Découvrez les anticipations des experts de Robeco pour les marchés financiers : des marchés qui entrent dans leur phase de maturité.
Robeco vient de publier son étude annuelle « Expected Returns 2018-2022 » donnant un aperçu des performances prévisionnelles de la Bourse et des placements financiers au cours des cinq prochaines années. L’entreprise de gestion d’actifs a revu à la baisse la plupart des classes d’actifs, à l’exception des matières premières et de certaines obligations. Elle prévoit un regain de volatilité sur les marchés d’ici à 2022.
Des performances moins élevées pour les actions
Le gestionnaire d’actifs Robeco prévoit une hausse de +5 % des actions des marchés développés et de 6,25 % pour les actions des marchés émergents sur la période 2018-2022. C’est un peu moins que sa prévision précédente qui annonçait respectivement +6,5 % et +7,25 % pour 2017-2021. Si 2016 a mal démarré pour les actions des marchés émergents, affaiblis par les incertitudes entourant l’économie chinoise et la baisse des cours pétroliers, le marché a fini par se redresser en 2017. De nombreux pays affichent actuellement un produit intérieur brut (PIB) en hausse. Il est donc probable que d’autres économies comme la Chine ou la Russie connaissent une amélioration au cours des prochaines années.
L’écart de performances entre les actions des marchés émergents et celles des marchés développés devraient se creuser encore davantage. Effectivement, la croissance du PIB ralentit dans les économies développées alors qu’elle s’accélère dans les pays émergents. La sortie de la récession du Brésil et de la Russie a contribué à l’accélération de la croissance du monde émergent.
Des perspectives pessimistes à l’égard des obligations d’État
Sur le marché obligataire, Robeco anticipe une performance de +0,25 % pour les obligations Monde High Yield concernant la période 2018-2022, contre +1 % lors des précédentes estimations. Les perspectives sont moins pessimistes à l’égard des obligations d’État. La société précise que « l’obligation allemande de référence à 10 ans (Bund) devrait afficher une performance de -2,5 % (contre -3,5 %) ». Depuis le début de l’année 2017, les volumes d’obligations d’État émises par les marchés émergents ont nettement augmenté, atteignant plus de 100 milliards de dollars, soit près de 25 % de hausse par rapport à la même période en 2016, selon Dealogic.
Trois indicateurs clés peuvent aider les investisseurs à déterminer les tendances sur le segment obligataire. Le premier correspond aux anticipations inflationnistes qui dépendent des mesures de relance appliquées, des pressions sur les salaires et des politiques commerciales protectionnistes. Une hausse de l’inflation couplée à une déréglementation est particulièrement défavorable aux obligations. Le deuxième indicateur à prendre en compte est la situation de la Chine. L’économie chinoise ralentit et l’excès d’épargne, la stagnation des investissements des entreprises ont contribué à la fuite des capitaux à l’étranger. Une stabilisation de l’économie chinoise suffirait à déclencher une corrélation du marché obligataire alors qu’une réaccélération imprévue entraînerait un reflux rapide des capitaux. Enfin, la tournure des événements en Europe est capitale. Compte tenu d’un environnement encore peu prévisible et de l’incertitude liée au risque géopolitique, les taux directeurs devraient se maintenir à un niveau relativement faible en Europe.
Les marchés financiers prêts à entrer dans une phase de maturité de leur cycle
L’étude publiée par Robeco intitulée « L’arrivée à l’âge de la maturité » précise que les marchés financiers s’apprêtent à entrer dans une phase de maturité de leur cycle dont l’origine est la fin de la politique d’assouplissement quantitatif. En effet, cet événement majeur devrait permettre à la gestion active de prendre sa revanche. Il faut souligner que la gestion passive se révèle particulièrement performante dans des marchés haussiers alors que la gestion active l’est davantage dans les phases de correction puisqu’elle dispose d’une palette d’outils plus importante. La Réserve fédérale devrait annoncer la réduction progressive de sa politique d’assouplissement quantitative initiée après la crise financière de 2008 en injectant des liquidités dans le système financier.
Selon Robeco, l’euro symbolise le passage de la période de « puberté » (2011-2017) à « l’âge de la maturité » (2018-2022). « La question désormais est de savoir si l’adolescent de cette folle aventure deviendra un adulte assagi », précise l’étude. Cette évolution se traduira plus précisément par une stagnation séculaire, la volatilité des marchés financiers marquant un retour à la normal ainsi que par la pacification correspondant à une approche personnalisée de la gestion diversifiée. L’avenir de la zone euro, une devise considérée comme « née durant l’ère numérique », sera évidemment déterminant.
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