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Investir dans l’obligataire

Investir dans l’obligataire




Base incontournable de tout portefeuille, l’investissement en obligation ne doit pas être pris à la légère. Retour sur le fonctionnement de ces titres de dette et sur les moyens concrets d’y accéder.

L’investissement en obligations a pour objectif de percevoir un rendement déterminé, sur une période déterminée, avec une prise de risque mesurée. Les investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance, mutuelles, caisses de retraite) en ont notamment besoin pour effectuer les paiements (remboursements, pensions…) à leurs adhérents. Les investisseurs privés les choisissent afin de construire une base de portefeuille stable et relativement rentable.

Comment fonctionnent les obligations ?

L’obligation est un titre de dette émis par une entreprise (dette corporate) ou un Etat (dette souveraine) et donne droit à l’investisseur au versement d’un intérêt annuel (coupon) et au remboursement du titre à l’échéance, moyennant une éventuelle plus-value. Quel que soit l’émetteur de l’obligation, l’investisseur cherche à s’assurer que les émetteurs des obligations qu’il compte acheter ne vont pas faire défaut, c’est-à-dire qu’ils verseront bien les coupons et rembourseront l’obligation à l’échéance.

Si le coupon est figé par le contrat qui lie émetteur et créancier (acheteur d’obligations), la valeur de l’obligation varie en fonction de l’évolution des taux d’intérêt :

  • s’ils augmentent, la valeur de l’obligation, émise avec un taux d’intérêt inférieur, donc moins rémunérateur, diminue ;
  • s’ils baissent, la valeur de l’obligation, émise avec un taux d’intérêt supérieur, donc plus rémunérateur, augmente.

Mais le coupon distribué par une obligation dépend de la qualité de l’émetteur. Un émetteur bénéficiant de la notation maximale, AAA, appartient à la catégorie dite “investment grade” et peut, à ce titre, émettre de la dette à un taux attractif. Pour l’investisseur cependant, le coupon sera moindre en contrepartie d’une prise de risque mesurée voire quasi-nulle. La catégorie investment grade s’étend de la notation AAA à la notation BBB- (telle qu’utilisée par l’agence Standard & Poor’s).

Un émetteur moins bien noté, c’est-à-dire en dessous de BBB-, appartient à la catégorie “high yield”. Il émet donc de la dette à un taux supérieur, censé compenser le risque que représente sa notation. Pour l’investisseur, le coupon est plus attractif, en contrepartie d’un risque supérieur.  La catégorie high yield s’étend de la notation BB+ à la notation D, mais les gérants ne vont généralement pas aussi bas dans leur sélection. Lire notre article Comment fonctionnent les agences de notation financière ?

Par exemple, le rendement d’une obligation de l’Etat français – noté AA par Standard & Poor’s – à 10 ans (OAT) est d’environ 2,5%. Celui d’une obligation équivalente émise en Italie – notée BBB – est d’environ 3,9%, car l’Italie présente un risque de défaut plus élevé que la France. Cependant, l’investisseur peut considérer que ce risque demeure limité du fait du rattachement de l’Italie à l’Union européenne et à la zone euro (solidarité économique et financière, respect des conventions internationales…). Les taux italiens, comme ceux des autres pays dits périphériques (Portugal, Irlande, Espagne, Grèce) tendent d’ailleurs à se réduire depuis 2 ans.

Le principe peut donc être résumé ainsi : le rendement de l’obligation est d’autant plus élevé qu’il doit compenser un risque de défaut (incapacité de l’émetteur à verser le coupon), représenté par la notation de l’émetteur.

Dans un fonds de placement, il revient au gestionnaire de déterminer la répartition des obligations entre les émetteurs dits investment grade et les émetteurs dits high yield, recherchés pour le rendement offert par leurs obligations. Les fonds peuvent être diversifiés entre la dette souveraine (emprunts d’Etat) et la dette privée (obligations d’entreprise) ou spécialisés sur l’un ou l’autre type.

A l’heure actuelle, où le rendement des obligations d’Etat, même à long terme, plafonne, la recherche de rendement conduit les gérants de fonds à s’intéresser non seulement aux émetteurs bien notés, mais à ceux, publics ou privés, appartenant à la catégorie inférieure.

Le gestionnaire peut en effet sélectionner des émetteurs moins bien notés s’il est convaincu que le risque demeure limité par rapport au rendement attendu. Cette logique s’applique aussi bien aux obligations souveraines qu’aux obligations corporate, sachant que ces dernières délivrent généralement un rendement supérieur, y compris en cas de notation élevée.

Pour ce qui concerne le cas particulier des obligations convertibles en actions, reportez-vous à notre article Obligations convertibles : notre sélection de fonds

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