Depuis le début de l’année, les gérants de portefeuille français investissent fortement sur le marché chinois. Chaque institution financière propose des fonds 100% asiatiques avec une forte prépondérance pour les valeurs des marchés chinois. Faut-il souscrire aux valeurs chinoises ?
La Bourse de Shanghai capitalise désormais 2 400 milliards de dollars, ce qui fait d’elle la 5ème place boursière au monde, devant les deux autres bourses chinoises de Hong Kong et de Shenzhen. Elle donne le “la” pour les autres places financières. Souvenez-vous de l’affolement de février dernier, c‘était la panique à Wall Street, à Tokyo et à la City. Toutes les bourses de valeurs s‘étaient enrhumées parce que Shanghai avait éternué.
Le Shanghai Stock Exchange (SSE) composite, l’indice phare de la Bourse de Shanghai, était historiquement sous les 2 000 points. Depuis fin 2006, l’indice avait progressé irrésistiblement, jusqu’à atteindre les 6000 points le 15 octobre dernier.
L’essor de la Bourse de Shanghai est tiré par le marché domestique et le taux d’épargne chinois, qui est le plus haut au monde. Et cette épargne est de plus en plus investie en actions. Encouragée par une fiscalité avantageuse, pas d’impôt sur la plus-value ni sur les dividendes, la folie boursière touche désormais toutes les couches de la population. Néanmoins, ce phénomène n’est pas nouveau. La Bourse de Shanghai fut créée en 1886 et, à l’exception de la parenthèse communiste de 1949 à 1990, Shanghai, a toujours été une place financière importante.
Ainsi, les entreprises chinoises sont généralement très bien valorisées en Bourse. La forte croissance des entreprises chinoises cache une rentabilité faible. Cependant, de façon assez classique, les plus grandes entreprises chinoises ont de meilleures rentabilités. En effet, les entreprises chinoises cotées font apparaître un très grande diversité de taille : les 20 % les plus grandes font 76 % du chiffre d’affaires, 72 % du résultat d’exploitation et regroupent 53 % des salariés.
Il y bien une bulle spéculative en Chine, mais les grosses entreprises sont toujours majoritairement détenues par L’Etat chinois. Celui-ci serait prêt à soutenir les cours pour maintenir une cohésion sociale. Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), première capitalisation de la Bourse de Shanghai avec 140 milliards de dollars (en comparaison, EDF, première capitalisation du CAC40 avec 216 milliards de dollars), Bank of China ou Sinopec sont des exemples de poids lourds du SSE aux mains de l’Etat.
C’est pourquoi, malgré l’alerte lancées par de nombreux analystes qui tablent sur une nouvelle correction du marché de l’ordre de 15 à 20 % dans le mois à venir. Le marché s’est emballé cette semaine encore pour l’introduction de Petro China, premier groupe énergétique chinois. Devant l’engouement des investisseurs, le groupe énergétique pourrait lever 9 milliards de dollars le 5 novembre prochain lors de son introduction.