Après le premier jour de cotation pour les sociétés issues de la session de l’entreprise Vivendi que sont les actions Canal+, les actions Louis Hachette Group et les actions Havas, est-ce le moment d’investir en Bourse dans l’action Vivendi après cette scission ? Découvrez notre analyse de l’action Vivendi et des actions des trois nouvelles sociétés.
Pourquoi l’entreprise Vivendi a-t-elle décidé de procéder à une scission ?
Depuis la distribution de 60 % de sa participation dans Universal Music Group en 2021, la valeur de l’action Vivendi a subi une importante décote. La réduction de sa capitalisation boursière limite, entre autres, sa capacité à réaliser des acquisitions ou d’autres opérations permettant de soutenir la croissance de ses filiales comme le Groupe Canal+, Havas et Lagardère.
La scission de Vivendi vise ainsi à libérer le potentiel de développement des activités de ces différentes entités en leur permettant d’opérer de manière autonome. Chaque entreprise pourra ainsi optimiser sa structure de capital, allouer ses ressources selon ses besoins spécifiques et saisir des opportunités stratégiques de croissance.
Cette restructuration vise ainsi à maximiser la valeur des différentes entités, à aligner leurs stratégies avec leurs marchés respectifs et à créer plus de valeur pour les actionnaires.
Quelles sont les nouvelles sociétés en Bourse nées de la scission de Vivendi ?
La scission de l’entreprise Vivendi a donné naissance a 3 sociétés indépendantes cotées qui ne sont plus des entités de Vivendi. Trois nouvelles actions en Bourse apparaissent donc : les actions Canal+ (CAN ), les actions Havas (HAVAS) et les actions Louis Hachette Group (ALHG).
De plus, l’action Vivendi (VIV) reste cotée sur Euronext Paris. Toutes ces actions (hors Canal+) sont d’ailleurs éligibles au Plan d’Epargne en Actions pour que les investisseurs puissent profiter des avantages du PEA.
L’introduction en Bourse de l’action Canal+ sur le London Stock Exchange et d’Havas (HAVAS) sur Euronext Amsterdam devrait renforcer leur attractivité pour les investisseurs internationaux. De son côté, Louis Hachette Group, coté sur Euronext Growth Paris, bénéficiera d’une flexibilité accrue pour soutenir son développement.
Source : Assemblée Générale Mixte Vivendi – Décembre 2024
Un début en Bourse difficile pour les actions Canal+ à Londres
Le groupe de télévision, désormais coté en livre sterling, a connu un début difficile sur la Bourse de Londres, enregistrant une chute de plus de 23 % pour son premier jour de cotation.
Les actions de Canal+ ont débuté la journée autour de 290 livres sterling avant de clôturer à environ 222 livres sterling. Cette performance valorise le groupe Canal+ à près de 2,3 milliards de livres sterling, un montant inférieur aux attentes de certains analystes.
À ce niveau, l’action Canal+ affiche par exemple une capitalisation inférieure à celle de sa concurrente britannique ITV, évaluée à 2,8 milliards de livres sterling, bien que Canal+ génère un chiffre d’affaires annuel supérieur d’un tiers. Pour JP Morgan, la valorisation initialement anticipée de Canal+ s’élevait à près de 6 milliards d’euros.
Il est toutefois compréhensible que la phase initiale de cotation de Canal+ soit marquée par des turbulences et une certaine volatilité.
Certains fonds d’investissement, limités aux actions françaises en Bourse, sont contraints de vendre leurs participations. Par ailleurs, il est courant que les titres issus d’une scission subissent des fluctuations dans les premiers jours de cotation, le temps que les actionnaires, qui ont hérité de ces titres, décident de conserver ou non leur position.
L’objectif de l’entreprise Canal+ est maintenant de se concentrer sur l’international et notamment les marchés anglophones, puisque deux tiers des abonnés de Canal+ sont aujourd’hui hors de France dans plus de 50 pays. Cette internationalisation pourrait s’intensifier alors que le groupe audiovisuel français Canal+ a fait une offre de rachat sur le géant sud-africain Multichoice.
Les actions Havas augmentent légèrement
Le prix d’introduction en Bourse des actions de Havas, l’un des leaders mondiaux de la communication, a été fixé à 1,79 € par action. Il connaît une légère progression à la clôture de 1,68 %. Cette performance valorise le groupe Havas à 1,77 milliard d’euros, selon les données initiales d’Euronext, bien en-deçà des 2,3 milliards d’euros attendus avant la scission par UBS.
Avec cette cotation, Havas entend bénéficier d’une flexibilité stratégique accrue pour renforcer sa présence dans des secteurs à forte croissance et consolider sa position de leader mondial dans le domaine de la communication. L’entreprise entend notamment cibler des acquisitions stratégiques et s’adapter aux transformations du marché pour mieux répondre aux besoins en constante évolution de ses clients à l’échelle internationale.
Havas vise également à offrir un rendement attractif à ses actionnaires, prévoyant de distribuer environ 40 % de son résultat net 2024 sous forme de dividendes en 2025.
Cependant, l’entrée en Bourse de l’entreprise Havas intervient juste après l’annonce d’un rapprochement stratégique entre l’entreprise Omnicom et l’entreprise IPG, deux géants du secteur de la publicité et de la communication, ce qui pourrait perturber les efforts du groupe français.
Les actions Louis Hachette Group bondissent
L’histoire boursière d’Hachette remonte à 1922, faisant de Louis Hachette Group le seul groupe français d’édition actuellement coté en Bourse. Leader mondial dans l’édition de livres grand public et d’éducation, les activités du groupe ne se limitent pas à l’édition.
Il inclut également les 66,53 % détenus par Vivendi dans Lagardère, maison mère d’Hachette, et regroupe des activités diversifiées, telles que Hachette Livre, Relay, ainsi que plusieurs médias emblématiques, notamment Europe 1, Le Journal du Dimanche (JDD), Capital, Voici et Géo.
Pour sa cotation sur Euronext Growth, Louis Hachette Group a connu une forte augmentation pour son premier jour de trading avec une hausse de plus de 26 %. Le prix d’introduction des actions Louis Hachette Group avait été fixé à 1,12 €, mais celles-ci ont clôturé à 1,42 €.
Bien que sa valorisation initiale (1,11 milliard d’euros) soit inférieure aux attentes de JPMorgan (2,2 milliards d’euros), l’action du groupe Louis Hachette Group bénéficie d’un accueil favorable des investisseurs, séduits par son histoire, sa diversification et ses nouvelles perspectives de croissance sur les marchés cotés.
Cours de Bourse de l’action Vivendi
Analyse technique de l’action Vivendi après la scission
La cotation de la holding Vivendi sur la place parisienne se poursuit, même après la scission. Aujourd’hui, son cours de Bourse s’est bien sûr ajusté en conséquence, puisque chaque actionnaire d’une action Vivendi s’est vu attribuer une action Canal+, une action Havas et une action Louis Hachette Group (en plus de conserver son action Vivendi).
L’action Vivendi a donc ouvert en gap baissier de plus de 70 %, en passant de 8,30 € par action à 2,40 € pour évoluer proche de son plus bas niveau depuis 1985. Cependant, le titre Vivendi a regagné plus de 8 % par rapport à son cours d’ouverture pour clôturer autour des 2,60 €.
Si l’action Vivendi avait regagné sa place au sein du CAC 40 le 18 décembre 2023 en remplacement de l’action Worldline, cette récente baisse de valorisation pourrait bien remettre en question sa présence dans l’indice boursier français.
Analyse graphique de l’action Vivendi en Bourse après la scission
Source : TradingView
Alors que de nombreux traders utilisent l’analyse technique avec des niveaux de support et de résistance pour prendre leurs décisions de trading, il semble difficile de déterminer des niveaux de résistance et de support précis à surveiller après cette forte baisse en raison de la scission.
Faut-il investir dans l’action Vivendi après la scission ? Notre avis
Investir dans l’action Vivendi après sa scission pourrait représenter une opportunité intéressante pour certains profils d’investisseurs.
En dissociant ses activités, Vivendi cherche à mieux refléter la valeur intrinsèque de ses actifs, notamment ses participations stratégiques et l’éditeur de jeux Gameloft. Cette restructuration de Vivendi vise également à permettre un développement plus ciblé de ces actifs, tout en renforçant la santé financière du groupe grâce à une réduction significative de sa dette.
Cependant, le dividende Vivendi, maintenu à 0,25 € par action en 2023, reste peu compétitif face à des aristocrates du dividende offrant des rendements plus attractifs (voir notre classement des meilleures actions françaises dividendes), ce qui pourrait décourager les investisseurs en quête de revenus réguliers.
De plus, l’absence de synergies et la remise en question de l’identité unifiée du groupe Vivendi prônée pendant près d’un quart de siècle, pourraient limiter son attrait, en particulier pour les investisseurs attachés à une vision intégrée de l’entreprise.
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