L’exemple type de la valeur de rendement classique, une société mature sur son marché dont les besoins en investissement sont limités, France Télécom procure un rendement de 9% en 2011.
Trop beau pour être vrai ?
Un secteur défensif, une rente de situation
La position idéale de France Télécom en tant qu’opérateur de télécommunications leader sur un marché mature aux rendements peu volatils, qui lui permettent de dégager d’importants cash flow, de l’ordre de 8 milliards d’euros en 2010.
La croissance du chiffre d’affaires est cependant très modeste, elle sera quasiment nulle en 2011 d’après les estimations. Des incertitudes pèsent aussi sur la pérennité des marges, en particulier dues à des contraintes règlementaires, une hausse de la fiscalité et des investissements importants dans les réseaux pour répondre au développement de l’internet mobile.
Un dividende en croissance molle et un rendement total négatif
France Télécom devrait verser un dividende de 1,4 euros pour l’exercice 2010, la distribution d’un solde de 0,8 euros est prévue pour le 15 juin 2011. Cependant, avec un dividende qui croit en moyenne de 3% par an depuis 1997, France Télécom est largement en dessous des standards pour une bonne valeur de rendement, qui doit augmenter son dividende d’au moins 10% par an.
Or les marges de manœuvre pour des augmentations sont assez réduites, le taux de distribution étant déjà à 77%. Quant à la politique de dividende, elle est constante avec un versement chaque année depuis la cotation en 1996, un seul écart ayant eu lieu en 2002. Suite à de nombreuses acquisitions en cash et à l’éclatement de la bulle internet, des pertes de 20 milliards d’euros avaient été constatées.
Quant au cours de bourse, sa performance négative en 2010 (-11,76%), plombe le rendement total réel qui s’établit à -2,76%.
Décidément, les bonnes affaires en terme de rendement global ne sont pas toujours celles que l’on pense !
Anna Schoeffler
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