Le biais cognitif, c’est la tendance qu’a le cerveau à émettre un jugement irrationnel et subjectif malgré la possession de faits et d’arguments qui vont à l’encontre de ce jugement. Une université américaine a démontré la force de ces préjugés qui, même s’ils ont subconscients sont terriblement puissants et submergent notre raisonnement, n’hésitant pas à aller à l’encontre nos valeurs. Ce sont ces biais cognitifs par exemples qui conduisent les femmes scientifiques à embaucher des hommes scientifiques et à les payer plus que les femmes.
Mais attention, les biais cognitifs peuvent altérer tous les types de décisions, y compris celles liées à l’argent et à l’investissement. Pour pouvoir les reconnaître et donc mieux y échapper, Café du Patrimoine vous présente ici les 7 biais cognitifs qui pourraient causer du tort à vos finances personnelles.
Ancrage ou l’art de s’arrêter sur la première impression
Il s’agit de la tendance à utiliser indument une information comme référence et généralement du premier élément d’information acquis sur le sujet. On n’a qu’une chance de faire bonne impression dit le dicton. Et si cette vérité est mise en exergue par la sagesse populaire, c’est parce que ce n’est pas toujours une bonne chose.
Le cerveau humain a tendance à se souvenir (et se cantonner) à la première impression qu’elle ait été positive ou négative, et lorsqu’il s’agit d’investir en Bourse ou de choisir un placement, il en est de même. Une bonne première expérience nous poussera à investir à nouveau sur tel ou tel secteur parce qu’il ne nous a pas déçu. Pourtant, on devrait avant tout s’intéresser à la conjoncture économique, à la santé du secteur, aux entreprises qui le composent, à l’évolution de la réglementation, etc.
Il en est de même pour les expériences négatives. Une jeune personne ayant investi l’essentiel de son capital en marché actions au début de sa vie active et qui a perdu beaucoup pourra ainsi vous expliquer qu’elle n’a plus jamais investi en Bourse. Même si le marché a régulièrement augmenté au cours des 25 années qui ont suivi !
Conformisme : vouloir à tout prix faire comme tout le monde
Notre esprit nous dit que si tout le monde fait quelque chose, ce doit être la bonne chose à faire. Or, c’est totalement faux. Particulièrement en finance. La foule aussi peut se tromper, c’est ce qui conduit aux bulles et c’est ainsi que l’on se retrouve à acheter un bien pour un investissement locatif quand l’immobilier est au plus haut ou encore que l’on investit dans l’or en période d’incertitude économique. Sans compter que l’investissement contrarien est une tendance qui peut être particulièrement intéressante.
Biais de confirmation : un certain manque d’ouverture d’esprit
Il s’agit sans aucun doute du biais cognitif le plus commun. C’est notre tendance à rejeter ce qui ne colle pas à notre mode de pensée et nos convictions et à retenir les informations qui vont dans le sens de ce que nous pensons. On ne recherche et on ne prend en considération que les informations qui confirment nos croyances et on ignore ou discrédit celles qui les contredisent. Résultat : une ouverture d’esprit qui laisse sérieusement à désirer et qui nous conduit à ne pas savoir identifier les nouvelles idées porteuses, « the next big thing » qui pourtant rapportera beaucoup ! Mieux vaut donc toujours rester ouvert à de nouvelles idées ou opportunités, surtout si cela implique d’investir tôt dans des entreprises avec des idées disruptives, comme Netflix ou Amazon.
Méfiez-vous des belles promesses
On désigne ainsi la tendance à être influencé par la manière dont un problème est présenté. Et en effet, la manière dont les choses sont présentées fait une grande différence dans la façon dont notre esprit les perçoit. Par exemple, des patients qui doivent choisir ou non de recourir à une opération risquée seront plus nombreux à l’accepter si cette dernière est présentée via son taux de succès et ils seront plus nombreux à la refuser si elle est présentée via son taux d’échec. Il est particulièrement important d’être attentif au biais de cadrage affectif lors de la prise de décisions financières, qui sont le plus souvent basées sur des chiffres et ratios qui peuvent être présentés de diverses façons par les personnes qui souhaiteraient que vous souscriviez à leur produit.
Statu quo : la peur du changement
C’est la politique de l’autruche. Cette tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont, un changement apparaissant comme apportant plus de risques et d’inconvénients que d’avantages possibles, explique de nombreux choix financiers qui ne sont pas des plus rationnels. Ainsi, si vous ne savez pas vers quels placements vous tournez ou que vous êtes insatisfaits des taux très bas de l’épargne réglementée, vous risquez fort de voir grossir l’encours de votre compte courant car vous ne savez pas quelle position adopter. Pourtant, laisser votre argent dormir sur votre compte est sans doute la pire des solutions que vous pourriez envisager.
Méfiez-vous de l’effet “bourrage de crâne”
L’effet de simple exposition intervient lorsque la simple exposition répétée à un produit, une personne, un service conduit à une augmentation de la probabilité d’un sentiment positif envers cette chose. Ce biais cognitif intervient notamment dans la réponse à la publicité. Par exemple, même si la radio vous répète 5 fois dans la journée pendant deux mois que telle SCPI est un investissement idéal, demandez-vous avant de souscrire à une SCPI si c’est vrai et pour quelles raisons.
L’illusion de total contrôle sur vos investissements
Ce biais cognitif est sans doute celui dont il faut le plus se méfier. Il s’agit de la tendance à croire que nous avons plus de contrôle sur une situation que nous n’en avons réellement. Cela arrive lorsque nous pensons avoir surmonté nos préjugés et que nous estimons que nous prenons donc des décisions totalement rationnelles basées sur des faits. Réfléchissez-y à deux fois, surtout au moment de restructurer votre portefeuille boursier.
Il est important de tenir compte de ces biais cognitifs lorsque vous envisagez de prendre d’importantes décisions financières. Si vous pensez possible que vous soyez influencé par l’un de ses un préjugé, réexaminez les faits da la façon la plus objective possible et appliquez les leçons que vous auriez pu tirer d’expériences passées semblables. Vous prendre ainsi de meilleures décisions financières et vous approcherez plus rapidement de vos objectifs d’investissement.
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