Les réseaux sociaux ont envahi notre monde et changé nos modes de communication. Même le monde de la finance s’est tourné vers le social media, Twitter en tête. Le petit oiseau bleu délivre ses informations et affole la Bourse. Malgré les fortes contraintes réglementaires qui pèsent sur la Bourse et les entreprises cotées, Twitter s’impose de plus en plus comme un outil indispensable au monde financier.
À l’ère du tout numérique, la Bourse intensifie sa présence sur les réseaux sociaux
Aujourd’hui internet et les réseaux sociaux font partie du quotidien des Français, tant sur le plan personnel que professionnel. C’est un outil qui permet d’échanger facilement avec ses clients, ses prospects, développer son activité.
Cependant, la finance est un cas à part. Il s’agit de professions réglementées et diverses. Une banque, un assureur, un CGPI, un trader pour compte propre, un analyste financier, ne se serviront pas des réseaux sociaux de la même façon, ni même avec un objectif semblable. Certains veulent diffuser une information, d’autres la transmettre. Ce qui est certain et commun à tous, c’est l’influence grandissante des réseaux sociaux dans le monde de la finance. Le #TABA (Tweet Apéro Banque & Assurance) fait un tabac et la BPCE a mis en place des modules courts de sensibilisation sur les réseaux sociaux pour tous les collaborateurs.
Cette révolution a pu être amorcée grâce à la proposition de grands médias d’offrir des contenus en ligne dédiés et de qualité. L’essor des smartphones et des tablettes a accéléré la tendance. Des rédactions aux publications 100% digitales ont vu le jour comme Le Cercle Les Echos ou les communautés de l’Agefi. Début 2017, la F2iC a lancé le premier réseau social des actionnaires individuels Placedesactionnaires.com qui permet aux investisseurs individuels d’échanger, de dialoguer et de s’informer. Cet outil innovant souhaite servir de levier aux efforts des sociétés cotées pour diversifier et rajeunir leur actionnariat mais aussi fédérer la communauté des actionnaires individuels comme le souligne Charles-Henri d’Auvigny, président de la F2iC : « nous voulons nous saisir de l’ère numérique pour retranscrire la communauté des actionnaires du monde réel dans le monde virtuel et lui apporter une cohérence. Il s’agit de faire des actionnaires non plus l’annexe mais le noyau d’une communauté élargie d’épargnants utilement investis et conscients des enjeux considérables qui s’annoncent ».
Réglementation et réseaux sociaux : une équation impossible ?
C’est par Netflix que la machine s’ébranle. En juillet 2012, Reed Hastings, le patron de Netflix, publie un message sur facebook comprenant des informations à carcatère financier sur son entreprise : Le résultat est immédiat : l’action Netflix bondissait de 17% en quelques jours. Accusé d’avoir influencé le cours de la Bourse en délivrant des informations, il semble avoir contribué à faire évoluer la réglementation de la communication financière puisqu’en avril 2013, le gendarme de la Bourse américain (SEC) autorise les sociétés cotées à diffuser des informations via des canaux comme Facebook ou Twitter. À une condition : qu’elles aient au préalable donné aux investisseurs les adresses des pages sur lesquelles trouver les annonces en question.
Mais le social media n’a pas attendu la SEC pour commencer sont incursion dans l’univers de la finance avec l’apparition du cashtag en juillet 2012. Twitter a en effet lancé un nouveau symbole, appelé sur la Toile » cashtag » ( » $ « ). Objectif : filtrer les tweets relatifs aux sociétés cotées.
En France, l’AMF autorisera certainement à l’avenir ce type de communication et l’information aux porteurs devrait elle aussi bénéficier de cette révolution.
Attention toutefois, les institutionnels de la finance ont jusqu’au 1er octobre 2017 pour se plier aux exigeantes recommandations de l’APCR dévoilées le 14 novembre 2016, date à laquelle l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a publié sa recommandation 2016-R-01 sur l’usage des medias sociaux à des fins commerciales. Y sont rappelés notamment que les publications sur les réseaux sociaux sont soumises aux mêmes règles que la publicité. De plus, la recommandation encadre drastiquement les « retweet » et « like » sur les réseaux sociaux puisque le relai d’informations diffusées par des tiers engage la responsabilité des professionnels.
Cours de la Bourse et instantanéité des réseaux sociaux : une association réussie
Comme le dit si bien le dicton populaire : « En Bourse il faut acheter la rumeur et vendre la nouvelle. » Les marchés ont toujours fluctué au gré des rumeurs mais avec le gazouillis de l’oiseau bleu, c’est la réunion de l’instantanéité et de la volatilité. Et 140 caractères peuvent influencer les cours ! L’annonce, par un faux compte du ministre russe de l’intérieur, de la mort de Bashar El Assad le 6 août 2012, a engendré 1$ de hausse du baril de pétrole. Le risque géopolitique de déstabilisation du moyen orient et de la production pétrolière est un grand classique historique de déclenchement de forts mouvements sur les cours des matières premières.
Peu à peu, Twitter devient un nouveau paradis des recommandations et de publications d’analyses sur les cours. Pour une majorité de professionnels de la finance français, Twitter est « indispensable ou utile » à leur activité et « plutôt en avance » sur les autres médias pour l’actualité financière, selon une étude indépendante publiée mercredi 23 octobre par Alban Jarry, expert en finance qui préside plusieurs groupes de travail au sein de l’Association française de la gestion financière (AFG). Twitter est avant tout un réseau social de prescripteurs où les informations s’échangent avec une rapidité et une réactivité tellement enviables pour les marchés financiers.
Café de la Bourse n’est pas en reste, notre compte twitter Café de la Bourse est le 5ème compte “Bourse” sur Twitter, en termes de followers et le 4ème en termes de “social authority”, selon l’étude d’Alban Jarry.
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