Le marché des changes est le plus grand marché au monde. On estime qu’il s’y échange plus de 3 000 milliards de dollars chaque jour, soit 700 fois plus que le volume moyen quotidien de la Bourse de Paris. Comment l’investisseur particulier peut-il tirer profit de cet immense marché ?
Le Forex : un marché liquide à effet de levier
Depuis 2005, le forex n’est plus la chasse gardée des institutions financières, des grands groupes, des banques centrales et autres fonds spéculatifs. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire Les acteurs du marché des devises. On assiste ces dernières années en France à un véritable engouement des investisseurs particuliers pour ce marché.
Le prix des devises est fixé par l’offre et la demande et la taille colossale du marché rend toute manipulation de cours quasi-impossible. Ce marché donne la possibilité d’utiliser un effet de levier jusqu’à 200 pour 1. C’est-à-dire qu’avec 1 000 euros, on peut prendre une position de 200 000 euros.
Attention toutefois à manier l’effet de levier avec précaution. C’est un outil à double tranchant, puisqu’il amplifie les hausses mais également les baisses. Pour éviter des déconvenues, rappelez-vous que le levier maximum sur les actions via le SRD est de 5 pour 1.
La grande liquidité du forex fait le bonheur des spéculateurs qui peuvent rentrer et sortir à n’importe quel moment, quelle que soit la somme investie. Les positions peuvent être conservées quelques minutes jusqu’à plusieurs mois.
Le forex n’est pas qu’un marché de spéculateurs
Le forex n’est pas seulement un marché de spéculateurs, dans le sens court-termiste du mot. On peut y investir avec un horizon moyen-long terme, en pratiquant la stratégie du carry trade par exemple.
Aussi appelé “portage” en français, le carry trade consiste à emprunter de l’argent dans une devise à taux d’intérêt bas et de le placer dans une devise affichant un taux d’intérêt supérieur. (Pour en savoir plus sur le carry trade : Le carry trade : son fonctionnement et son impact sur le forex)
Les investisseurs empruntent en dollars américains (taux directeur actuel : 0.25%) et place ces fonds en dollars australiens (taux directeur actuel : 4.75%) et ainsi tirer parti du différentiel de taux (4.50%).
Vous me direz que 4.50% est un rendement annuel assez faible pour ce type de stratégie mais n’oubliez pas la possibilité d’utiliser l’effet de levier. En prenant un effet de levier de 5 – multiple qui reste relativement raisonnable sur le forex – vous pouvez espérer gagner 22.50% par an.
Bien sûr, le risque existe. Dans l’exemple ci-dessus, si le dollar américain s’apprécie face au dollar australien, les bénéfices générés par cette stratégie seront annulés par le change défavorable, voire transformés en pertes.
Une autre stratégie consiste ainsi à utiliser le forex pour se couvrir contre le risque de change. Un investisseur français qui possède des actions de sociétés américaines peut avoir intérêt à se couvrir du risque de baisse du dollar par rapport à l’euro ayant pour conséquence d’annuler les gains qu’il a réalisés sur ses titres américains.
Attention, le risque sur le forex peut s’avérer très élevé notamment lorsque la volatilité est importante. La négociation du marché des devises n’est appropriée que pour les investisseurs les plus initiés.
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