Cette semaine, on s’est intéressé au secteur des équipementiers automobiles et à deux grandes entreprises françaises cotées en Bourse de cette industrie : Valeo et Faurecia. Quelles sont les actualités importantes pour ce secteur dans un environnement inflationniste avec des tensions dans les chaînes d’approvisionnement ? Café de la Bourse vous en dit plus dans cet article sur l’action Valeo et l’action Faurecia.
Quelle est la situation du secteur des équipementiers automobiles français ?
Le secteur des équipementiers automobiles est touché sur plusieurs fronts et mis à mal en Bourse, notamment en France.
D’une part, des problèmes de fond préoccupent le secteur depuis plusieurs mois. Les pénuries de semi-conducteurs et la baisse de la demande de voitures neuves, dans une ambiance de potentielle récession, influencent durablement les ventes et les perspectives de croissance des équipementiers.
D’autre part, les coûts ont largement augmenté. Il y a d’abord les coûts énergétiques qui ont été impactés par la flambée des prix du gaz. Mais il y a aussi le prix des matériaux comme l’aluminium qui a considérablement grimpé.
En conséquence, les bénéfices des entreprises du secteur en pâtissent. Cette baisse des résultats financiers intervient dans un contexte particulier alors que le secteur a besoin de financement pour affronter les deux plus gros chantiers de son histoire : l’électrification et l’autonomisation des véhicules.
Enfin, à plus court terme, le secteur est paralysé par la politique « Zéro Covid » de la Chine qui frappe régulièrement les centres de R&D et les lieux de production. Pékin a récemment annoncé des mesures de confinement à Shenzhen, zone de production majeure du pays. La ville industrielle de Chengdu, dont l’activité automobile est importante, est également concernée par ces mesures.
Le confinement de Shenzhen est entré en vigueur le premier week-end de septembre et les habitants sont testés continuellement. Les sorties se limitent au strict nécessaire, comme aller chercher de la nourriture ou des médicaments, et les transports en commun sont totalement arrêtés.
Ces restrictions ont des effets importants sur les activités des équipementiers, car Shenzhen est un pôle technologique majeur qui abrite notamment un centre de R&D de Valeo dédié à l’électronique depuis 2011. Faurecia est quant à lui implanté à Chengdu avec 5 sites de productions : trois pour les accessoires d’intérieur, un pour les sièges automobiles et un autre dans les équipements de mobilité. L’entreprise possède par ailleurs un centre de R&D près de Shenzhen.
Freedom 24 : recevez jusqu’à 20 actions gratuites pour votre dépôt jusqu’au 31/12/24*
*Votre capital est assujetti à un risque
L’action Valeo, ex-star du CAC 40, perd 30 % depuis le début de l’année
Valeo figure parmi les leaders des équipements automobiles, qu’il s’agisse de la conception, de la fabrication ou de la vente de ces produits. Les activités de l’entreprise sont divisées en 4 grands groupes : systèmes de visibilité, systèmes de propulsion, systèmes thermiques et systèmes de confort et d’aide à la conduite dans plus de 184 sites à travers le monde.
Alors que les performances boursières ne sont vraiment pas bonnes pour le secteur, elles le sont encore moins pour l’action Valeo. L’entreprise est une ex-star du CAC 40 qui perd près de 30 % depuis le début de l’année.
La valeur du titre Valeo est en effet particulièrement impactée par sa forte exposition à la Chine où l’entreprise emploie 19 000 personnes et compte 35 sites de production et 15 sites de R&D. Valeo est aussi touché par l’inflation des matériaux de base utilisés dans la fabrication de ses produits comme l’acier, l’aluminium ou les matières plastiques. La forte hausse des prix de ces matières premières a eu un effet immédiat sur les dépenses de l’équipementier.
L’exercice en cours s’annonce donc difficile pour Valeo avec un chiffre d’affaires en croissance de 5 petits pourcents et une marge opérationnelle en chute de presque 2 points de base depuis le premier semestre 2021, passant de 4,6 % à 2,7 %.
Cours de l’action Valeo en Bourse
L’action Faurecia s’écroule de 63 % depuis début 2022
Faurecia est un autre leader mondial d’équipements automobiles. C’est notamment le numéro 1 mondial des sièges et il est aussi spécialisé dans les modules d’intérieur et les systèmes d’échappement. Le groupe dispose de 270 sites de production dans le monde.
L’action Faurecia est également très touchée en Bourse. Le titre perd 63 % depuis le début de l’année 2022, notamment en raison de ses marges qui se sont écroulées. Sa marge opérationnelle est par exemple passée de 6,6 % à 3,7 % en un an. Les objectifs de marge sur l’ensemble de l’année 2022 sont maintenus entre 4 % et 5 % – objectif qui semble cependant difficile à atteindre étant donné les performances du premier semestre et le contexte actuel.
De plus, le groupe Faurecia souffre des inquiétudes des investisseurs sur la santé financière de la société, particulièrement concernant son bilan après l’acquisition d’Hella qui a fait exploser le ratio de dette sur capitaux propres à plus de 3. Dans un contexte de remontée des taux, cela ne joue clairement pas en la faveur de l’équipementier automobile.
Cependant, l’action Faurecia se négocie aujourd’hui à 10x ses bénéfices. Ainsi, la récente baisse pourrait avoir atteint un creux et laisser entrevoir un éventuel rebond de l’action.
Cours de l’action Faurecia en Bourse
Source des images : Freepik
Toutes nos informations sont, par nature, génériques. Elles ne tiennent pas compte de votre situation personnelle et ne constituent en aucune façon des recommandations personnalisées en vue de la réalisation de transactions et ne peuvent être assimilées à une prestation de conseil en investissement financier, ni à une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Le lecteur est seul responsable de l’utilisation de l’information fournie, sans qu’aucun recours contre la société éditrice de Cafedelabourse.com ne soit possible. La responsabilité de la société éditrice de Cafedelabourse.com ne pourra en aucun cas être engagée en cas d’erreur, d’omission ou d’investissement inopportun.