Le graphe des taux d’emprunt grecs et portugais ? Celui du PIB de l’eurozone ? Celui du bilan de la BCE ? Bien qu’effrayantes, ces données ne nous donnent aucune idée des profonds changements qui sont en train de s’opérer dans la société européenne.
Non. Le graphe le plus effrayant de la crise en Europe est certainement celui du taux de chômage des 15-24 ans dans les pays en difficulté (et, soyons honnête, partout ailleurs).
Parce que l’Europe n’a vraiment pas besoin d’une jeunesse désoeuvrée et sans confiance dans l’avenir, susceptible de se laisser séduire par les discours extrémistes et xénophobes. Après tout, ça doit bien être de la faute de quelqu’un s’ils n’ont pas de boulot.
Voici le graphe de l’évolution depuis 1990 du taux de chômage des 15-24 ans en Grèce, en Espagne et au Portugal. Nous avons mis comme référence l’Union Européenne à 27 et, à titre de comparaison, la France (source : Eurostat) :
A 30,7% et 46,6% respectivement, le Portugal et la Grèce sont mauvais mais, contrairement aux attentes, c’est l’Espagne qui détient le triste record du chômage des jeunes, à 51,4%. Plus d’un jeune Espagnol sur deux n’a pas de travail !
Quand on n’a rien à espérer pour demain, commettre l’irréparable aujourd’hui ne coûte rien.