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Automobile français : quelles perspectives pour les constructeurs et équipementiers ?

Automobile français : quelles perspectives pour les constructeurs et équipementiers ?

Café de la Bourse se penche sur le secteur automobile français en cette fin d’année 2024. Après des années marquées par des défis sans précédent comme la crise du Covid et la crise inflationniste, le secteur automobile français est en pleine transformation. Les constructeurs et équipementiers auto français s’adaptent et se réinventent pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, aux impératifs écologiques et à la concurrence féroce des véhicules chinois. Envie d’investir en Bourse dans le secteur auto ? Découvrez notre focus sur deux actions clés : l’action Renault et l’action Forvia (ex action Faurecia).

Comment se porte le secteur automobile en France ? Présentation du secteur automobile français

Le secteur automobile français est un secteur important de l’économie française, représentant environ 4 % du PIB et 2 millions d’emplois. Le marché automobile français est le 12ème plus grand marché automobile au monde. En 2024, le marché automobile en France traverse une période difficile malgré une reprise partielle. La taille de ce marché reste considérable : il représente environ 1,5 million de véhicules vendus chaque année, avec une tendance croissante malgré le déclin du diesel grâce à l’essor des véhicules électriques et hybrides.

En 2024, le secteur auto français a été soutenu par des mesures gouvernementales comme le leasing social pour les véhicules électriques, qui a permis de maintenir une demande stable malgré un contexte économique incertain. Cependant, après la fin de ce dispositif, les ventes de voitures neuves ont chuté de 4 % en septembre 2024, mettant en évidence une fragilité persistante. Les incertitudes autour des bonus écologiques et des normes environnementales ajoutent une pression supplémentaire sur le marché.

Le mix énergétique continue de changer, avec une part croissante pour les motorisations alternatives. Ainsi, en janvier 2024, les véhicules électriques représentaient 16,4 % des ventes de voitures neuves en France. Toutefois, ce chiffre a légèrement baissé par rapport au pic de décembre 2023, où il atteignait 21 %. Les motorisations essence dominent toujours avec 34,1 % des ventes, suivies par les véhicules hybrides complets (17,2 %), tandis que le diesel poursuit son déclin, représentant seulement 7,9 % du marché.

Analyse Porter du secteur automobile en France

Analyse porter - Automobile V2

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Quelles sont les principales évolutions et perspectives du secteur auto français ?

La poursuite de la transition énergétique

Le gouvernement français a annoncé son objectif d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a mis en place une série de mesures, notamment une augmentation de la prime à la conversion pour les véhicules électriques, une baisse des taxes sur les véhicules électriques, une obligation pour les constructeurs automobiles de proposer une gamme de véhicules électriques. En dépit d’une baisse de la part de marché des véhicules électriques à 16,4 % en janvier 2024 après la réduction des bonus écologiques, ces modèles continuent de progresser dans le parc automobile. L’essence reste dominante, mais les véhicules hybrides et électriques gagnent du terrain, stimulés par des politiques publiques visant à réduire les émissions de CO₂.

La montée de la concurrence chinoise

La montée en puissance des constructeurs chinois sur le marché automobile européen, et particulièrement en France, est l’une des grandes évolutions de 2024. Cette concurrence concerne surtout les véhicules électriques, secteur où les marques chinoises comme BYD, NIO, et Xpeng se démarquent par leurs prix compétitifs et leur avancée technologique.

Les constructeurs chinois développent une présence stratégique en Europe avec des modèles comme le BYD Dolphin et l’ORA Funky Cat de Great Wall Motors, qui séduisent par leur design et leurs fonctionnalités innovantes. En 2024, des marques comme BYD ont ouvert des concessions en France, marquant une étape dans leur stratégie d’internationalisation.

La Chine adopte une stratégie agressive d’exportation vers l’Europe, visant directement les marchés où les véhicules électriques sont encouragés, comme la France, qui subventionne encore ces véhicules malgré les réductions de bonus.

Mesures de soutien et incitations gouvernementales

En 2024, les bonus écologiques ont été réduits, et la fin du programme de leasing social a pesé sur les ventes, notamment pour les véhicules électriques plus abordables comme la Dacia Spring et la Tesla Model 3. Ces aides influencent fortement les décisions d’achat, mais leur incertitude a créé une instabilité sur le marché. Un renouvellement du leasing social pourrait soutenir la demande en 2025​.

La mise en place de zones à faibles émissions (ZFE), en pleine expansion en France, influence les consommateurs à choisir des véhicules moins polluants, incitant de nombreux ménages à opter pour des véhicules compatibles avec les ZFE.

Ces tendances montrent une industrie automobile en pleine mutation, contrainte de s’adapter rapidement aux attentes écologiques et aux dynamiques de marché. Les politiques publiques et l’innovation seront essentielles pour assurer sa compétitivité dans les prochaines années.

Difficultés conjoncturelles sur les coûts de production et la chaîne d’approvisionnement

La hausse des prix de l’énergie en Europe, liée en partie aux tensions géopolitiques, affecte directement les coûts de fabrication et de transport. Cette hausse complique la transition vers une production plus durable, car les usines doivent absorber ces coûts énergétiques ou les répercuter sur les prix finaux. Bien que la situation se soit améliorée par rapport aux années précédentes, les pénuries de semi-conducteurs continuent aussi de ralentir la production. Les constructeurs automobiles doivent adapter leurs chaînes d’approvisionnement et parfois privilégier les modèles haut de gamme pour maximiser leur rentabilité, ce qui impacte les modèles d’entrée de gamme.

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Quels sont les principaux acteurs du marché auto français ?

Le secteur de l’automobile se segmente de la façon suivante :

Les équipementiers automobiles

Les équipementiers automobiles sont des entreprises qui fournissent des composants et des pièces détachées aux constructeurs automobiles.

Ils interviennent à toutes les étapes de la chaîne de valeur, de la conception à la production. Les principaux équipementiers français sont Valeo, Forvia (ex Faurecia), Michelin et Plastic Omnium.

Les constructeurs automobiles

Les constructeurs automobiles sont des entreprises qui conçoivent, fabriquent et commercialisent des véhicules. Ils sont au cœur de la chaîne de valeur et sont responsables de la conception et de la production des véhicules. Les principaux constructeurs automobiles français sont Stellantis et Renault. Les véhicules se segmentent ensuite selon la taille (citadines, compactes, familiales, SUV) et l’utilité (particulière ou professionnelle). Stellantis et Renault regroupent plusieurs marques originellement françaises comme Peugeot, Citroën, Renault ou Dacia.

Les services automobiles

Les services automobiles sont des entreprises qui proposent des services aux propriétaires de véhicules. Ces services peuvent inclure la vente de véhicules, l’entretien et la réparation, la location et la gestion de flottes, etc. Les principaux acteurs des services automobiles français sont : PSA Retail et Renault Retail Group.

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Que vaut l’action Forvia (ex action Faurecia), un des leaders français de l’équipement automobile ?

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Forvia (entité combinée de Faurecia et Hella depuis leur fusion) se positionne comme un leader mondial des technologies automobiles, mettant l’accent sur des solutions de mobilité sécurisées, durables, et technologiquement avancées. Forvia continue de viser une personnalisation de pointe pour les consommateurs. L’entreprise Forvia emploie aujourd’hui plus de 157 000 personnes dans plus de 40 pays. Elle se classe parmi les 10 premiers équipementiers mondiaux, avec un portefeuille d’activités couvrant six domaines principaux : sièges, intérieurs, mobilité propre, électronique, éclairage et ADAS (systèmes d’aide à la conduite), pour un total de 24 lignes de produits. En 2024, Forvia dispose de 291 sites industriels et 76 centres de R&D, mobilisant plus de 15 000 ingénieurs.

Parmi les clients de Forvia figurent les plus grands constructeurs mondiaux, notamment Volkswagen, Stellantis, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Ford, General Motors, BMW, Mercedes-Benz, Toyota, Hyundai-Kia, BYD et autres. En 2024, Forvia poursuit sa mission de fournir des solutions complètes de mobilité durable et de répondre aux besoins d’un marché en pleine transition vers des véhicules électrifiés et autonomes.

Forvia a ajusté ses prévisions pour 2024 en raison d’un ralentissement dans les marchés nord-américains et européens, ainsi que des retards en Chine, ce qui affecte la production automobile mondiale. Pour 2024, le chiffre d’affaires Forvia est désormais projeté entre 26,8 et 27,2 milliards d’euros, en baisse par rapport à l’objectif initial de 27,5 à 28,5 milliards. La marge opérationnelle Forvia a été révisée à une fourchette de 5,0 % à 5,3 %, contre les prévisions précédentes de 5,6 % à 6,4 %. L’objectif de flux de trésorerie net (NCF) Forvia a été abaissé à un minimum de 550 millions d’euros, et la société maintient son objectif de réduire le ratio dette nette/EBITDA ajusté à moins de 1,5x d’ici fin 2025, aidée par des programmes de cessions d’actifs

Principaux KPIs de l’action Forvia (ex action Faurecia)

Les données suivantes concernent Q3 2024, exceptée la capitalisation boursière (31/10/2024).

  • Capitalisation boursière : 1,75 milliard d’euros
  • Chiffre d’affaires : ventes de 6,4 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, soit une surperformance de 420 points de base dans un environnement difficile. La société Forvia a ajusté son objectif de ventes pour atteindre entre 26,8 et 27,2 milliards d’euros, ce qui prend en compte un environnement de production et des taux de change moins favorables.
  • Marge opérationnelle : entre 5,0 % et 5,3 % du chiffre d’affaires, malgré les défis de volume et de mix clients.
  • Résultat net : prévision d’un flux de trésorerie net supérieur ou égal à 550 millions d’euros.
  • Dette nette : objectif de ratio dette nette/EBITDA ajusté inférieur ou égal à 2,0x d’ici fin 2024, avec des mesures de désendettement progressives en cours

Que vaut l’action Renault, un des premiers constructeurs automobiles français ?



Renault est un constructeur automobile de premier plan, fondé en 1899 en France, qui occupe aujourd’hui une place de choix parmi les entreprises automobiles mondiales. En tant que membre de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Renault combine son expertise avec celle de ses partenaires pour innover et améliorer la compétitivité sur les marchés mondiaux.

Renault se distingue par son engagement envers une mobilité plus durable et accessible. Dans le cadre de sa stratégie « Renaulution », lancée en 2021, l’entreprise a redéfini ses priorités pour se concentrer sur une transition vers des véhicules plus verts et connectés. Renault met l’accent sur l’électrification de sa gamme, visant à ce que 100 % de ses nouveaux véhicules en Europe soient électriques d’ici 2030.

En 2024, Renault a également renforcé son implication dans les technologies avancées avec Ampere, une division dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels, soutenue par des partenariats clés pour innover dans la connectivité et la conduite autonome.

Le portefeuille de Renault couvre divers segments automobiles : voitures particulières, véhicules utilitaires et mobilité partagée. Renault dispose de gammes populaires comme la Clio, la Mégane, et les modèles Dacia (marque de son groupe, axée sur les véhicules abordables), ainsi que la gamme E-Tech, qui regroupe ses véhicules électriques et hybrides.

En 2024, Renault a lancé plusieurs nouveaux modèles électriques, dont la Mégane E-Tech électrique, illustrant sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans la mobilité durable. La marque propose aussi des solutions de mobilité partagée, telles que Mobilize, visant à répondre aux besoins de mobilité urbaine.

Principaux KPIs de l’action Renault

Les données suivantes concernent Q3 2024, exceptée la capitalisation boursière (31/10/2024).

  • Capitalisation boursière : 12,28 milliards d’euros
  • Chiffre d’affaires Q3 2024 : 12,3 milliards d’euros, soit une hausse de 5,0 % à taux de change constant par rapport à l’année précédente.
  • Marge opérationnelle : objectif maintenu d’une marge de ≥ 7,5 % pour l’ensemble de 2024.
  • Ventes mondiales Q3 2024 : 482 468 véhicules, marquant une baisse de 5,6 % par rapport à Q3 2023. Les ventes mondiales sur neuf mois (YTD) s’élèvent à 1 637 225 véhicules, stable par rapport à 2023.
  • Flux de trésorerie libre : objectif de ≥ 2,5 milliards d’euros pour l’année.

Faut-il investir en Bourse dans l’action Forvia (ex Faurecia) ou dans l’action Renault ?



Forvia est l’un des leaders de l’équipement automobile, spécialisé dans des domaines variés comme l’électronique embarquée, les sièges et les technologies de réduction des émissions. Comme pour les autres équipementiers, Forvia dépend de la santé financière de ses clients constructeurs, ce qui le rend vulnérable aux ralentissements économiques du secteur automobile. D’autre part, Renault bénéficie d’un potentiel important sur le marché des véhicules électriques et des véhicules connectés mais est très exposé à la profonde transformation que subit le marché des voitures neuves : pression concurrentielle chinoise, transition écologique, baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Renault pourrait offrir de meilleures perspectives de croissance à long terme, soutenue par sa transformation en un constructeur orienté vers l’électrique, avec des marges bénéficiaires plus importantes.

Source des images : Freepik

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