Le Pétrole : nouveau produit d’investissement
Les matière premières sont devenues des produits financiers dont la spéculation représente aujourd’hui près de la moitié des transactions. La fulgurante progression du pétrole a été alimentée sous la forme d’un ‘flight to quality’ pour se prémunir de la chute des actions. Cette chute historique de cent dollars pourrait s’expliquer par l’effondrement de la demande en besoins énergétiques, consécutive au brutal ralentissement économique et accentuée par les retraits massifs des positions des fonds de pensions pour faire face aux ‘décollectes’. Concrètement, la consommation d’or noir n’a chuté que de 5% depuis janvier.
L’OPEP couperait les robinets pour freiner la chute des prix
La volatilité sur le pétrole se poursuivra avec un probable regain de tension géopolitique, l’entrée en période hivernale, la spéculation avide de profits et les anticipations de réduction de production. Bien que le ministre algérien président l’OPEP, Chakib Khélil, n’y soit pas favorable avant la réunion du 17 décembre dans son propre pays, les chutes des indices DFM de Dubaï et de l’indice DSM du Qatar, actuellement au plus mal, pourraient l’influencer. Comme la Russie et le Vénézuéla, ils seront tentés de défendre ces recettes exceptionnelles. Même si l’OPEP ne représente que 40% de la production mondiale, une nouvelle réduction de livraisons pour sa prochaine réunion au Caire samedi prochain aura un impact sur les cours du brut. Ce serait la troisième réduction depuis septembre pour tenter de relever les prix du brut.
L’investissement en berne servira de moteur à un nouveau cycle de hausse
Le Crude Light Oil sur le niveau d’aujourd’hui proche de 48$ pourrait stopper l’investissement et alimenter à terme une nouvelle bulle avant que les solutions d’un après pétrole n’aient vu le jour. Certains gisements, dont les sables bitumineux du Canada, nécessitent un baril supérieur à 80$ pour une exploitation rentable. Les investissements dans l’immédiat semblent gelés et la pression diminue aussi sur les autres projets de forage. L’Europe devrait investir environ mille milliards d’euros ces vingt prochaines années pour se prémunir de la déficience des installations électriques et gazières et ainsi garantir les capacités de production. Au terme de cette période, la demande serait de l’ordre de 120 millions de barils par jour contre une production capée par les experts à 100 millions.
Pétrole : une énergie fossile par excellence
L’accès à l’énergie fossile se pose comme une problématique incontournable et croissante.
Le choc de la demande inhérent à l’anticipation d’une forte récession ne doit pas occulter la puissance d’une OPEP qui a retenu les erreurs du passé comme l’ouverture des vannes en 1998. Notre scénario prône pour un nouvel accès de fièvre du brut accompagnant la reprise économique malgré un court terme favorable à l’offre avec une capacité de production en 2009 supérieure à l’augmentation de la demande d’environ 400K barils jour.
Analyse Cylindrique : rebond à court et moyen terme
Le pétrole est ainsi passé du niveau de 148.35$ en séance le 11 juillet 2008 à celui de 48.25$ vendredi 24 novembre dernier. Le pétrole a presque atteint notre support cylindrique situé sur le niveau de 47.50$, proche du bas de mai 2005. Les retracements techniques haussiers seraient situés sur les niveaux de 73$, 86$ et 100$.
Les limites de notre stratégie
A contrario, briser le dernier ratio de Fibonacci situé sur le niveau de 44.20 calculé sur la progression historique depuis novembre 1998 mettrait notre scénario de rebond en danger, voire l’invaliderait définitivement en cassant le support clé situé sur le niveau de 40$.
Louis-Serge Real del Sarte