un faux conseiller, au discours associant informations réelles et mensonges éhontés, est chargé de mettre en confiance l’interlocuteur et l’inciter à effectuer un premier versement dont vous pourrez constater via des graphiques, courbes et camemberts, le rendement (supposé). L’investisseur est alors incité à effectuer d’autres investissements, souvent plus importants, par téléphone, avec des conseillers pressants et insistants, arguant que la conjoncture macroéconomique rendra prochainement le placement moins intéressant et qu’il s’agit donc d’une opportunité à ne pas manquer. Les investissements se font sur des comptes bancaires étrangers, parfois dans l’UE, mais les sommes sont aussitôt virées vers des pays bien moins coopératifs au niveau judiciaire. En définitive, l’investisseur ne pourra jamais récupérer le capital investi.
Attention : les victimes peuvent être escroquées une seconde fois. On leur fera miroiter le recouvrement des sommes perdues et on leur demandera alors pour récupérer les sommes initialement investies de payer des frais de douanes, de déblocage, etc. On pourra aussi « leur faire croire qu’elles sont redevables d’autres sommes en raison des investissements déjà réalisés » souligne l’AMF. Attention, dans tous les cas, l’investisseur ne reverra pas son argent et les pseudo-conseillers ne seront plus joignables.
Les investissements préférés des escrocs
Les plaintes déposées auprès de l’AMF, du parquet de Paris et de l’ACPR ont considérablement évolué ces dernières années. Autrefois, c’est le forex qui faisait figure de mauvais élève avec de très nombreuses arnaques concernant le marché des changes. Les organismes de crédit ont aussi fait l’objet jusqu’en 2016 de nombreuses plaintes.
Aujourd’hui, les arnaques concernent de nouveaux types d’investissement. Les escrocs surfent en effet sur les grandes tendances et les placements les plus concernés sont l’investissement en crypto monnaie, l’investissement diamants, l’investissement forestier ou l’investissement dans le vin.
L’AMF, le Parquet de Paris et l’ACPR main dans la main pour lutter contre les fraudes
L’AMF, le parquet de Paris et l’ACPR ont également mis en commun leurs moyens afin de détecter les offres non autorisées et alerter les conseillers financiers, des associations de consommateurs ou de défense et, plus largement, les épargnants.
Ainsi, ces trois institutions encouragent les particuliers à se former sur le mode opératoire des escrocs afin de bien identifier les pratiques frauduleuses et ainsi les éviter.
Dans le même temps, elles ont identifié plus de 1 000 sites web publiés sur les listes noires des régulateurs. L’AMF multiplie également les actions pour obtenir le blocage en France de l’accès à des sites illégaux d’investissement.
Enfin, au niveau juridique, les règles se sont durcies avec la loi Sapin 2 qui interdit la publicité par voie électronique pour des placements sur des produits considérés comme spéculatifs et risqués. Plus récemment, la loi Pacte a interdit le démarchage « pour les offres sur actifs numériques qui n’auront pas reçu le visa de l’AMF ou pour les prestataires de services sur actifs numériques non agréés » souligne l’AMF.
Nos conseils pour éviter les arnaques et protéger votre argent
L’AMF rappelle que « toute proposition d’investissement mettant en avant une promesse de rendement financier » mais aussi « toute communication promotionnelle ou tout démarchage » doit faire « l’objet d’un enregistrement auprès du régulateur ». Méfiez-vous donc des offres de placement ne possédant pas cet enregistrement.
Vérifiez également que la société à qui vous avez affaire possède bien le droit de commercialiser le produit en question en France. Vous pouvez pour cela consulter les registres de trois organismes : REGAFI pour le registre des agents financiers, l’ACPR pour les listes des organismes d’assurance, et l’ORIAS pour les intermédiaires financiers. Et soyez réaliste et pragmatique : c’est le meilleur moyen d’éviter les arnaques.
Ce qui est trop beau pour être vrai… n’est pas vrai !
Les autorités « invitent le public à s’interroger systématiquement sur le caractère plausible d’une offre dont les caractéristiques (rendement, absence de risque ou de vérification de la solvabilité, demande de versement de fonds pour bénéficier du produit, etc.) s’écarteraient sensiblement de celles proposées par les acteurs traditionnels du marché ».
Le Parquet de Paris, l’AMF et l’ACPR invitent donc les épargnants à la plus grande vigilance mais aussi à leur signaler toutes les offres qui leur paraîtraient douteuses.
Si escroquerie il y a eu, les autorités recommandent de porter plainte auprès du commissariat ou de la gendarmerie les plus proches, en veillant bien à communiquer tous les éléments factuels utiles.
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