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Pourquoi la Finlande envisage sa sortie de l’euro

Pourquoi la Finlande envisage sa sortie de l’euro




Alors que les Européens semblaient être arrivés à un point d’entente au récent sommet européen, les gouvernements italiens et finlandais n’ont cessé de s’envoyer des piques ces derniers jours. La Finlande menace même ses voisins d’une sortie de l’euro. Pourquoi la Finlande réagit-elle de la sorte ?

La Finlande opposée à tout achat d’obligations souveraines par le MES

Le gouvernement finlandais avait déjà refusé de prêter de l’argent à la Grèce en 2011. Actuellement, c’est la mise en place du MES – obtenue par l’Italie et l’Espagne au sommet européen du 28 et 29 juin – qui pose problème.

L’Italie et l’Espagne souhaitent, entre autre, que ce fonds de sauvetage de 500 milliards de dollars puisse servir à acheter leurs obligations souveraines.

Pour autant, bien que les deux pays se soient réjouis d’avoir obtenu gain de cause, encore aucune mesure concrète n’a été mise en place. Berlin se contente de traîner les pieds et Helsinki a clairement posé un veto à tout achat d’obligations d’état par le MES sur le marché secondaire.

Les Finlandais se sont sortis de leur crise dans les années 1990 et veulent que ses voisins en fassent autant.

« si un gouvernement veut réformer réellement, il doit faire une croix sur les prochaines élections »  – Esko Aho, Premier Ministre finlandais durant la crise.

Dans les années 1990, la Finlande traverse une profonde crise économique. Entre 1991 et 1993, son PIB chute de 14% et le chômage passe de 3 à 20% de la population active ! Le pays engage alors d’ambitieuses réformes à  tel point qu’aujourd’hui, « l’épisode finlandais » reste un cas d’école de politique économique. La clé du succès du gouvernement de l’époque fut sa réelle volonté de réforme.

Les remèdes finlandais à la crise

Pour lutter contre la crise bancaire, responsable de la faillite de nombreux établissements, l’État  choisit d’injecter des liquidités dans le secteur afin de relancer le crédit. Les banques purent finalement rembourser les sommes prêtées quelques années plus tard.

Ensuite, une des politiques extrêmement efficace mise en place fut l’investissement massif dans la Recherche et le Développement. De nombreuses entreprises, dont Nokia, en bénéficièrent.

Pour finir, la Finlande misa également sur une fiscalité très souple. Ces deux dernières mesures sont, d’ailleurs, encore visibles dans la politique nationale.

L’histoire se termine bien, mais, après avoir fait tant d’effort pour se sortir de sa propre crise, la Finlande accepte mal aujourd’hui de devoir partager les dettes de pays qu’elle juge peu vertueux et incapables de se réformer.

L’entrée dans l’UE a tout de même aidé la Finlande à s’en sortir.

Pour autant, il serait honnête de garder en mémoire que l’entrée dans l’Union Européenne a sans doute contribué à relancer les exportations de la Finlande, réduites de façon drastique par la chute de son principal partenaire l’URSS.

Le gouvernement finlandais doit aussi composer avec une coalition fragile.

En outre, le gouvernement actuel est une coalition extrêmement hétéroclite. Divers courants politiques, allant des communistes à la droite libérale, se sont alliés contre les eurosceptiques. Ces derniers avaient, malgré cela, remporté 20% des voix aux dernières élections. Le gouvernement actuel ne peut donc pas se permettre d’imposer des mesures trop pro-européennes qui seraient très impopulaires.

Lydie Berget