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Zoom sur les valeurs financières : BNP Paribas

Zoom sur les valeurs financières : BNP Paribas




Le titre BNP Paribas a été malmené avec l’ensemble du secteur financier. Faisons le point sur ses résultats au premier semestre 2011 et sur la position à adopter.

Résultats solides et ratios maintenus

Au 1er semestre 2011, BNP Paribas affiche un résultat solide, bien qu’inférieur au consensus des analystes, avec un résultat net part du groupe en légère progression de 1.1% mais un résultat brut d’exploitation en baisse de 8% à 4,379 milliards d’euros.

Le modèle diversifié de la BNP est mis en avant par le management avec une croissance des revenus sur les trois grands pôles (Banque de détail, Investment Solutions et Corporate Investment Banking).

La banque présente une bonne solvabilité avec un ratio tier one à 9.6% et un ROE annualisé proche de 14%, le management se montrant confiant pour les normes Bâle III.

Exposition aux dettes souveraines et polémique sur les provisions

Le groupe BNP Paribas a une exposition à hauteur de 5 milliards d’euros à la Grèce et a provisionné 534 millions d’euros pour la Grèce, soit un coût du risque s’élevant à 485 millions, en hausse de presque 25% (sans provision grecque, il serait en nette baisse à – 24.5%).

En fait BNP Paribas a provisionné les titres arrivant à maturité avant le 31 décembre 2020. Or cette exposition représente 2.3 milliards pour le groupe et le plan de soutien entrainant une perte de 21% pour les prêteurs privés, alors on arrive à une provision proche des 485 millions annoncés.

Comme les autres groupes financiers français, BNP Paribas a déprécié ses portefeuilles face au risque posé principalement par la Grèce.

Il faut toutefois rester prudent puisque pour certains la dépréciation de 21% n’est pas suffisante, les banques françaises n’ayant pas calculé cette dépréciation en l’ajustant à la valeur du marché. Il était effectivement estimé que les prix au 30 Juin ne reflétaient pas la juste valeur.

A titre d’exemple des établissements comme Royal Bank of Scotland ont bien plus sévèrement déprécié leur titre, puisqu’ils ont opté pour 50% de décote.

BNP Paribas on le rappelle est également fortement exposée à l’Italie, à hauteur de 24 milliards d’euros principalement via sa filiale BNL banca commerciale. Bien que celle-ci maintienne son développement grâce à son réseau commercial, la filiale n’est pas à l’abri de peser sur la BNP dans le cas ou des spéculations sur l’Italie reviendraient à l’ordre du jour.

Conclusion

BNP Paribas continue par conséquent d’afficher des résultats solides malgré une période difficile. L’efficacité de ses pôles opérationnels n’est pas à remettre en cause, toutefois les provisions grecques pèsent fortement sur les comptes. Il y a un manque de visibilité total actuellement, c’est pourquoi il faut attendre d’y voir plus clair sur la situation de la Grèce et combien il faudra définitivement provisionner.

Depuis le 1er janvier, le titre de BNP Paribas perd 35% et même si les cours semblent attractifs au vu de la solidité de la banque, il n’en reste pas moins une situation d’incertitude sur les mois à venir et sur l’issue de la crise des dettes souveraines qui pourrait inquiéter les investisseurs. Dans ce contexte, une position longue est écartée.

La banque, solide face à ses concurrentes françaises, n’attirera pas de nouveaux les investisseurs sans catalyseur, qui devrait maintenant venir des pouvoirs publics.

A court terme, le titre pourrait trouver appui sous les 29 euros qui avaient permis un rebond en mars 2009.

Thomas Jeulin