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Safran: fin d’un mariage non consommé

Safran: fin d’un mariage non consommé




Jean-Pierre Béchat est l’ancien Président du directoire du groupe Safran (SAF). Il a été l’artisan d’une fusion qu’il a pourtant lui-même à  l‘époque, décriée. Il n‘était alors, et n’est toujours pas, évident de trouver un point de concordance entre les activités aéronautiques de la Snecma et les activités téléphoniques de Sagem. Pourtant, il exprime aujourd’hui haut et fort son opposition à  son successeur, Francis Mer. D’après le quotidien la Tribune, Francis Mer préparerait un mariage entre Safran et Thalès (HO) pour le courant du mois de novembre.

Safran est un groupe assez fragile, aux métiers diversifiés, occupant des positions de leader dans certains domaines mais dont les résultats sont plombés en grande partie par les activités de communication grand public. Néanmoins, cette activité, comme l’ensemble des activités du groupe, suscite les convoitises. On entend des rumeurs de rachat, tantôt par le goupe EADS (EAD), tantôt par General Electric (GNE), de telle ou telle activité du groupe. C’est là  que réside le véritable paradoxe du groupe Safran. Les différentes branches du groupe, prises séparément, affichent de bonnes performances, mais considérées comme un tout, la mayonnaise ne prend pas.

Cependant, Safran se restructure. A en croire M. Béchat, le groupe afficherait même un léger mieux depuis quelques mois. Un certain nombre d’activités ont été restructurées, tandis que d’autres, comme les activités de communication grand public, sont en cours de cession. En fin de compte, le groupe tente depuis deux ans de se recentrer autour des métiers o๠il est leader, mais il manque toujours la cohérence et la cohésion. C’est là  que le projet de M. Mer présente des avantages.

M. Mer et le dirigeant de Thalès, M. Ranque, proposeraient de constituer enfin un groupe concentré sur un coeur de métier, à  savoir la défense aéronautique. Ainsi libéré des activités communication grand public de Sagem, l’entité deviendrait ainsi le deuxième équipementier du monde, juste derrière GE, avec un chiffre d’affaire de 20 milliards d’euro. L’Etat, actionnaire de Safran à  hauteur de 31,3% et de 27,3% dans Thalès, ne s’est pas encore prononcé. La délégation générale de l’armement semble, elle, voir d’un oeil favorable le renforcement d’un acteur clé de la défense en France.