Le développement urbain en Chine engendre une importante poussée de la demande en maïs et soja.
La Chine est autosuffisante en blé mais a des besoins en maïs et soja
Sur ses 122 millions d’hectares de surfaces arables, la Chine produit principalement des céréales (riz, blé, maïs), et des oléagineux (soja et colza).
La Chine est autosuffisante pour le blé. Ses stocks représentent 30% des stocks mondiaux (Source : USDA). Le marché chinois du blé est ainsi quasi coupé du marché mondial.
Ces dernières années, la Chine n’arrive plus à faire face à la croissance fulgurante de la demande de maïs pour le bétail, en raison notamment de l’urbanisation. Le pays comptait 35% de citadins en 2000 et 50% en 2010. On estime qu’en 2030, 65% des Chinois vivront dans une ville. Sachant qu’un citadin consomme deux fois plus de viande qu’un habitant des campagnes, la demande pour le maïs augmentera d’autant.
La Chine doit désormais importer du maïs avec une augmentation annuelle de 2 millions de tonnes, selon la société de conseil en gestion des risques du marché des matières premières agricoles Agritel.
La Chine va de plus en plus impacter le marché mondial du maïs qui doit aussi actuellement faire face à une sécheresse inédite.
Même constat pour le soja où les importations chinoises représentent plus de 60% des échanges mondiaux. En effet, d’un point de vue culinaire, les huiles végétales sont un élément clé de la cuisine chinoise, surtout pour les citadins, qui consomment 30% d’huiles végétales de plus que les habitants des campagnes.
Aujourd’hui, la Chine est le plus gros importateur mondial de soja et l’un des principaux importateurs de maïs.
Malgré les subventions, les rendements augmentent moins vite que la demande
Les prix des produits agricoles évoluent à la hausse en Chine en raison de l’augmentation des coûts de production, d’une inflation élevée et d’une volatilité croissante du marché des matières premières agricoles. La Bourse chinoise de matières premières agricoles de Dalian (Dalian Commodity Exchange) enregistre de plus en plus d’intervenants financiers.
Les matières premières agricoles ne sont pas un marché comme les autres, l’agriculture est un élément très sensible en Chine dans le cadre de la préservation de l’équilibre sociale, principale préoccupation du gouvernement chinois. Ainsi, la Chine subventionne ses 250 millions de petites exploitations d’en moyenne 1 hectare. Les subventions sont passées de 0 à 141 dollars par hectare et par an entre 2002 et 2011 (Source : Agritel).
Cependant, les rendements augmentent moins vite que la demande. En revanche, le salaire des agriculteurs grâce aux subventions et à la fixation de prix plancher est désormais l’équivalent du salaire d’un cadre d’une grande ville (Source : Agritel).
Malgré les efforts du gouvernement, l’urbanisation couplée au développement industriel et à la pollution des sols engendrent une baisse de la production chinoise qui a de plus en plus de mal à répondre à une demande structurellement grandissante. Cette tendance pourrait pousser les prix des matières première agricoles vers de nouveaux sommets.
Louis Yang