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Pourquoi les meilleurs fonds communs de placement ne le restent jamais

Pourquoi les meilleurs fonds communs de placement ne le restent jamais




Les stars d’hier et d’aujourd’hui deviennent souvent les vilains canards de demain. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de bons FCP qui restent de bons FCP ? Plus un fonds commun de placement (FCP) est performant, plus nombreux sont les obstacles auxquels il doit faire face.

Les gérants de fonds bougent … et emmènent leur talent avec eux

Quand un gérant de fonds semble transformer tout ce qu’il touche en or, tout le monde le veut, y compris les sociétés de gestion concurrentes.

Vous avez acheté le fonds Taine de Jouvence pour bénéficier des talents de Roger Midas. Mais pas de chance : trois mois plus tard, il a été débauché par la concurrence. Dans les trois années qui suivent, le fonds Taine de Jouvence fait du surplace.

Si vous êtes intéressé par ce sujet, vous pourrez trouver sur CityWire le classement des meilleurs gérants

Le capital du fonds grossit démesurément

A partir du moment où un fonds commun de placement parvient à générer de bons gains pour ses clients, les investisseurs s’en rendent rapidement compte, et se précipitent pour y investir. Cela laisse le gérant avec peu d’alernatives, toutes mauvaises.

Il peut soit :

Garder les nouveaux apports sous forme de liquidités, mais dans ce cas, le faible retour sur investissement du cash plombera la performance globale de son fonds si les actions continuent leur ascension.

Investir cet argent dans des titres qu’il a déjà en portefeuille, mais le cours de Bourse de ceux-ci auront probablement fortement augmenté depuis leur premier achat. De plus, en investissant les larges sommes qu’on lui confiées, le gérant risque de renchérir mécaniquement le cours de ces actions, ce qui nuiera bien sûr à la performance.

Se porter à l’achat sur des titres qu’il n’aimait pas assez pour les avoir déjà en portefeuille. Dans ce cas, le gérant doit faire des recherches sur un plus grand nombre d’entreprises et suivre un plus grand nombre de valeurs qu’il ne souhaiterait le faire.

Ceci est d’autant plus vrai pour les fonds spécialisés dans les entreprises avec de petites capitalisations boursières (small caps).

Prenons l’exemple fictif du fonds Parci Money, spécialisé dans les petites valeurs. Lorsque le fonds Parci Money, au capital de 100 millions d’euros (mEUR), investit 2% de son capital (soit 2 mEUR) dans “Ma Petite Entreprise SA”, d’une capitalisation de 500 mEUR, il achète moins de 1% du capital de Ma Petite Entreprise SA.

Maintenant, si le performant fonds Parci Money grossit jusqu’à 10 milliards d’euros (MdsEUR), alors un investissement de 2% de son capital équivaudra à 200 mEUR, soit presque la moitié de Ma Petite Entreprise SA ! Ce niveau de participation dans une entreprise côtée est complexe et très reglementé.

Si un gérant de fonds souhaite néanmoins continuer à investir dans des small caps, il doit alors répartir son investissement sur un très grand nombre de valeurs, au risque de se disperser.

Les coûts de gestion deviennent insoutenables

Plus les blocs de titres traités sont gros, plus ça coûte cher. Avec moins d’acheteurs et de vendeurs, il est plus difficile de trouver un alignement dans le carnet d’ordres. Un fonds avec 100 mEUR sous gestion, paiera peut-être 1% par an en coûts de transaction.

Si les performances propulsent le capital sous gestion à 10 MdsEUR, ses transactions pourront facilement lui coûter 2% par an. La plupart des fonds conservent leurs titres pour environ 11 mois, donc les coûts de transaction érodent la performance.

Dans le même temps, les autres coûts de gestion diminuent rarement à mesure que le capital sous gestion grossit. Ils arrive même qu’ils augmentent. En général, les frais de gestion généraux d’un fonds sont de l’ordre de 1,5%, et les frais de tranaction 2%.

Il faut donc que le fonds batte son indice de référence de 3,5% avant de générer de la plus-value nette.

Les gérants finissent par adopter un comportement moutonnier

Une fois qu’un fond connait le succès, ses gérants tendent à devenir plus peureux et moutonniers. A mesure que le fonds grossit, il devient plus lucratif, ce qui dissuade les gérants de prendre trop de risques. Ces mêmes risques qui ont permis au fonds de croître rapidement lors de ses débuts deviennent une menace qui pourrait effrayer les clients et mettre en péril les confortables revenus du fonds (frais de gestion, facturés au client).

Du coup, la plupart des grands fonds font tous pareil, comme des moutons obèses. Ils détiennent tous les mêmes valeurs en portefeuille, et dans les mêmes proportions. Dans le souci de protéger leur source de revenu, les gérants finisse par devenir incapables de générer de fortes plus-values pour leurs investisseurs.

Au final, ces fonds se font dépasser par d’autres, et le cycle se répète.

Laurent Curau

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.