Livret épargne RCI Bank sans risque : 4 % pendant 3 mois + 60€ offerts*
Rentrée 2017 : Perspectives économiques et recommandations d’investissement à destination des investisseurs particuliers

Rentrée 2017 : Perspectives économiques et recommandations d’investissement à destination des investisseurs particuliers




Le retour de la croissance, le manque cruel d’inflation, l’incertitude sur les taux et la survalorisation des marchés caractérisent ce début d’année, créant chez les analyses et experts un climat d’attentisme et d’hésitation. Café de la Bourse vous présente les perspectives économiques et financières et recommandations de 8 experts pour appréhender au mieux les marchés en cette rentrée.

Perspectives économiques : bonnes ou mauvaises nouvelles ?

La confiance des investisseurs retrouvée ?

Comme le soulignait Thomas Lancereau, CFA, Directeur Morningstar Manager Research France dans son allocution introduisant la 8ème conférence annuelle Morningstar, nous avons assisté ces dernières années à une collecte record sur les fonds : « Sur les 7 derniers mois, la collecte des fonds allocations, actions et obligations s’est élevé à 358 milliards d’euros […]. C’est plus que pour les années 2015 et 1016 réunies ». Ce chiffre témoigne d’une confiance retrouvée pour la gestion collective 10 ans après le début de la crise des subprimes. Il faut dire que le marché affiche de belles performances, le tout couplé à une baisse de la volatilité inférieure à la moyenne historique (6,3 sur 1 an). Et pourtant ! Les investisseurs ont-ils et vont-ils continuer à profiter de cette belle hausse ? On peut en effet se poser la question de la durabilité de telles conditions.

Découvrir notre dossier 10 critères pour choisir un fonds

La situation aux États-Unis, en Europe et en Asie

Nous bénéficions actuellement semble-t-il d’un environnement économique international particulièrement porteur. Le tableau idyllique ne se cantonne pas aux États-Unis. L’embellie est aussi présente en Europe, et ailleurs. Véronique Riches-Flores explique en effet que trois grands pôle économiques se distinguent : États-Unis, Europe et Asie. Ces dernières années, les perspectives n’ont jamais été florissantes dans les trois pôles en même temps. « Et l’Europe a longtemps été la grande absente. Mais aujourd’hui l’Europe revient en force. »

Les États-Unis

Les États-Unis font preuve d’une activité soutenue et les projets d’investissement sont en nette hausse. Swiss Life Asset Managers souligne que « la croissance des ventes de détail du mois de juillet a sensiblement dépassé les prévisions générales ». Elles progressent ainsi de 4,2 % en glissement annuel. L’économiste Véronique Riches-Flores précise que « le PMI manufacturier, indicateur privilégié du climat des affaires caracole ». Chez Degroof Petercam Gestion, on dépeint la même situation : « La consommation américaine et le moral des ménages sont également très bien orientés tandis que le marché de l’emploi reste toujours vigoureux. »

L’Europe

« La dynamique économique européenne est toujours positive avec la plupart des pays qui affichent de meilleures statistiques » comme le précise Laurent Gaetani, Directeur Général de Degroof Petercam Gestion. La société de gestion d’actifs EGAMO va dans le même sens, soulignant que : « Au deuxième trimestre 2017, la croissance du PIB s’est élevée à +0,6% (versus +0,5% au premier trimestre 2017). Le FMI prévoit une croissance du PIB de la zone Euro à +1,9% en 2017. De plus, la baisse continue du chômage en zone Euro favorise l’amélioration de la confiance, donc la consommation et l’investissement. »

On peut noter aussi le recul du risque politique. EGAMO cite « la relance du partenariat franco allemand » tandis que Véronique Riches-Flores, économiste, fondatrice et Présidente RichesFlores Research, précise que les élections françaises ont éliminé au printemps dernier un risque politique majeur.

L’Asie

Du côté de l’Asie, on ne peut que constater l’excellente forme des pays émergents et particulièrement des poids lourds chinois et indiens qui eux aussi affichent une croissance revue à la hausse. « L’ensemble des pays du bassin asiatique sont en forte progression (de plus de 3%) » déclare Laurent Gaetani, Directeur Général de Degroof Petercam Gestion. Le Japon lui-même va mieux sous l’influence des Abenomics et instaure une dynamique de croissance notable. Pour Swiss Life Asset Managers : « L’économie nippone a en effet progressé de 0,9% au deuxième trimestre par rapport au premier, soit le sixième trimestre de croissance positive d’affilée et la plus longue phase d’expansion en plus de dix ans. »

Un tableau pas si rose

Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que : « comment expliquer que dans ce contexte conjoncturel favorable, rien ne se passe ? » interroge Véronique Richard lors de sa Keynote Macroéconomique de la conférence Morningstar 2017. Elle explique que si les indicateurs économiques semblent au vert, la situation est bien plus nuancée que ce qu’il n’y paraît pointant du doigt l’élément qui manque à l’appel : l’inflation !

L’inflation : pièce manquante du tableau

Véronique Riches-Flores parle de « délai anormalement long » en ce qui concerne le retour de l’inflation. En effet, aux États-Unis, comme en Allemagne, le chômage à des taux très bas ne s’accompagne pas d’une hausse des salaires, selon ce que prévoit la courbe de Phillips. Cela tient en partie au fait que beaucoup de personnes ont délaissé le marché de l’emploi et que le taux de participation à la vie active a baissé à l’exception de la catégorie des salariés les plus âgés. Ce phénomène, mondial et généralisé dans les pays industriels, semble se traduire par une concurrence de plus en plus forte à l’égard des jeunes. Ce sont ces facteurs qui ont le pouvoir de diluer dans le temps la corrélation traditionnelle taux de chômage/inflation et un retour à la normalisation qui, plus il est long, plus il est susceptible de favoriser le maintien des taux bas et de créer des bulles.

Si l’inflation tarde à se manifester, c’est aussi en partie du au Quantitative Easing massif qui a suivi la crise de 2008 : « les liquidités ne se sont pas trouvées accompagner de politiques structurelles pour en accompagner la gestion » explique Véronique Riches-Flores. La politique monétaire des banques centrales ne s’est pas vue accompagner par les politiques économiques des différents gouvernements.

On doit donc souligner que la réalité économique est moins porteuse qu’il n’y paraît. L’absence d’inflation salariale pèse sur le gain du pouvoir d’achat et la capacité des moins aisés à profiter du crédit. « C’est une situation à risque dès lors que le rendement de l’investissement se détériore » précise Véronique Riches-Flores.

Une politique monétaire hésitante

Les banques centrales soufflent le chaud et le froid

Pourquoi les anticipations des politiques monétaires ne se font-elles pas ? Mi-juillet, la FED annonçait une réduction de son bilan car les choses allaient mieux. Fin juin, la BCE avait communiqué dans le même sens. Ces annonces avaient été bien accueillies par les marchés. Mais, dès mi-août, le discours des banquiers centraux a passé sous silence la gestion de la politique monétaire à court terme et les taux d’intérêt long terme ont rechuté lourdement. Les taux des obligations américaines à 10 ans sont redescendus sous les 2,2% tandis que les taux des obligations allemandes à 10 ans sont redevenus très fortement négatifs.

Pourtant les analystes semblent unanimes et pensent comme Olivier de Larouzière, Responsable de l’équipe Taux et gérant de portefeuille, Natixis Asset Management, que « Le bon scénario, sans hésiter, c’est la remontée des taux ». « Seulement poursuit-il, une vraie croissance, c’est avant tout de la croissance, de l’inflation, et ensuite une remontée des taux ».

Les taux d’intérêt : perspectives et spéculation

Résultat : face à ces revirements, les analystes spéculent sur l’avenir des taux et les orientations des politiques monétaires. Une chose est sûre : personne ne l’est. Ainsi, pour Swiss Life Asset Managers: « Cet automne marquera probablement un nouveau tournant important pour la politique monétaire des États-Unis et de la zone euro. La plupart des observateurs s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine annonce une réduction de son bilan à l’issue de sa réunion de septembre, une mesure qu’elle commencerait à mettre en œuvre selon nous au quatrième trimestre 2017. […]. La BCE devrait elle aussi signifier la sortie de sa politique monétaire ultra-accommodante, à travers une diminution de ses volumes mensuels d’achats d’actifs par rapport aux 60 milliards d’euros actuels et ce, début 2018. » Le groupe suisse précise néanmoins : « Nous doutons cependant que la BCE soit dans une position lui permettant d’envisager un relèvement prochain de ses taux d’intérêt : l’inflation est vouée à rester bien en deçà de son objectif et l’appréciation actuelle de la monnaie unique s’accompagne de risques pour la croissance comme pour les perspectives d’inflation à moyen terme.»

Pour la société de gestion EGAMO, la FED aussi devrait remonter ses taux prochainement. Un récent communiqué souligne que « Le tassement de l’inflation avec un (CPI) stagnant à +0,1% en juillet 2017 et s’établit à +1,7% en rythme annualisé, sous le seuil des 2% fixé par la Fed laisse rend crédible l’hypothèse d’une temporisation dans la poursuite du resserrement de la politique monétaire. » Mais ce scénario ne devrait pas être appliquée à la BCE du moins dans l’immédiat puisque la société de gestion précise que « cette hypothèse contribue à peser sur le niveau du dollar par rapport à l’Euro. »

Les devises : l’euro dollar cristallise les incertitudes des politiques monétaires

La paire euro/dollar est sans conteste celle qui à l’heure de cette rentrée de septembre 2017 intéresse tous les analystes. Il faut dire qu’elle cristallise les incertitudes sur les politiques monétaires de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne.

« Au 23 août 2017, l’euro s’est apprécié de 12,5 % face au dollar depuis le début de l’année à 1,1820 (versus 1,05 à fin décembre 2016) et a retrouvé son niveau de janvier 2015. » nous apprends EGAMO qui souligne que « la parité euro/dollar n’a jamais été aussi loin du consensus de début d’année qui prévoyait une remontée du dollar contre l’euro avec le durcissement anticipé de la politique monétaire de la Fed et un raffermissement de la croissance au États-Unis. »

Les raisons de l’appréciation de l’euro

Trois facteurs principaux expliquent l’appréciation de l’euro face au billet vert : d’une part, l’Euro se renforce grâce à une amélioration sensible mais continue de la situation économique et politique dans notre zone ; d’autre part, l’affaiblissement significatif du dollar trouve une partie d’explication au sein même des États-Unis avec les incertitudes politiques liées à l’affaiblissement du pouvoir exécutif américain. Enfin, explique AGEMO « le dollar est probablement victime de la volonté des investisseurs de diversifier structurellement leurs investissements en allant d’avantage sur la zone Euro. En effet, pour beaucoup, la bourse américaine est chère et ils se réorientent donc en partie vers les bourses européennes qui le sont moins, alors que les perspectives économiques en Europe sont plutôt raffermies, avec un projet politique renforcé. »

Les conséquences d’un euro fort

Évidemment, « le renforcement de l’euro est à court terme un bon signal, mais à terme, il rend les exportations européennes moins attractives en termes de prix » comme l’explique EGAMO. C’est ce point qui est également redouté par les gérants de Swiss Life Asset Managers qui déclarent : « Compte tenu de la forte appréciation de l’euro, qui pourrait modérer l’activité si elle perdurait, nous préférons miser sur les prévisions actuelles les plus prudentes. »

Euro dollar : un revirement possible ?

Pour Laurent Gaetani, Directeur Général de Degroof Petercam Gestion, l’appréciation de l’euro face au dollar est également du à une meilleure conjoncture au niveau européen et se fonde aussi sur la base d’anticipations d’un éventuel ralentissement de la politique accommodante de la BCE et à l’inverse, d’une pause dans le durcissement monétaire de la FED face aux multiples échecs de l’administration Trump. Mais le groupe d’Asset Management considère que ces deux points « sont interprétés de manière excessive par les marchés ». Du coup, « l’euro devrait freiner (et même inverser) sa progression ce qui limitera l’impact négatif sur les exportations européennes et stoppera l’effet négatif sur l’inflation. »

Les marchés actions

« Les capitalisation boursières sont aujourd’hui au-dessus de la bulle de 2008 » prévient Véronique Riches-Flores. C’est-à-dire trop élevées ! Ce que Charles de Vaulx, CIO et Gérant de portefeuille, IVA, traduit en ces termes : « Si les perspectives économiques sont décentes, les valorisations, elles, sont obscènes ». Et ce, aux États-Unis comme en Europe. Selon lui, les apôtres du Fed Model se trompent en disant que les actions sont bon marché contrairement aux obligations : « Ce qu’il faudrait dire, c’est que les actions sont très chères mais moins chères que les obligations, ce qui est tout de suite moins vendeur ».

Les actions américaines impactées par un dollar faible

Si toutefois, vous souhaitiez absolument investir sur les américaines, sachez que « la faiblesse du dollar impacte globalement les sociétés dont une part du chiffre d’affaires est réalisée aux États-Unis alors que leurs coûts sont en Euro » précise EGAMO qui ajoute : « Leurs résultats sont donc mécaniquement impactés à la baisse. »

Les secteurs les plus impactés sont donc ceux qui exportent le plus, à savoir la pharmacie, les biens de consommation et les biens d’équipement. Ainsi, les valeurs de santé et les valeurs de consommation font partie des plus mauvaises performances sectorielles du Stoxx 600 enregistrées depuis mi-mai précise cette société de gestion.

Les secteurs les moins impactés parce que les moins exposés aux fluctuations des changes sont les banques, les utilities, les télécoms, l’immobilier et la grande distribution. Cependant, note EGAMO, « depuis mi-mai, seules les utilities ont une performance positive avec +2,35% (en date du 18 août 2017). »

Les actions européennes dopées par un euro fort

Selon EGAMO, « l’augmentation des flux de capitaux internationaux, qui contribuent à la bonne tenue de l’Euro, a un impact positif en facilitant le financement, toutes choses égales par ailleurs, des sociétés concernées. L’anticipation de poursuite de la tendance peut encore accroître ces flux en provenance d’investisseurs situés hors zone Euro à la recherche de gains de change et contribuer à la valorisation de l’ensemble du marché. Ce phénomène est à double tranchant car il peut être une source de correction future si les perspectives sur le change se retournent. » En effet, comme le souligne si bien Swiss Life Asset Managers : « La politique monétaire de la BCE et ses implications pour l’euro joueront un rôle majeur pour les valeurs européennes à l’avenir. »

Des opportunités d’investissement rares

Pas d’investissement actions sans prendre en compte d’abord et avant tout les fondamentaux de l’entreprise. Il convient notamment de se pencher sur les évolutions du secteur de l’entreprise et les ruptures technologiques à l’œuvre dans ce secteur qui rend de plus en plus d’entreprises vulnérables. « Il est en effet difficile de modéliser ce que sera une entreprise dans 5 à 10 ans » explique le CIO d’IVA.

Dans ce contexte, les quelques opportunités à saisir se situent en Asie, et/ou parmi les small et midcaps. Prenez soin toutefois de vérifier qu’elles ne subiront pas de plein fouet une disruption technologique. Côté US et Europe, Berkshire Hathaway ou Bureau Veritas présentent selon Charles de Vaulx un réel intérêt. Il avoue aussi un penchant pour les sociétés familiales qui ont tendance à « faire infiniment mieux que les autres » et signale que parmi les sociétés du CAC 40, 17 sont des sociétés familiales dont L’Oréal ou Pernod-Ricard. Enfin, il recommande l’investissement dans des sociétés qui ont la capacité à faire augmenter leur prix.

Le repli vers les valeurs refuges

Face à la survalorisation des marchés actions, les investisseurs se replient vers les actifs qui paraissent le plus protecteur : à savoir, « les obligations souveraines, l’or et les devises », ce qui selon Véronique Riches-Flores devrait conduire à une « instabilité du marché des changes ».

Enfin, le cash est aussi une option comme le pensent Charles de Vaulx, tout comme Clémence Dachicourt, CFA, Gérante de portefeuille, Morningstar Investment Management qui souligne que même si ce dernier « est trop souvent perçu comme négatif, il présente des intérêts certains et le premier est la liquidité ». De plus, « mieux vaut laisser le cash en portefeuille quand il n’y a pas assez de titres sous-cotées sur le marché » comme le précise Charles de Vaulx. C’est ce que semble avoir bien compris Warren Buffett qui détient actuellement via Berkshire Hathaway 100 milliards de liquidité.

Consulter également notre article Investir comme Warren Buffet : ses 7 citations

En conclusion, nous reprendrons les termes de la société de gestion EGAMO : « Tout en demeurant vigilant aux conséquences macro et spécifiques identifiées, il convient de ne pas en surpondérer la portée, par rapport à l’ensemble des autres paramètres qui doivent être prise en compte dans la gestion des portefeuilles. Dans ce domaine comme dans les autres, il convient de ne pas céder aux effets de mode. »

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.