Pour la journée de la femme, Café de la Bourse vous propose une réflexion sur les femmes et l’argent. Découvrez la façon dont les femmes gèrent leurs finances personnelles, les facteurs qui peuvent expliquer un comportement assez éloigné de celui de la gente masculine et les offres destinées aux femmes de la part des professionnels de la finance.
Les femmes ont un comportement différent des hommes en matière de finances personnelles
Aujourd’hui encore, quand on parle de femmes et d’argent, des stéréotypes viennent à l’esprit telles que la femme entretenue, la riche héritière ou alors, on songe à ce triste constat : les femmes gagnent 6,3% de moins que les hommes, toutes choses égales par ailleurs. Cela a-t-il une influence sur le rapport des femmes à l’argent. Rien n’est sûr, en revanche, ce qui est certain, c’est que l’on constate une réelle différence de comportement entre hommes et femmes dans la gestion des finances personnelles.
En France, les femmes épargnent plus que les hommes selon une étude du gestionnaire d’actifs Blackrock de 2016. Elles sont ainsi 60% à mettre tous les mois de l’argent de côté. Les femmes ont plus de mal à faire fructifier leur argent selon cette même étude qui souligne que seules 25% des Françaises (contre 40% des Français) épargnent et investissent dans le même temps. « Les Françaises sont de grandes épargnantes par rapport aux autres Européennes. Il y a toutefois un manque de confiance qui les amène à avoir plus d’aversion pour le risque et elles sont du coup frileuses pour investir, comme aux Pays-Bas », précise Stéphanie Fawcett, responsable de l’étude pour la partie française et belge au sein de BlackRock. Une étude récente de l’UFF-IFOP fait ressortir ce même élément : « trois quarts des femmes patrimoniales interrogées considèrent en effet être des investisseurs prudents (72%) ».
Il faut dire qu’en matière de finances personnelles, les femmes reviennent de loin ! En effet, il y a un peu plus d’un siècle, les finances n’avaient souvent rien de personnelle pour une femme. En 1907 seulement, les femmes mariées ont acquis le droit de disposer de leur salaire et ce n’est qu’en 1965 que les femmes ont obtenu le droit d’ouvrir un compte en banque.
Les choses ont cependant bien changé puisque, selon l’étude UFF-IFOP réalisée à l’occasion de la journée de la femme 2017, on apprends que 85% des femmes interrogées déclarent être décisionnaires dans les choix financiers ou patrimoniaux de leur couple et parmi elles, 43% s’en occupent de concert avec leur conjoint. 42% affirment être le seul décisionnaire final.
Une offre des professionnels de la finance adaptée aux femmes
Banque de détail : des cartes à destination des femmes
Depuis, les banques se sont adaptées et proposent même des offres destinées à une clientèle féminine et notamment des cartes dédiées. Ainsi, depuis 2008, la Société générale propose une carte tout simplement intitulée « pour elles », avec macarons Ladurée dessus pour la version 2017 qui propose, en plus d’une carte classique, des assurances particulières et un service de dépannages à domicile. La Bred Banque Populaire propose elle depuis 2007, en partenariat avec MasterCard, sa « Bred Affinity », la première carte bancaire dédiée aux femmes qui se décline aujourd’hui en deux versions : la « Affinity MasterCard » et la « Afiinity Gold MasterCard ». Particularités de cette carte : elle propose notamment des services exclusifs et des réductions dans des enseignes partenaires, des alerte SMS pour payer un achat en trois fois, et aussi, des numéros d’urgence en cas de panne ou d’incident domestique, une garantie achat et garantie vente à distance.
Ces cartes bancaires, sous couvert de vouloir faciliter la vie des femmes ont tôt fait de la réduire à une dépensière incapable de s’occuper seule des travaux domestiques, mais force est de constater que ces produits fonctionnent bien. La Société Générale affirme même que c’est l’une des cartes les plus vendues, et qu’elle rencontre aussi un franc succès auprès des… hommes !
Banque privée : des réseaux destinés aux femmes
La Banque privée n’est pas en reste et accorde également une place particulière aux femmes avec notamment des réseaux qui leur sont dédiés. Par exemple, la banque privée Oddo a mis en place le réseau LadiesBank qui regroupe célibataires, femmes mariées, divorcées, mères on non. On insiste ici sur le fait qu’il n’y a pas de produits réservés, pas de segmentation fondée sur le genre. Pourtant, force est de constater que les besoins hommes/femmes ne sont pas tout à fait les mêmes. La retraite par exemple et la façon dont on l’aborde est révélatrice du décalage entre les hommes et les femmes.
En effet, les écarts de salaire durant la carrière sont retranscrits dans les montants des pensions. Les hommes gagnent 23,5 % de plus que les femmes selon l’Observatoire des inégalités et une fois que les carrières se terminent, l’écart grimpe alors à 40 %, selon les dernières évaluations du Conseil d’Orientation des Retraites, alors que les femmes vivent plus longtemps. Elles chercheront donc à épargner et/ou se constituer des revenus complémentaires en vue de la retraite, cette période délicate sur le plan financier. D’autant qu’elle souhaitent aussi généralement transmettre une partie de leur patrimoine à leurs enfants. En effet, selon l’étude de l’Union Financière de France (UFF), en partenariat avec l’IFOP réalisée à l’occasion de la journée de la femme 2017 « le fait de se constituer une épargne de précaution en cas de difficulté financière (39%) et un complément de revenus pour la retraite (33%) sont les principales sources de motivation pour les choix financiers des Françaises interrogées ».
Business angel, quand les réseaux se déclinent au féminin
À l’image des réseaux professionnels de femmes qui se sont créés, notamment via LinkedIn, pour booster sa carrière, les femmes investisseuses se retrouvent entre elles dans des réseaux de business angels réservée à la gente féminine à l’image de Femme Business Angels. Premier réseau de business angels féminins en Europe qui cherche à promouvoir le rôle des femmes dans l’économie plus actif, et particulièrement dans l’entrepreneuriat, mais le réseau finance des projets portés par les entrepreneurs des deux sexes. Ses membres sont des femmes actives, âgées de 50 ans en moyenne, exerçant dans tous les secteurs de l’économie, chefs d’entreprise, cadres supérieurs ou professions libérales. Les femmes business angels représentent toutefois seulement 7% des 5 000 business angels français
Le financement participatif propose aussi des plateformes destinées aux femmes : Myannona a été précurseur en lançant en 2015 une plateforme qui ne recense que des campagnes féminines ou coréalisées à parité avec un homme. Depuis, iFUndWomen a été lancé, en 2016, là aussi il s’agit d’un portail dédié aux projets créatives, initiatives et entreprises dirigées ou créées par des femmes. On notera cependant que, de manière générale, les projets conduits par des femmes ont tendance à lever moins de fonds que ceux conduits par des hommes. C’est en tous cas ce que révèle une étude réalisée par l’association StartHer avec KPMG. Ainsi, en 2016, les startups dirigées par des femmes ont levé 126,6 millions d’euros en France. Si le montant est en hausse par rapport à 2015 (+84%), cela ne représente finalement que 7% du montant total et 13% des levées. Il faut dire que le ticket moyen est d’à peine 1,8 million d’euros, contre 3,5 millions pour les hommes. L’accès au financement est donc encore un obstacle majeur pour les femmes à l’ère de la Tech.
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