Les sociétés procèdent souvent à des fusions-acquisitions afin de se diversifier ou au contraire de se recentrer sur ses fondamentaux, d’élargir son offre, d’accélérer sa croissance ou encore dans le but d’éliminer la concurrence. Quelle que soit la raison d’une fusion-acquisition, « Merger&Acquisition » en Anglais, cette opération peut présenter un intérêt majeur pour l’investisseur particulier, pour peu qu’il sache comment en tirer parti. Café de la Bourse vous présente la marche à suivre pour profiter d’une fusion-acquisition.
Fusion-acquisition : miser sur la société cible
Baisse du cours de la société initiatrice
En tant qu’investisseur boursier, vous devez connaître les conséquences d’une opération de fusion-acquisition sur les actions des sociétés concernées, afin d’en tirer parti. Le principe est simple : une fois la rumeur ou l’annonce d’une fusion-acquisition lancée, le cours de Bourse de l’entreprise acheteuse a tendance à baisser (anticipation de l’impact de la restructuration de capital, mais aussi des changements en termes de fiscalité, de ressources humaines, de résistance au changement, etc.), tandis que celui de l’entreprise cible a tendance à progresser. En effet, si elle fait l’objet de l’intérêt d’une autre entreprise, c’est qu’elle a des atouts et surtout qu’elle va bénéficier de la reprise par une entreprise plus solide.
Plus précisément, le bénéfice par action (BPA) de la société initiatrice sera nécessairement impacté par une telle opération qui modifie le capital. Or toute variation du BPA, à PER constant, se traduit par une variation du cours de Bourse. Le marché anticipe cette évolution et le cours de Bourse évolue dès l’annonce de l’opération. Logiquement, une entreprise ne se lance pas dans une telle opération si celle-ci risque d’avoir un effet dilutif du BPA. Cependant, l’annonce d’une fusion-acquisition provoque quasi-systématiquement une baisse du cours.
Le phénomène demeure temporaire et le cours de Bourse de l’entreprise acheteuse est censé se redresser une fois l’opération achevée. Cela étant, la majorité des fusions-acquisitions se solde par un échec : 60 à 70%. Aussi, la remontée du cours reste hypothétique. Il s’agit d’étudier l’impact positif de l’opération pour la société initiatrice : développer sa présence sur des marchés porteurs (secteurs, zones géographiques), accélérer sa croissance, obtenir des synergies afin de réaliser des économies, etc.
Montée des cours de la société cible
Le cours de la Bourse de la société cible a tendance à suivre le chemin inverse : il augmente au moment de l’annonce de l’opération, mais peut ensuite subir une chute une fois celle-ci achevée, pour les mêmes raisons que celles qui s’appliquent au cours de l’action de la société acheteuse, dans la mesure où les deux entités ne font désormais plus qu’une.
Vous l’avez compris, lorsque vous identifiez une opération de fusion-acquisition, il s’agit de profiter de la hausse du cours de l’action de la société cible et d’éviter de subir la baisse du cours de l’action de la société initiatrice. Les possibilités offertes par les marchés financiers étant nombreuses, vous n’aurez aucun mal à acheter le titre qui progresse et à vendre à découvert celui qui baisse. Cette stratégie d’arbitrage est d’ailleurs largement utilisée par les gérants alternatifs. On l’appelle le merger arbitrage ou event driven plus largement (tout événement d’importance dans la vie d’une société cotée peut donner lieu à des inefficiences de valorisation). Si vous jouez finement, vous pouvez espérer bénéficier de l’évolution opposée du cours des sociétés concernées par l’opération de fusion-acquisition.
Les conséquences d’une fusion-acquisition pour l’actionnaire
Par ailleurs, si vous êtes actionnaire d’une société acquéreuse ou cible, la situation varie là encore entre la période post-annonce de l’opération et la période post-opération. Si la société initiatrice est supposée se lancer dans un tel projet, c’est parce qu’elle doit en tirer profit, à terme, en matière de positionnement concurrentiel, de synergies, etc. De même, la société cible ou proie de l’opération, est censée bénéficier de l’acquisition par une société en meilleure posture.
Mais l’autre partie importante de l’opération concerne le sort réservé au capital et aux actionnaires, qu’ils soient au capital de l’une ou l’autre des sociétés. Les questions importantes concernent le prix qui sera attribué aux différentes actions ou la parité entre les actions de l’une et l’autre sociétés. Si la société proie fait tout pour faire grimper son prix d’achat, ses actionnaires peuvent se trouver déçus par le prix final qui leur sera versé en fonction du nombre d’actions détenues.
Quoi qu’il en soit, tout actionnaire d’une entreprise initiatrice ou cible d’une fusion-acquisition reçoit les informations relatives à l’opération et toute modification de la structure capitalistique d’une société doit être approuvée lors de l’assemblée générale, au cours de laquelle tous les porteurs peuvent s’exprimer.
La plus grande prudence est donc de mise lorsqu’on s’intéresse aux fusions-acquisitions. Si vous manquez de confiance, vous pouvez, au choix, acheter des ETF sur les secteurs potentiellement concernés par ces opérations, ou investir dans des fonds d’investissement spécialisés dans lesquels vous déléguez la gestion et la stratégie à un gérant.
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