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Les 7 idées reçues sur l’actionnaire français




L’actionnaire individuel typique est-il un retraité, riche, passéiste et opportuniste ? Ces clichés semblent au contraire dépassés, nous apprend une récente étude. Ancré dans son époque, l’actionnaire français revêt aussi de multiples visages.

4,1 millions de personnes, c’est le nombre d’actionnaires individuels recensés en France en 2012 (Baromêtre Épargne TNS Sofres La Poste 2012). Cette population diversifiée parfois mal comprise par les observateurs fait l’objet d’une étude réalisée par l’agence Havas et par le CSA, qui vient battre en brêche les clichés souvent associés à la figure de l’actionnaire individuel.

Partant de 7 idées reçues, cette étude présente, sur la base des réponses recueillies auprès de 451 actionnaires en février 2014

Le véritable profil des actionnaires individuels d’aujourd’hui

1- Les actionnaires individuels français ne sont pas déclinistes

Ils croient en l’avenir de l’économie française et de la Bourse. Selon l’étude Havas-CSA, la population étudiée affiche un optimisme supérieur à la moyenne de la population au regard de l’avenir économique et boursier en France : 40% contre 29%. Plus enclins à privilégier les petites et moyennes entreprises (81%) que les grandes (67%), les actionnaires individuels considèrent la période actuelle favorable aux investissements (55%) et n’envisagent pas de réduire la voilure. 20 à 30% d’entre eux pensent même renforcer leurs positions (qu’ils soient détenteurs d’un livret d’épargne, d’un PERP, d’un contrat d’assurance-vie, d’un plan d’épargne salariale, d’un PEL ou d’un compte-titres).

2- Les actionnaires individuels français ne sont pas que des retraités

50% des actionnaires individuels sont des actifs, nous apprend l’étude Havas-CSA. Mieux : 62% des actionnaires individuels Français sont âgés de moins de 65 ans. Et il n’y a pas d’âge pour investir : 50% des actionnaires individuels se sont lancés avant l’âge de 40 ans. Les idées reçues concernant la classe sociale et le sexe de ces actionnaires semblent quant à eux plus justifiées : les cadres et professions libérales sont sur-représentés dans ce groupe (17% contre 12% pour la moyenne des Français), tout comme les hommes qui pèsent 72%.

3- Les actionnaires individuels français ne sont pas tous fortunés

Pas besoin d’être millionnaire pour être actionnaire : près d’un actionnaire sur trois (28%) possède un patrimoine total de moins de 150 000 euros (quand la moitié des ménages Français déclaraient en 2012 un patrimoine supérieur selon l’INSEE) et moins d’un actionnaire sur dix déclare plus de 1 million d’euros de patrimoine total. En outre, pour 48% des actionnaires, le patrimoine en actions ne dépasse pas 20 000 euros. La proportion passe à 32% pour les portefeuilles d’un montant inférieur à 10 000 euros.

4-  Les actionnaires individuels français ne sont pas tous férus de finance

Constat moins surprenant, cette population spécifique se révèle plus fidèle que connaisseuse. Une fois qu’ils ont investi, ils ne se montrent nullement obsédés par le suivi du cours de Bourse : 42% des personnes intérrogées ne le consultent qu’une fois par semaine au maximum. Assez peu actifs – 64% des actionnaires individuels procèdent à des arbitrages moins souvent qu’une fois par mois et 7% jamais – ils investissement également dans la durée :  44% conservent leurs actions plus de 5 ans. Positionné majoritairement sur le CAC 40 (82%), l’échantillon interrogé se veut également prudent : 61% se considèrent comme des gestionnaires prudents en bon pères de famille (61%).

5- Les actionnaires individuels français ne sont pas des ringards

Ce cliché, associé à la figure du retraité, est lui aussi remis en question par les pratiques des actionnaires individuels, très connectés. 62% des personnes interrogées possèdent un smartphone (contre 44% pour la moyenne des Français). Le chiffre grimpe à 82% pour la tranche 25-34 ans et ressort encore à 73% pour la tranche 35-49 ans.

De plus, l’échantillon d’actionnaires individuels interrogé par Havas-CSA utilise majoritairement l’ordinateur pour s’informer sur les entreprises : 88%. La tablette et le smartphone sont encore loin derrière avec 12% et 9%. Pour s’informer sur l’actualité économique et financière, les sites Internet spécialisés sont privilégiés (53%), suivis par la presse spécialisée (42%) et les sites des entreprises elles-mêmes (21%).

Idem pour les ordres de Bourse : Internet est le canal le plus emprunté, même si l’intermédiaire financier demeure généralement le banquier (67%).

6- Les actionnaires individuels français ne sont pas opportunistes

Ils dévoilent notamment un intérêt pour l’entreprise dans son ensemble. Au-delà de l’information financière fournie par les sociétés elles-mêmes (79%) ou par les médias (77%), les actionnaires interrogés par Havas-CSA se disent attentifs à la prise de parole des dirigeants de l’entreprise (58%) et à la publicité sur leurs produits et services (57%). Malgré cet intérêt, seul un actionnaire sur deux a le sentiment de bien connaître les entreprises dont il est actionnaire et un tiers d’entre eux n’est toujours pas satisfait de la communication qui leur est destinée.

7- Les actionnaires individuels français ne se ressemblent pas tous

L’étude Havas-CSA a établi cinq catégories d’actionnaires à partir de l’échantillon interrogé, révélant une certaine diversité de profils :

L’actionnaire de circonstance, qui représente 29% du total, se révèle distant de ce mode d’investissement qui ne le satisfait pas. Plus représenté dans le monde rural, ce profil n’investit que pour préparer sa retraite et ne s’intéresse ni à la Bourse ni aux entreprises. Il considère la période peu favorable à l’investissement ;

L’actionnaire patrimonial représente 26% du total et se montre plus intéressé par l’actualité économique et financière. Fréquemment homme retraité doté d’un patrimoine constitué au long de sa vie professionnelle, il demeure assez peu actif et investit pour longtemps dans les entreprises sélectionnées grâce aux recommandations des experts et des médias ;

L’actionnaire 2.0 compte pour 19% du total et apparaît plus jeune que les deux premiers groupes. Appartenant plus souvent aux CSP+ et résidant plus souvent en Ile-de-France que la moyenne, il a fréquemment hérité d’un portefeuille d’actions qu’il gère depuis un âge assez jeune. Opportuniste, il n’investit que pour un temps limité, essentiellement pour financer un projet immobilier, et reste attentif à la Bourse et à toutes les informations qui peuvent l’aider, y compris dans son réseau ;

L’actionnaire financier représente 13% du total et se révèle encore plus opportuniste que l’actionnaire 2.0, en dépit d’un âge plus avancé. Ce groupe rassemble surtout des retraités à la recherche de bonnes opérations de court terme et prêts à accepter une certaine part de risque. Dynamique dans ses opérations, l’actionnaire financier est également attentif à l’actualité économique et financière ;

L’actionnaire amer compte lui aussi pour 13% du total et réunit davantage de femmes et de retraités que la moyenne. Déçu par ses investissements passés, il se montre peu confiant sur ceux à venir. Ce groupe s’avère peu actif et peu autonome et méconnaît les entreprises dont il détient des actions, bien que ce soit souvent depuis longtemps. Il semble plus enclin que les autres à liquider ses actions de par la défiance à l’égard de la Bourse et des acteurs de la vie politique et économique.

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