Carbios rend le plastique écologique. Acteur de la chimie verte en plein développement, la société française réalise son introduction en Bourse sur Alternext du 29 novembre au 12 décembre. Entretien avec Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios.
Carbios est une société active dans la valorisation des déchets plastiques. Ce matériau a donc encore de l’avenir ?
Oui et notre vision est de faire du déchet plastique une opportunité industrielle et non plus une contrainte. On compte 100 millions de tonnes de déchets plastiques valorisables dans le monde soit une manne de 100 milliards de dollars qui représentent un gisement considérable de ressources renouvelables inexploitées. Leur valorisation est au centre des technologies en développement chez Carbios, qui s’attaque au recyclage des déchets plastiques pour en limiter l’impact environnemental et prône un modèle d’économie circulaire industriellement viable.
De quels atouts Carbios bénéficie-t-elle pour accroître son développement ? Quelles zones sont-elles visées ?
Carbios bénéficie d’une stratégie de développement qui repose sur un modèle économique clair de création de valeur industrielle, qui consiste à cibler des marchés attractifs, développer des bioprocédés innovants et compétitifs et les licencier à des partenaires industriels, acteurs-clés de ces marchés, qui en assureront l’exploitation et la commercialisation au niveau mondial.
Carbios bénéficie aussi de technologies protégées mondialement et d’un savoir-faire technologique et industriel unique, fruit de 10 ans de recherche, qui lui ont permis de développer une plateforme de bioprocédés et de solutions industrielles exceptionnels.
Nos 3 marchés ciblés sont énormes et mondiaux : le marché de la biodégradation est de loin le plus important des trois, évalué à plus de 34 milliards d’euros. Le biorecyclage est estimé à plus de 15 milliards d’euros et les biopolymères à plus de 2,4 milliards d’euros en 2025.
Pouvez-vous expliquer en quoi consistent le programme Thanaplast et ses objectifs ? Pourquoi nécessite-t-il (au côté d’autres projets de Carbios) de nouveaux capitaux ?
Carbios a concrétisé sa stratégie dans un programme d’envergure : Thanaplast™. Ce projet, d’une durée de 5 ans, dont Carbios est chef de file, pèse 22 millions d’euros sur 5 ans dont 15 millions sont portés en propre par Carbios. Il réunit 60 chercheurs, rassemble des partenaires de renom (Limagrain, Barbier, Deinove, INRA, CNRS, Université de Poitiers) et bénéficie du soutien de BpiFrance (9,6 millions dont 6,8 millions pour Carbios).
Carbios vient de franchir avec succès la première étape clef du projet Thanaplast et a acquis des résultats majeurs et en première mondiale sur 3 domaines d’applications : le biorecyclage, la biodégradation et la production de biopolymères.
La moitié des fonds qui seront levés en Bourse serviront à financer le programme Thanaplast jusqu’à son terme. 20 % seront consacrés à l’entrée en phase pré-pilote, 15 % au déploiement vers de nouveaux marchés grâce à l’extension des procédés Thanaplast et les 15 % restants au renforcement de la propriété intellectuelle, indispensable dans nos métiers.
Quels objectifs l’IPO va-t-elle permettre à Carbios d’atteindre ? Pourquoi ce choix de financement ?
Les fonds levés vont permettre de passer à la phase préindustrielle, de sécuriser et d’accélérer le développement de Carbios. Nos partenaires potentiels sont de gros opérateurs et le fait d’être coté en Bourse nous apportera de la crédibilité, de la pérennité et de la visibilité.
Quelles sont les perspectives de croissance de Carbios ?
Au regard des résultats atteints à date et avec le soutien des partenaires industriels présents dans Thanaplast, Carbios estime être en mesure de voir ses technologies de biodégradation et de biorecyclage entrer en phase d’industrialisation en 2016. Par ailleurs, nous venons de signer un accord préliminaire avec Suez Environnement, pour une future collaboration dans le domaine de la valorisation et du recyclage des déchets plastiques.
Pourquoi, selon vous, investir dans Carbios constitue une bonne opération ?
Nous visons un gisement inexploité de 100 milliards de dollars ; nous possédons des technologies innovantes protégées mondialement ; notre équipe est expérimentée et produit des résultats ; nous bénéficions de solides partenaires scientifiques, industriels et financiers ; notre approche est industrielle dès la phase de recherche et notre besoin en capitaux limité par rapport au potentiel du projet.
Propos recueillis par Nadège Bénard
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