Les investisseurs ont dû faire face à une chute des marchés alors que la récession frappait le monde entier en 2008 et 2009. Spectateurs de cette déroute, certains experts ont même remis en questions certaines méthodes pourtant pratiquées depuis des dizaines d’années.
Est-il venu le temps de revoir les fondamentaux ? Voici cinq règles d’investissement reconnues pour leur sagesse. Mais sont-elles toujours valables après la crise?
Le “buy and hold”
En 2009, le malaise économique mondial a réduit à néant les bénéfices d‘une décennie entière. Le Buy and Hold a alors été pour les investisseurs une vraie descente aux enfers. De 2007 à 2008, beaucoup d’investisseurs qui adhéraient à cette stratégie ont vu leurs investissements perdre pas moins de 50% de leur valeur.
Est-ce pour autant la fin du buy and hold ?
La réponse est “non”.
En effet, on a pu observer par le passé que la Bourse se remet toujours de ses jours les plus noirs. Les marchés boursiers se sont remis du bear market de 2000-2002, ainsi que celui de 1990, et le krach boursier de 1987. Le marché s’est même rétabli après la Grande Dépression. Quelle qu’aie été la sévérité de la récession, l’activité a toujours repris après chaque déclin économique de l’histoire.
Si vous possédez un portefeuille solide, il vaut la peine d’attendre la reprise de l’activité économique. Un marché en récession peut même présenter des opportunités inespérées de renforcer vos participations et d’accélérer le rétablissement de votre portefeuille, grâce à la technique du dollar cost averaging.
Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre
Les conséquences d’un ralentissement économique sont le bon moment de revoir son goût du risque. L’investisseur astucieux que vous êtes doit se poser la question suivante: lorsque les marchés se sont effondrés, ai-je gardé mes titres ? En ai-je racheté ? Ou les ai-je vendus à perte ? Analyser son comportement passé est le meilleur moyen de juger de sa propre tolérance au risque.
Une fois remis de l’inquiétude généralisée due la récession, il faut ensuite que vous calculiez ce qu’il vous reste, et ce que vous souhaitez en faire. Combien de temps vous faudra-t-il investir pour parvenir à vos objectifs ? Faut-il prendre plus de risques afin de combler les pertes ou faut-il revoir ses objectifs à la baisse ?
Diversifier ses investissements
La diversification n’a pas protégé les avoirs des investisseurs en 2008 quand toutes les Bourses du monde entier s’écroulaient de concert. Tout a chuté, des hedge funds aux matières premières. Même les marchés obligataires n’ont pas fait mieux. Du coup, tout le monde s’est rué sur les obligations d’état et le cash. Même l’immobilier, qui n’avait jamais souffert de la sorte, a été massacré.
Est-il donc encore utile de diversifier ses avoirs ?
Bien que les marchés aillent en général dans le même sens, les changements ne sont pas tous de même ampleur. Ainsi, un portefeuille diversifié n’a certes pas été épargné par la crise, mais cela a permis réduire les pertes. A contrario, les investisseurs qui avaient tout misé sur l’immobilier américain ont fait faillite …
Les placements apportant un rendement faible mais sûr, eux, ont été chouchoutés par les investisseurs. Forcément, un petit 3% garanti vaut toujours mieux qu’un -50% !
Ceux qui possèdent un peu de cash, quelques obligations de caisse ou une rente fixe ont un avantage certain dans les modèles de diversification traditionnelle d’allocation des actifs stratégiques.
Savoir à quel moment vendre
La croissance perpétuelle ne peut qu’être une illusion. Pourtant, les investisseurs finissent par l’oublier et s’attendent à ce que les arbres grimpent jusqu’au ciel. Définir à l’avance un prix de vente est une bonne règle pour avoir la discipline de vendre ses actions tant qu’elles sont encore dans le vert.
Attention à l’effet de levier
Les évènements qui ont suivis la crise des subprimes en 2007 ont entraîné dans leur chute nombres d’investisseurs. Les banques s’en sont rendu compte : faire de gros paris avec l’argent des autres, négocier des produits financiers trop complexes et prêter massivement à des gens insolvables … n’est pas une bonne idée.
Cependant, l’effet de levier peut être positif s’il permet de maximiser les retours sur investissement tout en évitant des pertes potentiellement considérables. Utilisées prudemment, comme couverture et non pour spéculer, les options peuvent alors apporter une bonne protection.
Du nouveau avec de l’ancien
Finalement, aucun de ces concepts n’est nouveau mais, mis en application dans un contexte de crise réelle, ils reviennent à l’ordre du jour.
Au début de la crise économique américaine de 2008-2009, les analystes déclaraient que les économies d’Europe et d’Asie étaient découplées des Etats-Unis et que le monde pouvait poursuivre son développement économique bon an mal an.
Ils avaient tort. Dans une économie fortement mondialisée, la situation des Etats-Unis a eu des répercussions sur tout le reste du monde.
A la fin dès années 1990, lors de la bulle internet, les experts clamaient que la technologie offrait des possibilités inespérées et que des entreprises comme AOL étaient vouées à un avenir radieux. Même si nombre de ces sociétés ne dégageaient aucun bénéfice, leurs actions se transigeaient parfois à plus de 100 fois leurs bénéfices. Quand la bulle a éclaté, rien n’avait changé. Les marchés continuèrent à tourner comme ils l’avaient toujours fait.
“Cette fois c’est différent”. Ah oui, vraiment ?
En 2009, l’économie mondiale est tombée en récession et les marchés internationaux se sont gelés. La diversification n’a pas permis de protéger les investisseurs de la chute généralisée des marchés. Certains “experts” estiment que les vieilles règles de prudence n’ont plus cours aujourd’hui. Peut-être. Peut-être pas. Mais gardons à l’esprit que les quelques principes cités dans cet article ont toujours su résisté à l’épreuve du temps.
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