S’ajoutant aux préoccupations actuelles concernant les chaînes d’approvisionnement, la guerre de la Russie en Ukraine pose un problème majeur à l’industrie automobile, qui essaie depuis deux ans de rattraper la demande.
Le secteur automobile est confronté à la flambée des coûts des métaux, de l’énergie et à des pénuries de matériaux clés comme les semi-conducteurs ou les faisceaux de câblage. En découle logiquement un impact considérable sur les valeurs boursières du secteur. Retrouvez notre focus sur l’industrie automobile.
Perturbation des chaînes d’approvisionnement, crise énergétique, pénuries, sanctions : comment est impacté le secteur automobile ?
La guerre en Ukraine porte un nouveau coup à l’industrie automobile mondiale qui craint désormais que ses capacités de production ne parviennent pas à répondre à la demande, aggravant les problèmes de chaîne d’approvisionnement du secteur automobile qui se posaient avant mars.
Déjà, certains composants s’ajoutent à la liste maintenant longue de pénuries : le précieux palladium en provenance de Russie vient à manquer, ce qui pourrait s’avérer être le plus gros problème de chaîne d’approvisionnement auquel l’industrie automobile ait été confrontée jusqu’à présent. En outre, l’Ukraine est l’un des principaux fournisseurs de faisceaux de câbles en Europe, représentant un cinquième de l’offre totale. Leur acheminement est rendu difficile par la situation du pays.
Le secteur est aussi confronté à la flambée des prix des métaux. Outre le palladium, la Russie est un fournisseur important d’autres métaux nécessaires à la construction automobile comme l’aluminium et le nickel, ce dernier étant un élément clé des batteries des véhicules électriques. À la suite des sanctions, les prix du nickel se sont envolés de 90 % pour atteindre un niveau record le 7 mars, tandis que l’aluminium a atteint le niveau record de 4 000 dollars la tonne.
En outre, la pénurie de semi-conducteurs continue de tourmenter l’industrie. Selon les prévisions, la pénurie mondiale de semi-conducteurs devrait se poursuivre pendant deux années supplémentaires.
Enfin, l’augmentation du prix du gaz et du pétrole aggrave le coût de production des véhicules avec des machines toujours plus coûteuses à faire fonctionner.
En prenant en compte tous ses éléments, les constructeurs automobiles européens sont les plus touchés et certains ont dû ralentir, voire interrompre, leur production.
Quelles sont les performances boursières des principaux constructeurs européens ?
Les constructeurs automobiles français sont particulièrement touchés par cette crise.
Renault
Renault est très exposé au marché russe : avec son entreprise Avtovaz et ses usines de Moscou, la Russie est le deuxième marché mondial de l’entreprise. La production a été interrompue pour des raisons logistiques. Puis, Renault a suscité les critiques en redémarrant ses productions en Russie et les a finalement suspendues à la suite des vives critiques du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les actions Renault ont chuté de près de 40 % depuis la mi-février.
Stellantis
Stellantis est moins impactée par la situation en Russie et en Ukraine, car commercialement, l’activité y est très faible. Stellantis ferme ses usines plutôt pour la pénurie de semi-conducteurs qui bloque la production. Le cours de l’action Stellantis est en chute de 15 % depuis la mi-février.
Les constructeurs allemands
Les constructeurs allemands sont aussi impactés, notamment par la pénurie de faisceaux de câbles. Volkswagen a réduit sa production à l’usine de Wolfsburg et l’action Volkswagen perd 20 % en bourse depuis la mi-février. Audi, BMW, Mercedes et Porsche sont aussi impactés par cette pénurie. Par exemple, Audi a suspendu la production des modèles A4, A5, A6 et A7 à la mi-mars dans les usines d’Ingolstadt et de Neckarsulm, alors que Porsche a diminué la production des modèles Macan et Panamera à Leipzig.
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