Présentez votre cabinet et votre philosophie d’investissement
Witam est une société de conseil en gestion de patrimoine indépendante (CGPI) qui réunit des associés experts en droit, fiscalité et finance. Créée il y a 12 ans, Witam est présente à Neuilly-sur-Seine et à Lyon.
Nous sommes aujourd’hui 5 associés assistés de 6 collaborateurs. Nos clients sont des chefs d’entreprise et des personnes propriétaires de fortunes héritées. Nous conseillons également des entreprises disposant de trésorerie importante.
Notre philosophie d’investissement est principalement axée sur la maîtrise du risque plutôt que sur la performance absolue. La richesse, la souplesse et les résultats offerts par les OPCVM nous font préférer clairement ce support plutôt que les valeurs en direct.
Chaque thème est évalué en fonction de son exposition aux marchés et sa capacité à satisfaire l’appétit ou l’aversion au risque de chaque client. La qualité des rapports de gestion, et notamment la conformité des investissements réalisés avec la philosophie exprimée, ainsi que le niveau des échanges avec la société de gestion sont des critères validant le résultat des études quantitatives.
Pensez-vous que les dernières mesures des autorités financières américaines peuvent redonner confiance aux investisseurs de manière solide et durable ?
La stratégie de sauvetage au cas part cas (Bear Stearn, Freddie Mac, Fannie Mae et AIG) a trouvé ses limites compte tenu de l’ampleur des difficultés liées à la crise du crédit. Au risque systémique le marché attendait une réponse systémique. L’annonce du plan de défaisance doté de 700 milliards de dollars US, la restriction sur les ventes à découvert, la garantie sur les fonds monétaires de la Fed, l’injection de liquidité de la part de l’ensemble des banques centrales vont dans ce sens.
Des inconnues subsistent, mais la prise de conscience qu’une réponse global est nécessaire de la part les autorités budgétaires, monétaires et les régulateurs est un point de départ fondamental.
Que conseillez-vous à vos clients en ces temps mouvementés ?
Nos clients ont traditionnellement une part importante de leurs actifs en produits sécuritaires (fonds monétaires, fonds en euro). Nous avons étudié l’exposition des ces actifs au risque de crédit des produits titrisés. Les fonds monétaires sélectionnés n’ont aucune exposition à ces actifs et leur part dans les bilans des compagnies d’assurance, auprès desquelles nos clients ont souscrits leur contrat, reste marginale. Ajoutons que les marges de solvabilité de ces compagnies sont satisfaisantes.
Nous recommandons, dans certains cas, d’alléger les investissements en alternatif pour privilégier des solutions plus simples et plus transparentes.
Nous maintenons pour le moment les expositions actions actuelles étant attendus que les niveaux de valorisation actuels offrent une certaine marge de sécurité.
Avez-vous réussi à identifier des entreprises ou des secteurs qui pourraient être plus fragiles que d’autres, et qui pourraient sombrer dans les prochaines semaines ?
Le paroxysme atteint par la crise financière la semaine dernière va sans aucun doute peser sur l’activité économique mondiale. Nous travaillons en ce moment avec les gérants des OPCVM pour évaluer les modifications de l’environnement et déterminer les secteurs les plus fragiles.
Quels sont les avantages à faire appel aux services d’un conseiler en gestion de patrimoine (CGP) indépendant, plutôt qu’un CGP d’une banque ?
Recourir à un conseil en gestion de patrimoine indépendant présente des avantages cruciaux.
Les solutions sont plus nombreuses chez un indépendant car il lui est loisible de changer de fournisseurs comme il le souhaite et sans que cela ne nécessite l’intervention des équipes marketing qui alourdissent tout changement dans les banques.
L’indépendant est plus impliqué dans le dossier de ses clients car il a vocation à les conseiller sur le long terme alors que le collaborateur de banque ne restera l’interlocuteur sur plusieurs années que s’il est incapable d’être promu ou débauché.
Les conseils en gestion de patrimoine indépendants sont aujourd’hui beaucoup mieux formés que les collaborateurs de banque qui n’ont pas une obligation de formation continue aussi sophistiquée.