Le mois de mai coïncide avec la saison des dividendes, autrement dit le versement aux actionnaires d’une partie des bénéfices de la société sur laquelle ils ont investis. Mais restons vigilants ; les dividendes sont automatiquement soustraits à la valeur de l’action le jour du versement. Les cours peuvent donc fluctuer de manière importante à la veille du versement.
Quel intérêt pour les actionnaires ?
La valeur du portefeuille de l’actionnaire n’est pas modifiée par le versement du dividende. Mais cela lui permet de transférer une plus-value boursière vers un régime fiscal un peu plus favorable.
Cela lui permet aussi de récupérer une partie de son investissement, qui ne sera pas perdu en cas de faillite, et diminuer le risque en diminuant la part investie sur la valeur en question dans le portefeuille.
Le versement ne change évidemment pas la valeur de la société, dont le cours devrait se réajuster tôt ou tard. Cependant l’impact sur le CAC 40 est immédiat, mais les ETF CAC intègrent et compensent cet effet et restent stables.
Des politiques de dividendes différentes
Les politiques de versement de dividendes varient en fonction des sociétés. Les plus généreuses, on parle alors de valeurs de rendement, versent de 4 à 6% de la valeur de l’action, voire plus.
D’autres préfèrent allouer une part plus importante de leurs bénéfices à des projets d’investissements ou au remboursement de leurs dettes. Ces choix stratégiques sont pris en assemblée générale chaque année.
Les dividendes 2011 témoignent de la reprise
Après une année 2009 très mauvaises, en 2010 les bénéfices cumulés des sociétés du CAC 40 ont bondi de 84% pour atteindre 82,3 milliards d’euros. Les entreprises devraient verser quelques 40 milliards d’euros de dividendes, une croissance de13% par rapport à l’exercice précédent et un niveau supérieur aux dividendes versés en 2008.
Alors que les entreprises ont pu reconstituer leurs réserves et augmenter leurs bénéfices, la conjoncture économique incertaine limite les investissements importants, elles en profitent donc pour mieux traiter leurs actionnaires et reprendre leurs programmes de rachats d’actions.
Les entreprises les plus généreuses
En termes de rendement (ratio dividende annuel versé sur cours actuel de l’action), pas de grande surprise, France Télécom reste en tête avec 9%, suivi de Vivendi, Veolia Environnement, GDF Suez et Total. Natixis figure également au palmarès avec un rendement de 5%, signant un retour de sa politique de dividende (0,23 cents) après les pertes de 2009.
Pratiquement tous les groupes du CAC40 ont conservé ou augmenté leur dividende, sauf Lafarge (-50%), en plein désendettement, et Vallourec (-25%) également impacté par les hausses des prix des matières premières.
Parmi les valeurs bancaires, BNP PARIBAS* a annoncé d’excellents résultats (+15%) et affiche une progression du dividende de 40% à 2,1 euros. Malgré des résultats moins bons que prévu, Société Générale augmente son dividende de 60% à 1,75 euros.
Les autres valeurs phares cette année sont Michelin, avec une hausse de 78%, à 1,78 de son dividende, Schneider (+ 56% à 3,2 euro) et ST Microelectonics (+43%).
Alcatel continue de ne pas verser de dividende et Renault, qui n’avait pas versé de dividende l’an dernier, cherche à rétablir la confiance de ses actionnaires après l’affaire d’espionnage début 2011 et versera 30 centimes. Peugeot reprend le versement après 2 ans d’interruption, ainsi qu’EADS et Natixis.
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