Le secteur du luxe représente bien plus que de simples marques de vêtements, de sac, de bijou ou de cosmétique, il s’agit d’une véritable déclaration ou expression de ce que nous sommes. Cependant, l’industrie du luxe semble confrontée à de sérieux vents contraires après des années de fortes croissances. L’incertitude économique, les tensions géopolitiques et les craintes d’une remontée de l’inflation impactent désormais de plus en plus les dépenses discrétionnaires, ce qui affecte les actions du secteur du luxe.
Est-ce le bon moment pour investir en Bourse dans le secteur du luxe ? Comment choisir les entreprises de luxe dans lesquelles investir via un courtier en ligne, un PEA ou un CTO ? Voyons cela de plus près.
Le ralentissement chinois, un défi pour le secteur du luxe
L’économie chinoise montre des signes de ralentissement, principalement en raison d’une crise immobilière, ainsi que d’une faible confiance des consommateurs et des entreprises. Sur les trois mois se terminant en septembre 2024, la croissance du PIB n’a été que de 4,6 %, un chiffre inférieur au trimestre précédent et en deçà de l’objectif annuel de 5 % fixé par le gouvernement chinois pour le deuxième trimestre consécutif.
La Chine est un moteur essentiel de la demande de produits de luxe, contribuant cette année à près de 120 milliards d’euros, soit une augmentation de 33 % par rapport à il y a deux ans d’après les données de Mordor Intelligence. En 2021, la Chine représentait plus de 35 % des ventes mondiales de produits de luxe et devrait atteindre 45 % d’ici 2030, selon Luxonomy.
Malgré l’accroissement de l’appétit pour le luxe dans la région, le ralentissement économique global chinois suscite des inquiétudes majeures pour les marques de luxe fortement dépendantes des consommateurs chinois. Face à ce ralentissement économique, Beijing a cependant annoncé plusieurs mesures pour soutenir la croissance, ce qui pourrait stimuler les dépenses futures.
Certaines marques de luxe se démarquent
Il est intéressant de constater que les grandes marques de luxe françaises ne subissent pas toutes de la même manière les aléas du marché.
Au sein du CAC 40, Kering, par exemple, prévoit une chute presque de moitié de son bénéfice d’exploitation cette année. Ce recul est en grande partie dû aux performances modestes de Gucci, qui peine à retrouver son dynamisme malgré les efforts de relance déployés. La dépendance de Kering envers les clients en quête de statut social et le ralentissement des achats des consommateurs chinois pèsent toutefois particulièrement sur l’entreprise.
LVMH, de son côté, fait face à un « environnement économique et géopolitique incertain ». Le groupe subit également les effets d’un ralentissement des dépenses des consommateurs chinois, ce qui a impacté son chiffre d’affaires. Ces conditions amènent LVMH à afficher une prudence accrue quant à ses perspectives de croissance.
À l’inverse, Hermès poursuit sa trajectoire de croissance, soutenue par une clientèle très aisée et plus résiliente. Son modèle d’affaires, qui repose sur une production méticuleuse et une gestion stricte des stocks, renforce l’image d’exclusivité de la marque. Cette stratégie permet à Hermès de mieux résister aux fluctuations du marché que ses concurrents, notamment grâce à ses produits iconiques comme les sacs à main, dont certains modèles atteignent des prix de plusieurs dizaines de milliers d’euros et pour lesquels les listes d’attente sont longues.
Cours des actions Hermès, LVMH et Kering en Bourse
Comparaison de l’évolution des actions Hermès, LVMH et Kering en Bourse depuis janvier 2024 – Source : TradingView
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Le luxe est-il toujours un bon placement ?
Le marché mondial du luxe, valorisé à 320 milliards d’euros en 2021, pourrait atteindre 600 milliards d’ici 2030 selon Luxonomy, illustrant la résilience et l’adaptabilité de ce secteur.
Cependant, McKinsey anticipe un ralentissement de sa croissance en raison d’un environnement économique plus difficile : une hausse globale de 3 à 5 % est prévue en 2024, contre 5 à 7 % en 2023, alors que les consommateurs restreignent leurs dépenses après l’essor post-pandémique. En particulier, la croissance en Europe et en Chine devrait décélérer, tandis que celle des États-Unis pourrait se redresser après une année 2023 moins dynamique.
Le luxe pourrait ainsi rester une perspective d’investissement intéressante à long terme, soutenant les actions d’entreprises qui sauront tirer parti des nouvelles opportunités et répondre aux évolutions des goûts et des priorités des consommateurs.
Pour réussir, elles devront trouver un juste équilibre entre tradition et modernité, en intégrant des pratiques éthiques et écologiques pour répondre aux attentes de consommateurs plus conscients. De plus, l’adoption de technologies numériques, comme l’intelligence artificielle, devrait améliorer l’expérience client, optimiser les opérations et permettre une personnalisation accrue, renforçant ainsi la fidélité et l’exclusivité.
À noter également que selon une récente étude du courtier eToro, les marques de mode grand public semblent regagner du terrain face aux marques de luxe, après plusieurs années de faiblesse, à l’image de celles d’Inditex dans le prêt-à-porter. Ce retour en force souligne un possible rééquilibrage dans le secteur de la mode avec des opportunités diversifiées pour les investisseurs en quête de nouvelles tendances de consommation.
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