À la faveur du redémarrage progressif de l’économie, les projets d’introduction en Bourse se multiplient. Café de la Bourse a identifié les caractéristiques des sociétés concernées et les secteurs clés pour ces opérations.
Le rythme des introductions en Bourse en Europe semble de nouveau orienté à la hausse. Celui-ci connaît une nette accélération depuis le troisième trimestre 2013 relevait déjà PwC dans une étude parue fin 2013 : les introductions en bourse réalisées en octobre et novembre dernier auraient permis de lever 10,3 milliards d’euros en Europe, soit trois fois plus que sur le trimestre précédent.
La Société Privée de Gestion de Patrimoine, SPGP, confirme ce constat : “le Royaume-Uni a connu au premier trimestre 2014 sa plus forte activité d’IPO depuis 2007”, explique Cédric Chaboud, Président et responsable des investissements. Pour l’année 2014, il faut s’attendre selon lui à un rythme hebdomadaire de deux à trois IPO en Europe.
Confiance dans la reprise
Pourquoi une telle reprise de l’activité ? Les spécialistes identifient plusieurs facteurs explicatifs :
- une amélioration du contexte économique : la reprise entamée aux Etats-Unis et tout juste amorcée en Europe permet aux entreprises d’envisager l’avenir avec plus de sérénité et de relancer ou finaliser des projets d’introduction en Bourse ;
- un retour des investisseurs sur les actions motivé par un regain de confiance : l’étude de PwC estime que le succès des opérations d’IPO en 2013 illustre la bonne performance des opérations. L’appétence pour les actions gagne de nouveau des investisseurs en quête de rendement. La SPGP observe elle aussi depuis le début de l’année un retour avéré de ces derniers plus seulement sur les ETF, mais sur les fonds actions ;
- le processus de désendettement des entreprises : hésitantes sur l’opportunité de réaliser de nouveaux investissements dans un contexte économique atone depuis 2008, les entreprises ont préféré assainir leurs finances. Elles bénéficient de conditions optimales pour mener de nouveaux projets de développement, notamment par le biais d’IPO.
Le rythme des IPO s’avère aussi dynamique des deux côtés de l’Atlantique, ce qui conduit les gérants de fonds spécialisés dans ce domaine à analyser en profondeur l’ensemble de ces marchés. Le portefeuille du fonds Skylar Origin de la SPGP est d’ailleurs investi à parts égales entre les Etats-Unis et l’Europe, soit environ 38 % (fin février 2014).
Un gisement autant européen qu’américain
Pour ce qui concerne la répartition sectorielle, les services aux consommateurs (AO World) arrivent en tête de ce portefeuille, suivi par les services financiers (Arrow Global, Ladder Capital), l’industrie (Gastransport & Technigaz), les biens de consommation (Lenta) et les télécommunications. La SGPG s’est notamment positionnée sur Numericable Group, entrée en Bourse en novembre 2013, et suit de près le dossier du rachat de SFR pour assurer une gestion active de ses positions. Le secteur de la domotique (Control4), notamment aux Etats-Unis, mérite lui aussi une attention particulière, comme l’illustre le rachat de Nest Labs par Google en janvier. La technologie au sens large représente d’ailleurs près de la moitié du portefeuille 100 % américain de l’ETF Renaissance IPO de la société Renaissance Capital, suivie par la finance et l’énergie. Au sein du fonds indiciel américain First Trust US IPO Index Fund, la consommation (Kraft Foods) arrive en tête avec 28 %, suivie des technologies de l’information (Facebook) à 20 %, puis de l’énergie et de la santé, autour de 15 % du portefeuille.
Quant à la taille des opérations, elle semble secondaire en comparaison d’une étude complète à la fois du secteur concerné et de l’entreprise, à replacer toutes deux dans le contexte macroéconomique et les tendances fondamentales. La domotique s’inscrit par exemple dans une tendance à l’hyper-connexion du quotidien des individus dans les sociétés avancées.
Le marché des IPO peut donc s’avérer porteur non seulement pour les prochains mois mais pour les années à venir, estime Cédric Chaboud. Il en va de même pour les différents types d’opérations en capital : augmentations, restructurations, OPA, également favorisées par un contexte économique favorable et une situation financière saine des entreprises.
Nadège Bénard
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