Alors que 2017 a été marqué par le succès phénoménal des crypto-monnaies et leurs cours stratosphériques, 2018 semble être l’année de la redescente sur terre pour les monnaies virtuelles qui ont connu une sévère correction. Côté réseaux sociaux, l’année a débuté avec le post snapchat de Nabilla chantant les louanges du Bitcoin et incitant ses followers à investir dans la plus célèbre des crypto-monnaies, une annonce immédiatement suivie par un tweet de l’AMF la mettant en garde contre un tel investissement.
#Nabilla Le #Bitcoin c’est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l’écart.
— AMF (@AMF_actu) 9 janvier 2018
Et depuis, c’est la publicité pour l’investissement dans les crypto-monnaies qui est la cible des réseaux sociaux. Google, Facebook et, dernier en date, Twitter ont interdit la publicité relative aux monnaies virtuelles. Déroulement des opérations, causes de ces mesures, conséquences sur le cours des crypto-monnaies, découvrez notre analyse.
Fraude : les réseaux sociaux frileux face aux monnaies virtuelles
Les monnaies virtuelles depuis le début de l’année 2018 ont donc mauvaise presse. La crainte d’une bulle et son risque d’éclatement, la très grande volatilité de ces actifs, l’investissement de plus en plus important de particuliers désireux de gagner de l’argent rapidement sans comprendre le fonctionnement et les enjeux des crypto-monnaies incitent les autorités financières à durcir leur discours à l’image de l’AMF qui réagit au tweet de Nabilla et publie une liste noire des plateformes de vente de crypto-monnaies. Des mesures similaires sont menées dans le reste du monde. Interdiction de crypto-monnaies dans certains pays comme la Russie ou la Chine, le gendarme financier américain accumule les enquêtes et les actions en justice contre des entreprises du secteur, les ministres des Finances du G20 refusent de considérer le Bitcoin et les autres crypto-monnaies comme des monnaies souveraines et ont alerté sur leurs possibles «implications sur la stabilité financière».
Face à cette pression, les réseaux sociaux vont peu à peu en venir à interdire la publicité pour les monnaies virtuelles. Facebook le premier a publié en janvier 2018 une annonce relative aux crypto-monnaies sur son site web. Le F de GAFA y déclarait qu’il allait interdire toute publicité relative à des pratiques jugées mauvaises autour des crypto-monnaies afin de parer les tentatives d’escroquerie, jugeant légitime l’interdiction « des produits et services financiers qui sont fréquemment associés avec des pratiques promotionnelles fallacieuses et trompeuses ». Cette interdiction est également valable pour les autres réseaux sociaux propriété du groupe et notamment Instagram.
Google a suivi le pas assez rapidement et a annoncé début mars que la publicité pour les crypto-monnaies et les contenus associés sera interdite à compter du mois de juin 2018. La maison mère Alphabet entend en effet conduire une politique plus stricte en ce qui concerne la commercialisation de produits financiers spéculatifs. Seront concernés non seulement les crypto-monnaies mais aussi options binaires et CFD.
C’est donc tout naturellement que le réseau social à l’oiseau bleu a suivi le mouvement. Dans un communiqué du 26 mars, Twitter déclare : « Nous sommes engagés à assurer la sécurité de la communauté Twitter. Pour cela, nous avons ajouté une nouvelle règle concernant les publicités sur Twitter liées à la crypto-monnaie [en vertu de laquelle] la publicité pour les levées de fonds en crypto-monnaies et les ventes de « jetons virtuels » seront interdites dans le monde entier », a déclaré Twitter dans un communiqué.
Les cours du bitcoin influencés par ces annonces ?
Ces interdictions successives de la publicité pour les crypto-monnaies sur les réseaux sociaux impactent bien évidemment les cours de ces dernières. Ainsi, par exemple, le cours du Bitcoin est passé de 8 646$ le 25 mars au soir à 7 927$ le 26 mars, jour où Twitter publiait sa fameuse annonce.
Cependant, il convient de rappeler que les causes de ces interdictions de publicité dont sont frappés les crypto-monnaies (arnaques, discours plus fermes des régulateurs, etc.) sont aussi en très grande partie les causes de cet effondrement des cours.
En outre, ces interdictions de publicité sont à relativiser grandement. Cela ne veut en aucun cas dire que les sujets de conversation sur les crypto monnaies sont bannies de ces réseaux. Le #BTC continue de faire parler de lui sur Twitter par exemple où l’on commente les graphiques des cours de la plus célèbre des monnaies cryptées et les montants des dernières ICO.
Il y a fort à parier que les crypto-monnaies ont encore de beaux jours devant elle ! Surtout que le choix des réseaux sociaux de les supprimer peut, à l’instar de Facebook, être motivé par le lancement d’une crypto-monnaie maison qui n’aura ainsi pas à subir la concurrence d’autres jetons.
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