Café de la Bourse s’est intéressé cette semaine au secteur automobile, en difficulté avec les pénuries de semi-conducteurs provoquées par la relance économique rapide au niveau mondial. Ces pénuries affectent les chaînes d’approvisionnement et créent des baisses de production et des retards de livraison qui se répercutent en bourse sur les cours des entreprises du secteur.
D’où viennent les pénuries et quel impact sur la production automobile ?
La pandémie a bouleversé les chaînes d’approvisionnement de presque tous les secteurs, et l’industrie automobile est l’une des plus touchées. Alors que les constructeurs automobiles espéraient récupérer les ventes perdues au plus fort des fermetures et des mesures de confinement en 2020, la pénurie de puces semi-conductrices rend la chose impossible. Aujourd’hui, l’espoir de remédier à cette pénurie de silicium dans un avenir proche semble très improbable pour les acteurs du secteur automobile.
En effet, le monde entier souffre d’une pénurie de semi-conducteurs qui affecte différentes industries. Cette pénurie est liée à la reprise économique post Covid qui, en un temps très court, a fait exploser la demande qui avait baissée pendant la crise sanitaire. Les productions de puces ne peuvent alors pas assurer les besoins de tous les appareils électroniques, ce qui implique des retards dans la production et la livraison des véhicules automobiles notamment. De nombreux constructeurs ont dû d’ailleurs arrêter leur chaîne de production à l’image de Skoda.
Les acheteurs de voitures commencent à s’impatienter et à reporter leurs achats, tout simplement parce qu’ils ne trouvent pas ce qu’ils recherchent. Ces reports peuvent avoir un impact dramatique sur les ventes. Elles sont certes décalées, mais potentiellement réalisées chez un concurrent. Les consommateurs renoncent à leur fidélité pour s’offrir une nouvelle voiture plus rapidement, auprès du constructeur qui est capable d’en fournir.
Une nouvelle prévision d’IHS Markit a été publiée récemment et prévoit que l’industrie automobile n’entrera pas dans une phase de reprise avant la première moitié de 2023. Cela pourrait signifier une année supplémentaire de pénurie de stocks et de hausse des prix, bien que les prévisions prévoient également une stabilisation de l’approvisionnement en puces au second semestre de 2022.
Selon le cabinet de conseil AlixPartners, la pénurie de puces à semi-conducteurs devrait coûter 210 milliards de dollars de revenus à l’industrie automobile mondiale en 2021.
Quelles conséquences sur les résultats des constructeurs et des équipementiers automobiles ?
Ces pénuries, arrêts de production et retards de livraison se répercutent directement sur les résultats financiers des constructeurs et équipementiers automobiles.
Volkswagen et Stellantis ont déclaré jeudi 28 octobre 2021 que la pénurie actuelle de semi-conducteurs restait un problème majeur pour eux. Le géant allemand de l’automobile Volkswagen ainsi que le quatrième constructeur mondial, Stellantis, ont annoncé que les défaillances d’approvisionnement de ces puces électroniques critiques pour les véhicules leur ont coûté à chacun 600 000 livraisons de voitures au troisième trimestre 2021.
Stellantis a vendu 1,1 million de véhicules entre septembre 2020 et septembre 2021, ce qui correspond pour le groupe à une baisse de 27 % sur un an. Richard Palmer, le financier du groupe, a confirmé que Stellantis a été empêché de produire 700 000 unités au premier semestre de cette année. Au troisième trimestre, le constructeur automobile a réalisé un chiffre d’affaires de 32,6 milliards d’euros, en baisse de 14 % d’une année sur l’autre.
De son côté, Volkswagen a fait état d’une baisse de 24 % sur la période par rapport à 2020 et le résultat d’exploitation a reculé de 12 % sur le trimestre. Quant à Renault, la firme au losange a annoncé un retard de livraison de 170 000 voitures au troisième trimestre et prévoit que 500 000 véhicules ne seront finalement pas produit sur le reste de l’année. Renault a vendu au 3ème trimestre 2021 366 000 véhicules au niveau mondial, ce qui représente une baisse de 24,4 % par rapport au 3ème trimestre 2020.
Aux États-Unis, la situation est également difficile. Le chiffre d’affaires de General Motors a chuté de pas loin de 10 milliards d’euros au troisième trimestre, à 26,8 milliards d’euros contre 35,5 milliards d’euros sur la même période en 2020. Seul Tesla fait bonne figure : l’entreprise a su sécuriser ses approvisionnements en puces. Sa valorisation atteint désormais 1 000 milliards de dollars.
Le problème est similaire pour les équipementiers automobiles, à l’image de Continental qui a déclaré la semaine dernière lors de sa publication que son chiffre d’affaires serait compris entre 32,5 et 33,5 milliards d’euros contre 33,5 à 34,5 milliards précédemment, avec une marge opérationnelle comprise entre 5,2 % et 5,6 %.
Source des images : Freepik
Toutes nos informations sont, par nature, génériques. Elles ne tiennent pas compte de votre situation personnelle et ne constituent en aucune façon des recommandations personnalisées en vue de la réalisation de transactions et ne peuvent être assimilées à une prestation de conseil en investissement financier, ni à une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Le lecteur est seul responsable de l’utilisation de l’information fournie, sans qu’aucun recours contre la société éditrice de Cafedelabourse.com ne soit possible. La responsabilité de la société éditrice de Cafedelabourse.com ne pourra en aucun cas être engagée en cas d’erreur, d’omission ou d’investissement inopportun.