La Norvège, à l’instar des autres pays scandinaves, résiste bien à la crise. Une bonne santé notamment due à ses réserves pétrolières, mais pas seulement. Le gouvernement norvégien pratique un contrôle de ses finances et de son industrie très stricte.
Merci les ressources naturelles
L’atout principal de la Norvège est son abondance de ressources naturelles et notamment de pétrole et de gaz. Cette richesse pétrolière lui permet, de maintenir une santé économique solide.
Mais ses exportations d’hydrocarbures peuvent également peser sur ses comptes puisqu’elles représentent plus de 20% de son PIB. En 2009, la Norvège a donc connu une récession (-1,6% de son PIB) en réponse à la baisse de la demande en pétrole, avant de repartir vers la croissance et une augmentation de 2,6% de son PIB en 2011.
La majeure partie des revenus de la Norvège est donc issue du pétrole dont elle exporte 90% de sa production. Grâce à ses revenus, le pays a pu se doter d’un fonds souverain estimé à plus de 500 milliards de dollars (le plus grand fonds souverain au monde). Une cagnotte pour les générations futures et pour appréhender l’après pétrole.
Une gestion rigoureuse du budget
L’Etat norvégien n’hésite pas non plus à pratiquer une politique parfois très protectionniste pour soutenir son économie. De nombreux produits étrangers sont soumis à des droits de douanes importants pour décourager leur consommation. Un comportement parfois désagréable puisque les Norvégiens ont dû faire face à une pénurie de beurre en début d’année.
Cette politique a deux objectifs : maintenir la vitalité de tous les secteurs de l’économie norvégienne, notamment agricole, et éviter trop d’importations pour ne pas déséquilibrer la balance commerciale.
Résultat, la Norvège possède l’un des taux de chômage le plus faible au monde à 3 %, grâce à l’industrie pétrolière qui fournit beaucoup d’emplois. Le pays possède aussi une consommation privée forte et en augmentation (+3,1% en 2011) et une balance courante positive de 13,7% de son PIB.
Les craintes du gouvernement
Les autorités norvégiennes restent cependant préoccupées par l’endettement des ménages lié à la flambée du prix de l’immobilier de ces dernières années : +20% en 2007, +15% en 2009, +8% en 2011.
Pour endiguer cette hausse, la Banque de Norvège a tenté d’augmenter ses taux directeurs mais dans des proportions limitées. Une précaution qui sert à éviter une perte de compétitivité du pays du fait d’une couronne norvégienne trop élevée face aux autres devises.
Jérémy Lemière