Interview de Mathieu Hamel, co-fondateur de MarieQuantier.com.
Mathieu Hamel, vous êtes le fondateur de MarieQuantier.com qui va lancer pour la fin de l’année sa plateforme. De quoi s’agit-il ?
MarieQuantier.com est un service sur internet pour bâtir intelligemment son patrimoine en utilisant les marchés financiers sans y consacrer trop de temps.
Marie Quantier est une solution pratique pour préparer seul sa retraite ou pour faire travailler son argent, y compris sur quelques années seulement. En effet, les retraites à venir ne seront pas comparables à celles des baby boomers et personne n’aspire à se retrouver à 70 ans dans le métro aux heures de pointe parce qu’il n’a pas d’autre choix que de continuer à cotiser.
MarieQuantier.com est aussi une solution pour tous ceux qui cherchent à placer intelligemment leur argent, le temps de mûrir un projet par exemple. Concrètement, MarieQuantier.com est une interface entre les marchés financiers, via un courtier en ligne comme Boursorama ou Bourse Direct, et le grand public.
Le défaut majeur des solutions proposées actuellement est qu’elles oublient que les carrières professionnelles connaissent plus de hauts et de bas qu’auparavant. C’est pourquoi, il est essentiel de pouvoir compter sur son épargne lors des périodes difficiles. Nous avons voulu libérer nos abonnés des placements qui bloquent les sommes sur de nombreuses années.
Les technologies actuelles permettent de changer la manière de faire de la finance. Les changements que nous avons connus dans la préparation de nos voyages avec l’apparition de sites tels que Go Voyages ou Expedia sont sur le point de se produire dans le monde la finance.
À qui s’adresse le service Marie Quantier ?
Hormis les gens sans connexion internet ou qui s’appuient sur le hasard pour gagner de l’argent en bourse rapidement comme au casino. Marie Quantier s’adresse à toute personne avec la volonté d’épargner sachant faire un virement sur internet.
Nos abonnés-type seraient des gens, intéressés par les placements immobiliers mais qui ne veulent pas s’y limiter. Dans leur vie courante, ils détestent perdre du temps et les rendez-vous inutiles. Ils sont extrêmement exigeants et veulent le meilleur au prix le plus bas. Nos abonnés seraient à la fois Twitter, parce qu’ils veulent toute l’information disponible dans leur univers, tout de suite, et vente-privee.com, pour le côté « meilleur produit au meilleur prix ».
A noter cependant qu’au-delà de 20 000 euros net de revenu par mois pour un couple et lorsque l’on est assujetti à l’ISF, il peut être judicieux d’utiliser les services d’un conseiller en gestion de patrimoine fiscaliste en parallèle de MarieQuantier.com.
Comment comptez-vous augmenter le rendement de l’épargne de vos clients ?
Dans l’immobilier, le rendement d’un bien est le loyer que perçoit son propriétaire. Nous nous sommes spécialisés dans les technologies permettant l’évaluation des « loyers » versés par les titres financiers : les dividendes. Nous mettons à disposition de nos utilisateurs des données et des technologies auxquelles même les desks trading des plus grandes banques d’investissement n’ont pas forcément accès. C’est grisant de savoir que grâce à Marie Quantier, ma grand-mère sera bientôt aussi bien équipée et informée qu’un trader de Goldman Sachs !
Le loyer est une notion intuitive qui forme un point de repère universel et efficace pour évaluer si un placement vaut le coup ou non. C’est pour cela que nos systèmes ne proposent que des titres versant un loyer.
Outre cette première règle, nous suggérons aussi de n’investir que dans des produits simples comme les actions ou les ETF1. Les ETF permettent d’investir en une seule transaction dans un panier d’actions dont la composition est connue de tous. Un ETF reproduit un indice, avec une règle rendue publique, calquée sur un thème d’investissement comme le CAC40 ou le secteur aéronautique par exemple. C’est ce qui en fait, en règle générale, un instrument d’investissement plus sûr et particulièrement transparent. En effet, cela revient à ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier-tout en ayant la traçabilité de l’œuf.
Nous suggérons aussi l’utilisation des SICAV2, qui sont des fonds d’investissement, dès lors que la philosophie d’investissement est suffisamment bien expliquée. Les SICAV sont créées par des sociétés de gestion et sont pilotées par un gérant, salarié de la société de gestion. La société de gestion est garante du niveau d’exigence et de l’éthique partagés par ses SICAV. Un gérant est, quant à lui, une sorte de trader qui investirait en bon père de famille. L’investissement est dit discrétionnaire, c’est-à-dire que le choix des titres est confié au gérant dans le respect du mandat de la SICAV.
Il est donc plus difficile de connaître la teneur d’un investissement en SICAV (moins de transparence) qu’un ETF. En contrepartie, les gérants parviennent parfois à offrir des performances importantes. Néanmoins, il est à noter que les frais de gestion des SICAV sont jusqu’à cinq fois supérieurs à ceux des ETF. MarieQuantier.com aide justement à arbitrer ce genre de situation.
Enfin, la dernière règle, qui sonne comme une lapalissade, est de ne pas payer de frais inutiles. En effet, les frais viennent toujours entamer la performance des placements.
Pouvez-vous nous décrire la façon dont un investisseur pourra utiliser MarieQuantier.com ?
Il faudra ouvrir un compte chez notre partenaire courtier et y déposer une somme initiale à investir. Dans le même temps, on souscrit à l’abonnement annuel du site Marie Quantier, qui sera moins cher qu’un dîner au restaurant !
L’investisseur pilotera ensuite ses investissements et enverra ses ordres d’achat et de vente en quelques clics à l’aide de notre interface.
Jamais il n’aura besoin de connaissances pointues. Tout le travail d’analyse, qui peut être pénible, sera effectué par notre équipe.
Nous avons déjà un service avec le courtier en ligne Interactive Brokers (IB) et il sera ouvert au public à partir d’octobre 2013, pour un investissement minimum à partir de 10 000 euros environ. C’est la solution idéale pour les Français de l’étranger, pour la facilité d’exécution qu’IB offre sur les taux de change notamment.
Et nous fournirons avant la fin de l’année le service Marie Quantier pour une épargne de départ de quelques centaines d’euros.
Mais investir sur les marchés financiers, n’est-ce pas risqué ?
Cela dépend de nombreux paramètres, il faut savoir que tout investissement comporte un risque de perte en capital, tout comme l’investissement immobilier d’ailleurs. Il suffit de regarder la situation dans le sud de l’Espagne, où il a perdu plus de 50% de sa valeur, pour s’en convaincre. Cependant, il existe aussi une solution de bon sens pour se prémunir d’une baisse de la valeur de son portefeuille de placements dans son ensemble : il suffit de diversifier.
Sachez par exemple que les obligations d’États européens de court terme, n’ont connu que des variations de quelques pourcents à la hausse ou la baisse sur les dix dernières années, crise financière comprise.
Autrement dit, en allouant intelligemment votre portefeuille entre les actions et les obligations grâce aux outils mis à disposition par Marie Quantier :
- vous bénéficierez d’une sécurité similaire à celle offerte par le fonds euros de l’assurance-vie ;
- vous profiterez d’une performance qui lui sera supérieure à long terme ;
- vous garderez votre épargne disponible à tout moment.
Vous parliez de frais inutiles, de quoi s’agit-il ?
Trop souvent, on se focalise sur les impôts qui n’affectent que la performance alors que les frais qui pèsent sur l’assurance-vie en unité de comptes rognent le capital sur sa totalité. Or, en suivant une logique fiscale, on s’interdit de bien diversifier.
Par exemple, si vous avez investi toute votre épargne en actions alors, lorsque les marchés baissent, vous perdez beaucoup. C’est pourtant ce comportement risqué que favorise le Plan Épargne en Actions (PEA) en n’acceptant que des actions.
En outre, l’histoire économique nous apprend que lorsque l’économie va mal et que les actions baissent alors les taux d’intérêt sont diminués par les banques centrales et les obligations augmentent mécaniquement. Par conséquent, lorsque l’on diversifie son épargne en investissant aussi dans des obligations, notre patrimoine est mieux protégé.
Les enveloppes fiscales actuellement proposées comme le PEA et même l’assurance-vie, ne permettent pas cette diversification. C’est pourquoi, il est préférable de payer des impôts sur la performance car cela donne la possibilité d’investir intelligemment. À terme, il est d’ailleurs probable que les enveloppes s’adaptent à cette nouvelle réalité : la nécessité pour les Français de pouvoir investir en vue de leur retraite.
Pour résumer, le contrôle que l’on gagne à gérer soi-même son patrimoine permet de réduire les frais que l’on paie et surtout d’augmenter la rémunération. De plus, en acceptant de payer des impôts, on s’offre le luxe de disposer à tout instant de son épargne.
Quelle est la technologie utilisée par le service Marie Quantier ?
Il y a cinq ans, notre service n’aurait pas pu être mis en place. Ce qui a tout changé, c’est notamment la démocratisation des ETF, investissement accessibles en un seul clic et avec un faible coût d’entrée, ainsi que la disponibilité du calcul haute performance au service de la personnalisation du conseil.
De plus, chez Marie Quantier, nous avons passé six mois à synthétiser notre savoir-faire. Nous avons confronté l’excellence académique aux meilleures pratiques observées en banques.
Nous avons cherché des réponses scientifiques et technologiques innovantes aux défis que nous avions identifiés comme la disponibilité à tout instant de l’épargne et les emplois du temps très chargés de nos futurs abonnés. C’est notamment pour cela que nous avons développé une expertise et des partenariats scientifiques dans le calcul parallèle intensif avec l’université de Jussieu et que nous publions des articles de recherche sur des modèles de « météo » des marchés financiers et d’analyse du risque spécifique aux investisseurs individuels.
Plusieurs start-ups en finance ont vu le jour ces dernières années. Quelle est la spécificité de Marie Quantier ?
C’est vrai, d’ailleurs Café de la Bourse a publié cet été un excellent article (Ces 13 startups qui veulent révolutionner la finance) sur les nouvelles start-up du secteur FinTech (technologies financières).
Nos concurrents innovent en transposant sur internet le concept de gestion pilotée ou profilée largement utilisée par l’assurance-vie. Dès lors, leur service reste trop faiblement individualisé. De plus, les méthodologies utilisées ne sont que trop rarement explicitées et, même quand elles le sont, ne sont jamais compréhensibles pour le grand public.
Notre offre est par conséquent beaucoup plus complète puisqu’elle est personnalisée et que notre technologie est au service de la simplicité, de l’autonomie et du contrôle.
Nous avons pensé notre site pour qu’un débutant en finance puisse utiliser son bon sens pour choisir ses placements. Il n’y a aucune raison pour que la finance reste compliquée !
1 Un Exchange Traded Fund (ETF) est un fonds d’investissement coté en bourse. L’investissement est systématique, il suit les règles définies par un indice (secteur des énergies renouvelables, secteur de l’aéronautique CAC 40, etc.), qui est une formule de composition assez simple (cette simplicité apportant une très forte transparence).
2 Une Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV) est un fonds d’investissement à gestion discrétionnaire décidée par un gérant.
Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.