Chaque année à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de Berkshire Hathaway, Warren Buffett et son compère Charlie Munger captivent l’attention des investisseurs.
Au cours de la séance de questions-réponses, le duo a répondu à une avalanche de questions, tant sur le cours de l’or que sur le plan de succession à la tête du groupe.
Voici compilés quelques réponses parmi les plus intéressantes.
Sur l’affaire David Sokol
Le comité d’audit de Berkshire Hathaway a désavoué David Sokol la semaine dernière. Buffett n’a pas mâché ses mots : Sokol a violé le règlement interne de Berkshire Hathaway sur le délit d’initié et enfreint les principes que Buffett rappelle tous les deux ans à ses cadres dirigeants. Pour Charlie Munger l’affaire tient en un seul mot : hubris.
Sur le secteur technologique
Buffett et Munger ont avoué qu’ils consacreraient du temps pour en apprendre plus sur les entreprises de technologie.
C’est surprenant de la part de Buffett, dont les cibles de prédilection sont des entreprises “low tech”, avec des modèles économiques simples à comprendre (sociétés d’assurances, industries, confiseurs, bijoutiers, etc.).
Ca l’est moins pour Charlie Munger qui a une approche beaucoup plus orientée “growth” que Buffett. Munger a une fois avoué que Google avait l’avantage compétitif le plus grand qu’il ait jamais vu.
Sur la valorisation de Berkshire
Buffett est toujours laconique sur la question de la valorisation de Berkshire. Et ça n’a pas raté cette année : “Nous ne pensons pas que Berkshire soit surévalué”.
Sur l’émission de titres nouveaux
Buffett a horreur d’utiliser les actions Berkshire comme monnaie lors d’acquisitions. Interrogé sur l’utilisation de ce moyen par Johnson and Johnson’s (JNJ) pour financer sa dernière acquisition, Buffett a dit qu’il aurait trouvé le deal encore meilleur si JNJ n’avait pas usé de ce procédé.
Sur les dividendes
Loin de Buffett l’idée de distribuer un quelconque dividende aux actionnaires de Berkshire. Il pense aussi que le titre de Berkshire chuterait si le groupe annonçait un dividende, car ce serait un aveu que la formidable machine à investir est en panne.
Sur l’or
Buffett et Munger sont toujours très sceptiques vis-à-vis d’investir dans l’or, ou toute matière première quelle qu’elle soit.
Leur point de vue sur la question : vous achetez un bien dans l’espoir que quelqu’un d’autres voudra bien vous le racheter pour une somme plus élevée. Buffett recommande plutôt d’investir dans les actifs productifs au lieu de spéculer sur les matières premières.
Munger à propos de l’or : “Il y a quelque chose de singulier dans un actif qui ne s’apprécie que si le monde sombre dans le chaos”. Et de rajouter : “Il y a une autre catégorie de personnes qui pensent qu’ils peuvent se protéger en achetant des peintures de soupes en conserve. Je ne recommande pas ça non plus”.
Sur les attentes élevées
Buffett : “Charlie est superbe pour abaisser les attentes”.
Munger : “C’est comme ça que je me suis marié”.
Buffett : “Et il est à la hauteur”.
Sur les inquiétudes exagérées de compliance
Buffett: “Nous avons 26 000 employés. A Berkshire, seules trois personnes peuvent exécuter des transactions”.
Sur l’inéquité des impôts aux Etats-Unis
Munger : “Les gérants de hedge funds américains paient moins d’impôts que les professeurs de physique ou les chauffeurs de taxi. C’est fou.”
Sur les plans de sauvetage
C’est une chose de sauver une institution qui a une valeur pour la société, mais c’en est une autre de passer l’éponge à ses actionnaires et à ses managers. Buffett : “Je pense que toute institution ayant nécéssité un sauvetage par la société devrait laisser son PDG et son épouse sur la paille.”
Sur Todd Combs (gérant pressenti pour succéder à Buffett)
Buffett dit de revenir dans quatre ans. On ne peut pas juger un investisseur sur six mois.
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