En 2009, la France était le 2e pays d’accueil des IDE dans le monde avec 65 milliards de dollars, après le Royaume-Uni et devant l’Allemagne. D’après la Banque de France, le stock d’IDE chinois (Hong Kong inclus) représentait 304,1 millions d’euros, plaçant la Chine au 11ème rang des pays investisseurs en France. Cela positionne la Chine comme le pays émergent le mieux implanté dans l’Hexagone, en terme de nombre de projets (industriels et commerciaux) et d’emplois crées.
Au sein de l’Europe, la Chine n’investit que 3% de ses IDE, répartis principalement en Russie (40%), au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.
Entre 2003 et 2009, le nombre de projets chinois d’investissement créateur d’emploi a fortement augmenté : de 24 en 2003, il en existait 110 en 2009.
L’Association des entreprises de Chine en France recense 32 membres officiels,répartis dans des domaines aussi diversifiés que le secteur bancaire, aéronautique, du transport maritime, des télécommunications, du pétrole, du nucléaire, de la métallurgie, de l’habillement, de l’électroménager, des meubles, du mass media, de l’alimentation ou encore du tourisme.
Les investissements chinois en France en 2009
On compte une centaine d’entreprises chinoises et hongkongaises en France, qui a créé plus de 8 000 emplois depuis 2005. Si la tendance avant 2005 était surtout à la création de bureaux de représentations, les investissements chinois se sont depuis matérialisés : reprises ou créations d’unité de production françaises, établissement de sièges européens, etc.
Nature des investissements
De 2000 à 2008, les trois premiers secteurs faisant l’objet d’investissements chinois étaient :
- la chimie – plasturgie
- les équipements électriques, électroniques, informatiques
- le transport et la logistique
En 2009, les projets d’investissement chinois sont plus diversifiés :
- énergie et autres services concédés
- verre et céramique
- activités commerciales ou financières
- machines et équipements
- télécommunications
En revanche, les investisseurs hongkongais ont privilégié d’autres secteurs d’activité en 2009 :
- transport et stockage
- activités commerciales
- ameublement et l’équipement du foyer
L’Ile-de-France est jusqu’à présent la zone préférée des investisseurs chinois, même si quelques projets ont eu lieu et sont prévus en province, principalement dans le Sud-est de la France.
Pourquoi la France attire les investissements chinois ?
Aux yeux des investisseurs chinois, la France est un pôle stratégique : sa position géographique centrale, entre l’Europe du Nord et le Bassin méditerranéen, et les infrastructures très développées comme le réseau de transport (train, autoroutes, ports, espace aérien) font de la France un carrefour commercial de l’Union Européenne.
Par ailleurs, la France a une législation favorable aux nouveaux investisseurs, avec des coûts d’implantation parmi les plus faibles de la zone, notamment dans les domaines de l’énergie, des transports et du foncier.
Le crédit d’impôt recherche (CIR) déployé par le gouvernement favorise l’innovation et constitue un avantage compétitif pour les sociétés pour lesquelles la R&D est essentielle.
En matière de travail, les Chinois apprécient la qualité de la main d’œuvre française : la majorité des salariés de leurs entreprises sont français.
Enfin, la France mise sur la formation de qualité dispensée dans les établissements d’enseignement supérieur du pays pour attirer les investisseurs chinois : plusieurs formations, destinées aux étudiants et cadres chinois (IAE Nantes, EM Lyon) ont été crées.
Quels sont les freins à davantage d’investissements chinois dans l’Hexagone ?
- les divergences politiques : la question du Tibet et les tensions lors des JO de Pékin ont jeté un froid sur les projets d’investissement et relations commerciales en 2009. A tel point qu’en février 2009, lors d’une visite de la délégation commerciale chinoise en Europe, la France a été boudée tandis que de nombreux contrats ont été signés en l’Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et en Suisse.
- concurrence des pays voisins : particulièrement des pays du Benelux, qui attirent les investissements étrangers grâce à leur fiscalité avantageuse, ainsi que l’Italie, qui jouit d’un savoir-faire incontesté en design industriel.
- complexité du droit français du travail qui privilégie l’intérêt des salariés et impose des procédures de licenciement fastidieuses
- concurrence des pays méditerranéens qui ont une main d’œuvre abondante et présentent un fort potentiel en matière d’investissement, même si la législation relative aux investissements étrangers est stricte dans certains pays comme l’Algérie et la Libye
Qui sont les investisseurs chinois implantés en France ?
Les investisseurs chinois préfèrent mettre en place des partenariats sino-français : acquisitions, opérations de reprise d’entreprise et établissement de joint-ventures. En mettant en place des alliances stratégiques de ce type, ils évitent des procédures lourdes et surtout acquièrent rapidement une technologie, ce qui leur permet d’accéder plus facilement à de nouveaux relais de croissance et ainsi développer efficacement l’entreprise.
HUAWEI
4ème équipementier de télécommunication mondial, ce grand groupe est présent en France depuis 2003. Il a remplacé Alcatel sur le marché français et fournit les sociétés Free et SFR en équipements optiques. Huawei emploie aujourd’hui 150 collaborateurs mais compte atteindre 500 personnes d’ici 3 à 5 ans, en partie grâce à la création en cours de deux centres R&D dans la région parisienne.
Ce secteur nécessitant un poste de R&D important, la législation française relative aux sociétés de haute technologie est favorable au groupe chinois.
ZTE
Second équipementier chinois de télécommunication, ZTE a installé son siège européen en France en 2004. L’entreprise a décidé en 2009 de faire de Paris le quartier général du groupe pour la région Europe et Amérique du Nord en France. Cette décision s’accompagne d’un plan de recrutement d’une quarantaine de personnes.
Yingli Green Energy
Cette société est un des 10 plus gros fabricants mondiaux de panneaux solaires. Parmi ses projets en Europe, un bureau commercial d’une dizaine de personnes sera créé à Lyon en 2010.
Silverlit Toys Manufactory Limited
La société a racheté en novembre 2009 la société de jouets Ouaps, et récupéré les salariés de cette société française alors en liquidation.
Crown Worldwide Holdings LTD
Leader de solutions logistiques en matière de services de mobilité internationale, de transport international d’effets personnels et d’oeuvres d’art, cette société chinoise est présente en France depuis 1999 avec quatre filiales.
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