En juin 1996, Warren Buffett publie un guide à l’intention des actionnaires de de Berkshire Hathaway. Le but de ce guide était d’expliquer aux actionnaires les grands principes économiques selon lesquels opère l’entreprise. En voici quelques morceaux savoureux.
Actionnaire = propriétaire
« Bien que nous soyons une société dans la forme, notre attitude est celle de l’association. Charlie Munger et moi considérons nos actionnaires comme des propriétaires-associés, et nous-mêmes comme gérants-associés. »
‘Nous mangeons notre propre cuisine’
« Conformément à l’orientation « propriétaire » de Berkshire, la plupart de nos directeurs ont une grosse partie de leur patrimoine investi dans l’entreprise. Nous mangeons notre propre cuisine. »
Pas trop de dette
« Nous recourons peu à la dette et, quand nous y recourons, nous nous efforçons d’emprunter sur des échéances longues à taux fixes. Nous refuserons des opportunités intéressantes plutôt que d’utiliser trop de levier. Ce conservatisme pénalise nos résultats mais c’est la seule attitude qui nous rend confortable (..) sachant que de nombreux actionnaires nous ont confié une grande part de leur patrimoine. »
« Charlie et moi ne nous permettons pas d’échanger une bonne nuit de sommeil contre la chance d’obtenir quelques points de pourcentage supplémentaires de gains. Je n’ai jamais cru en risquer ce que ma famille et de mes amis ont pour quelque chose dont ils n’ont pas besoin. »
Candeur
« Nous serons candides dans notre reporting, en soulignant les plus et les moins qui sont importants pour l’appréciation d’une entreprise. Le principe qui nous guide est de vous communiquer les faits que nous aimerions connaître si nous étions à votre place. Nous ne vous devons rien moins que cela. »
« Nous sommes également convaincus que la candeur nous fait du bien en tant que managers : le CEO qui trompe les autres en public s’expose à se tromper lui-même en privé. »
Indépendance d’esprit
Extrait d’un email de Buffett aux top managers (« all stars ») de Berkshire :
« De temps à autres, un de vos associés vous dira ‘tout les autres le font’. Cet argument est presque toujours le mauvais s’il est le seul pour justifier une décision d’affaire. Il est totalement inacceptable quand il s’agit d’évaluer une décision morale. Quand quelqu’un fournit cette phrase comme argument, ils disent en effet qu’ils ne trouvent aucune bonne raison. Si quelqu’un donne cette explication, dites-leur d’essayer de l’utiliser avec un journaliste ou un juge et de voir où ça les mène. »
Laurent Curau
Source : Vernimmen.