Le Bitcoin, véritable étalon numérique de la cryptosphère, continue de s’imposer sur la scène mondiale. Mais au-delà des investisseurs privés et des baleines du marché, certains États accumulent aussi des réserves stratégiques de BTC. Entre diversification financière, souveraineté numérique et paris sur l’avenir, quels pays misent gros sur la reine des cryptos ?
Les États-Unis : leaders en matière de réserves de Bitcoin
Les États-Unis se distinguent par leurs importantes réserves de Bitcoin, principalement issues de saisies judiciaires liées à des activités illicites. En novembre 2020, le gouvernement américain a saisi 69 370 bitcoins, évalués à environ 4,4 milliards de dollars à l’époque, provenant du marché noir en ligne Silk Road. Plus récemment, en mars 2025, le président Donald Trump a signé un ordre exécutif pour établir une réserve gouvernementale de Bitcoin, consolidant ainsi environ 200 000 bitcoins confisqués lors de diverses procédures judiciaires.
Cela reflète une reconnaissance croissante du potentiel financier du Bitcoin, bien au-delà de son usage initial comme alternative monétaire ou investissement privé. Comme l’illustre le cours du Bitcoin, les décisions stratégiques autour de ces avoirs démontrent une volonté d’intégrer plus activement les crypto monnaies dans l’économie nationale.
La Chine : entre réticence et ouverture
La situation de la Chine face au Bitcoin est complexe, oscillant entre scepticisme et approbation mesurée. Historiquement stricte envers les crypto monnaies, elle montre cependant des signes d’ouverture. Actuellement, la Chine possède environ 190 000 bitcoins, faisant d’elle le deuxième plus grand détenteur mondial. Cet intérêt naissant peut être attribué à une volonté de maîtriser et de sécuriser les transactions financières numériques tout en explorant les possibilités offertes par la blockchain. La diversité de l’approche chinoise pourrait inciter d’autres économies à revoir leurs positions vis-à-vis des monnaies numériques.
Le Bhoutan : un petit pays, de grandes ambitions
Le Bhoutan, avec une population de moins d’un million d’habitants et un PIB d’environ 3 milliards de dollars, surprend par ses réserves substantielles de Bitcoin. Grâce à des opérations de minage alimentées par l’hydroélectricité locale, le pays a accumulé plus de 780 millions de dollars en bitcoins, représentant près d’un tiers de son PIB.
L’adoption de cette stratégie pourrait être interprétée comme une tentative de se positionner avantageusement dans l’économie globale émergente des crypto monnaies. Le Bhoutan intègre progressivement la technologie blockchain dans divers secteurs, envisageant ainsi potentiellement de devenir un acteur clé malgré sa petite taille territoriale.
El Salvador : le pionnier latino-américain du Bitcoin
El Salvador a été sous les feux des projecteurs lorsqu’il a fait du Bitcoin une monnaie légale en 2021. Il se place aujourd’hui parmi les plus grands détenteurs avec environ 6 103 bitcoins. Ce pas audacieux n’est pas sans controverses, mais témoigne de la confiance immense que le pays place dans la crypto monnaie pour revitaliser son économie.
En intégrant le Bitcoin officiellement, El Salvador vise à stimuler le développement économique, améliorer l’inclusion financière et attirer les investissements étrangers. Bien que cette démarche comporte des risques inhérents, elle ouvre également la voie à des innovations économiques dans la région.
Notez qu’en janvier 2025, le Salvador a mis fin à l’obligation d’accepter le bitcoin comme moyen de paiement en vue d’obtenir un prêt de la part du Fonds Monétaire International, le FMI ayant fait de l’abandon du Bitcoin comme monnaie légale une condition pour obtenir le prêt.
Les stratégies d’investissement nationales : accumulation ou revente ?
Si certains pays voient le Bitcoin comme une réserve de valeur à long terme, d’autres adoptent une approche plus opportuniste en exploitant sa volatilité pour réaliser des profits stratégiques :
Pays/Fonds | Stratégie | Approche |
États-Unis | Revente opportuniste | Vente de BTC saisis lors d’enchères publiques |
Norvège (Fonds Souverain) | Accumulation à long terme | Investissement indirect via MicroStrategy |
Singapour (Temasek) | Exploration prudente | Recherche d’opportunités, mais avec retrait |
Bhoutan | Accumulation à long terme | Minage de Bitcoin grâce à l’hydroélectricité |
El Salvador | Accumulation à long terme | Bitcoin comme monnaie légale pour l’inclusion financière (abandon forcé) |
Ces différentes approches soulignent un point clé : le Bitcoin est encore un actif jeune et imprévisible. Certains États l’adoptent avec prudence, tandis que d’autres y voient déjà un levier financier pour diversifier leurs réserves et potentiellement se prémunir contre les fluctuations des monnaies fiduciaires.
Tendances mondiales et implications économiques
L’intérêt croissant des États pour le Bitcoin reflète une volonté de diversifier les réserves nationales et d’explorer les opportunités offertes par les actifs numériques. Cependant, les approches varient considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, le président de la Banque Nationale tchèque, Aleš Michl, a proposé d’investir jusqu’à 5 % des réserves de la banque, soit environ 7 milliards d’euros, dans le Bitcoin, une initiative qui pourrait faire de la République tchèque la première banque centrale occidentale à détenir des crypto-actifs. En revanche, la Banque centrale européenne reste réticente à intégrer le Bitcoin dans ses réserves, soulignant les risques associés à sa volatilité.
Alors que le paysage des crypto monnaies continue d’évoluer, la manière dont les nations gèrent et intègrent le Bitcoin dans leurs stratégies financières pourrait redéfinir les dynamiques économiques mondiales. Les décisions prises aujourd’hui par ces pays pionniers pourraient servir de modèle ou de mise en garde pour d’autres nations envisageant de s’aventurer dans l’univers des actifs numériques.
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