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12 incroyables délits d’initié qui ont marqué la finance

12 incroyables délits d’initié qui ont marqué la finance




On parle de délit d’initié (insider trading, en anglais) lorsqu’une personne achète ou vend des titres financiers en se basant sur des informations dont ne disposent pas les autres. Et les délinquants en col blanc ne manquent pas d’inventivité. Découvrez 12 incroyables délits d’initié qui ont marqué le monde de la finance.

Qu’est-ce qu’un délit d’initié ? Comment cela fonctionne ?

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Un délit d’initié est une infraction pénale assez courante sur les marchés boursiers, qui consiste à utiliser des informations confidentielles et non publiques sur une entreprise pour réaliser des opérations financières profitables, avant que ces informations ne soient connues du public. Les délits d’initiés sont souvent opérés par les dirigeants ou cadres d’une entreprise disposant d’informations avant qu’elles ne deviennent publics.

Il peut aussi s’agir d’information qui sont partagées avec des amis ou des membres de la famille afin qu’ils réalisent pour leur compte une opération de bourse profitable. Notons que le délit d’initié n’a pas toujours comme objectif de réaliser un profit, bien souvent il s’agit d’éviter une perte en vendant des actions d’une entreprise sur le point d’annoncer une mauvaise nouvelle.

Par exemple, si un dirigeant d’une entreprise sait que son entreprise va annoncer de mauvais résultats ou qu’elle va être rachetée par une autre, il peut vendre ses actions avant que l’information ne soit diffusée et ainsi éviter une perte ou réaliser un gain.

Le délit d’initié est interdit par la loi dans tous les pays du monde, car il crée une distorsion de concurrence et une rupture d’égalité entre les investisseurs. Les autorités de régulation des marchés financiers comme l’AMF en France sont chargées de détecter et de sanctionner les délits d’initiés. Les amendes peuvent être très importantes et le responsable d’un délit d’initié peut encourir une peine de prison. Les autorités américaines (SEC) sont connues pour être parmi les plus sévères au monde en matière de délit d’initié.

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Délit d’initié chez Microsoft : mieux vaut rester en bon terme avec son ex-femme



En 2001, David Zilkha travaille chez Microsoft mais est sur le point de quitter l’entreprise pour le hedge fund Pequot Capital. Deux semaines avant la fin de son contrat chez Microsoft, Arthur Samberg, le président du hedge fund Pequot Capital lui envoie un mail s’inquiétant des résultats de Microsoft dont le fonds détient des actions.

Après avoir interrogé par mail ses collègues, David Zilka rassure son futur patron : les chiffres bientôt publiés par le géant de l’informatique seront loin d’être décevants. Celui-ci achète alors des actions Microsoft dont le cours augmente d’un euro le lendemain, lorsque les chiffres de la société sont publiés. Plus-value réalisée grâce à l’information : 14,8 millions de dollars.

La Securities and Exchange Comission (SEC) se doute de quelque chose mais n’a pas suffisamment de preuves pour condamner David Zilkha. Mais voici qu’en 2009, l’ancienne femme de David Zilka retrouve des mails compromettants et les livrent à la SEC. Elle empoche 10% de l’amende, soit un million de dollars.

Délit d’initié par Toby Scammell : la magie Disney et Marvel

Toby Scammell et sa petite amie s’étaient rencontrés chez Bain & Company, un cabinet de conseil en stratégie. Habitués à se parler de tout, lorsqu’en 2009, Toby part en Afrique ils continuent à échanger par mail. Celui-ci a alors 24 ans. La jeune femme travaille chez Disney et l’informe qu’elle va avoir l’occasion de travailler sur un « super projet ». Quelques semaines plus tard, Tobby emménage chez sa petite amie. Il apprend alors que le super projet en question est l’acquisition d’une société par Disney.

Tobby ne sait pas encore de quelle société il s’agit. Mais, celui-ci connaît le code du Blackberry de sa compagne et finit par comprendre que c’est Marvel qui va être racheté. La date de l’acquisition, quant à elle, doit permettre à sa petite amie d’assister au mariage de leurs amis.

Ni une, ni deux, et sans en parler à sa petite amie, il achète pour 5 500$ de calls Marvel et les revend ensuite pour 192 000$ ! À certains moments, les achats de Toby Scammell représentaient 90% du volume du marché. C’est sans doute ce qui a mis la puce à l’oreille de la SEC.

Le jeune homme prétend ne pas avoir eu connaissance du nom de la société rachetée sans pour autant convaincre la SEC. Il partage ensuite sur son blog l’opinion peu flatteuse qu’il a des agents de la SEC qu’il décrit comme des « avocats empotés qui ne comprennent rien aux marchés qu’ils sont censés réguler ». Pas sûr que cela l’ait aidé pour son procès ! Il a écopé en 2011 de 800 000 dollars d’amende au civil et a été condamné en 2014 à 3 mois de prison suivis de 6 mois d’assignation à résidence avec bracelet électronique.

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Délit d’initié aux alcooliques anonymes : Timothy McGee aux commandes



Aux États-Unis, Timothy McGee, un employé de Ameriprise Financial Services, se lie d’amitié avec un cadre supérieur de Philadelphia Consolidated Holding Corp aux réunions des Alcooliques Anonymes. Ces derniers prennent l’habitude de se voir en dehors des réunions et de faire du sport ensemble.

En 2008, Timothy McGee apprend alors que la compagnie de son ami est sur le point de fusionner avec Tokio Marine Holdings. Prévoyant une hausse des actions de la Philadelphia, celui-ci en achète et fait également profiter ses amis et sa famille de l’information.

Le 23 juillet 2008, les actions en question font un bond de 64% et Timothy empoche 292 000$.

La SEC accuse quatre autres personnes d’avoir utilisé ces informations et d’avoir gagné en tout 1,8 million de dollars. C’est le premier délit d’initié se déroulant aux Alcooliques Anonymes.

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Délit d’initié au Wall Street Journal : quand Foster Winans était trop proche des courtiers

« Les gens investissent sur les marchés précisément parce qu’ils pensent savoir des choses que les autres ne connaissent pas » – Foster Winans

À la croisée entre le vol d’informations et le délit d’initié cette vieille affaire remonte à 1987. À cette époque, Foster Winans est journaliste pour le Wall Street journal. Il y publie tous les jours des conseils aux investisseurs et un état des lieux des marchés qui influence souvent ses lecteurs. Mais, avant la publication du journal, Foster prend l’habitude de vendre à des brokers les articles à paraître afin que ceux-ci anticipent le mouvement des marchés.

Il sera finalement condamné à 9 mois de prison, non pas pour délit d’initié mais pour avoir volé son employeur.

Délit d’initié commis par Raj Rajaratnam auprès du fonds d’investissement Galleon



Entre le début des années 1990 et 2009, le fonds d’investissement Galleon Group semblait détenir une recette miracle. Raj Rajaratnam, son fondateur, était devenu milliardaire avec une fortune estimée à 1,5 milliard par le magazine Forbes en 2009. Lois Peltz dans son livre sur les meilleurs investisseurs, The New Investment Superstars : 13 Great Investors and Their Strategies for Superior Returns, le citait même en exemple :

« Sans utiliser d’effet levier, il a généré des profits records sans aucunes pertes. […] Il met tout aussi bien l’accent sur le trading que sur les recherches ».

Le secret du fonds reposait en effet sur sa façon extrêmement efficace de rechercher des informations. Plus précisément, Raj Rajaratnam avait mis au point un réseau imparable au cœur de Wall Street pour disposer d’informations confidentielles.

Il a été accusé d’avoir bénéficié d’informations illégales sur pas moins de 35 sociétés cotées comme Google, IBM, Intel, Hilton et Goldman Sachs grâce à de nombreux contacts. Le tribunal l’a condamné en 2011 à une peine exemplaire de 11 ans de prison (plus 150 millions de dollars d’amende), et 19 de ses courtiers ont plaidé coupable de délits d’initiés.

Les gains que le fonds de Raj Rajaratnam aurait réussi à faire grâce à ce délit d’initie est estimé à 72 millions de dollars.

Véritable scandale à Wall Street l’affaire a mis en évidence le manque de transparence des pratiques financières et la connivence du milieu bancaire américain. En effet, Raj Rajaratnam a entraîné dans sa chute une partie de son carnet d’adresse dont l’ancien vice-président d’IBM, Robert Moffat ou Rajat Gupta, ancien CEO du cabinet de conseil McKinsey et membre des conseils d’administration de Goldman Sachs, Procter & Gamble et Americain Airlines, tous deux condamnés pour délit d’initié. Le CEO de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, avait même dû venir témoigner durant le procès et s’était fait remarquer en allant serrer la main de Rajaratnam à la fin de la séance.

Le délit d’initié le plus lucratif de toute l’histoire commis par le trader Mathew Martoma

Le trader américain Mathew Martoma fut à la fin des années 2000 au cœur de “la plus lucrative affaire de délit d’initié de toute l’Histoire”, d’après le procureur de Manhattan Preet Bharara. La justice, à travers lui, s’attelait à faire tomber son patron le multimilliardaire Steve Cohen, à la tête de SAC Capital qui empocha en 2008 276 millions de dollars (soit 202 millions d’euros) grâce à l’obtention d’informations non publiques sur un médicament. Mathew Martoma, ayant été informé par un médecin qu’un médicament anti-Alzheimer développé par deux sociétés – Elan et Wyeth – n’allait pas recevoir l’aval de la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux), a vendu toutes les parts de ces deux compagnies que possédaient SAC Capital, évitant ainsi une importante perte et réalisant un profit conséquent. Mathew Martoma a été condamné en 2014 à 9 ans de prison.

Le fonds SAC Capital n’est pas sorti indemne de cette enquête. En 2013, il a versé 1,2 milliard de dollars d’amende à la justice américaine, ainsi que 600 millions à la Securities and Exchange Commission. En 2014, SAC Capital a été obligé de plaider coupable pour « délits d’initiés » et a été contraint par les autorités de renoncer à gérer les investissements de clients extérieurs.

Steven Cohen a toutefois réussi à passer à travers les mailles du filet. En effet, à l’issue d’un accord au civil, il avait négocié de pouvoir monter un nouveau fonds dès 2018.

Le délit d’initié du chercheur américain Fei Yan prouvé par ses recherches Internet



Un jeune chercheur américain Fei Yan, marié à une avocate d’affaires, a profité de la situation professionnelle de son épouse pour connaître (à son insu) le déroulement d’opérations de rachat des sociétés américaines : Mattress Firm Holding et Stillwater Mining Company. Disposant d’informations stratégiques sur l’acquisition de ces deux sociétés, il achète des actions et options de ces deux entreprises et fait 120 000 dollars de profit au passage, non sans avoir au préalable formuler une requête sur Internet depuis son propre PC : « Comment la SEC détecte les transactions inhabituelles ? ». Nul doute que les inspecteurs de la SEC qui ont découvert les mouvements financiers suspects grâce à l’analyse de données ont dû être stupéfaits et goguenard en découvrant les historiques de recherche du suspect.

Martha Stewart : l’animatrice TV en prison pour délit d’initié

Martha Stewart était une célèbre animatrice de télévision américaine. Elle a été reconnue coupable de délit d’initié pour avoir vendu ses actions de la société ImClone Systems en 2001, après avoir été informée par son courtier Bourse que le PDG de la société allait vendre des titres avant l’annonce d’une mauvaise nouvelle concernant les recherches pour le développement d’un médicament pour soigner le cancer. Elle a écopé de cinq mois de prison et de deux ans de contrôle judiciaire.

Joseph Nacchio le dirigeant à la tête d’un société trop optimiste sur ses prévisions financières condamné pour délit d’initié



Joseph Nacchio est l’ancien PDG de Qwest Communications. En 2001, il a été condamné à six ans de prison et une amende de 19 millions de dollars US pour avoir vendu des actions de sa société pour un montant de 52 millions de dollars US, alors qu’il était au courant que les prévisions financières seraient trop optimistes et que la société était en difficulté. Il a également dû restituer les gains réalisés grâce à ses ventes en plus de l’amende.

Sam Waksal condamné pour délit d’initié a anticipé la chute en Bourse de sa société à la suite d’un rejet d’autorisation de la Food and Drug Administration

Sam Waksal est l’ancien PDG et fondateur de ImClone Systems. Il a été condamné à sept ans et trois mois de prison, ainsi qu’à une amende de 4,3 millions de dollars pour avoir tenté de vendre ses actions de la société en 2001. En effet, il avait appris que la Food and Drug Administration (FDA) allait rejeter la demande d’autorisation d’un médicament anticancéreux développé par sa société. Il avait également informé sa famille et ses amis, leur permettant d’éviter des pertes potentielles.

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Jeffrey Skilling, un délit d’initié sur fond de fraude comptable dans le scandale Enron



Jeffrey Skilling est l’ancien PDG d’Enron, et il a été condamné à 24 ans et quatre mois de prison ainsi qu’une amende de 45 millions de dollars pour avoir participé à un vaste système de fraude comptable qui a conduit à la faillite du géant de l’énergie. Il a également vendu des actions d’Enron pour un montant de 60 millions de dollars en 2000 et 2001, alors qu’il savait que la situation financière de la société était catastrophique.

Steven A. Cohen – l’amende record à 1,8 milliards de dollars pour délit d’initié concerne de nombreuses transactions effectuées par son fonds

Pour finir en beauté, parlons de Steven A. Cohen. Il est le fondateur du hedge fund SAC Capital Advisors qui a accepté en 2013 de payer une amende record de 1,8 milliard de dollars pour mettre fin aux poursuites engagées par la SEC pour délit d’initié. Plusieurs anciens employés du fonds ont été reconnus coupables ou ont plaidé coupable d’avoir utilisé des informations confidentielles provenant d’initiés dans divers secteurs, notamment la santé, la technologie et l’énergie, pour réaliser des profits illicites estimés à plusieurs centaines de millions de dollars.

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