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Grands investisseurs : John Templeton

Grands investisseurs : John Templeton




En 1939, au moment où Hitler attaque l’Europe, John Templeton a mis 100 dollars dans chaque action à moins d’un dollar pièce à la Bourse de New York (NYSE). Les transactions de Templeton représentaient un véritable bric-à-brac composé de 104 entreprises, dont 34 étaient en faillite, pour un investissement total d’à peu près 10 400 dollars. Quatre ans plus tard, il revendit ces actions pour plus de 40 000 dollars !

Templeton devint milliardaire car il était un véritable pionnier en fonds communs de placement (FCP ou SICAV) répartis à travers le monde. Il créa même le Templeton World Fund en 1978.
Son fonds Templeton Growth Fund génèra 13,8% de rentabilité moyenne à l’année de 1954 à 2004, devançant les 11,1% de Standard & Poor’s.

Son profil

John Templeton est né dans une famille assez pauvre du Tennessee. Il étudia en tant que boursier à l’université de Yale et obtint une licence en économie en 1934. Il intégra ensuite l’université d’Oxford comme Rhodes Scholar et obtint une maîtrise de droit en 1936. Puis il rentra aux États-Unis, à New York, pour travailler comme stagiaire pour Fenner & Bean, l’un des prédécesseurs de Merrill Lynch.

Templeton est le co-fondateur d’une société d’investissement qui deviendra Templeton, Dobbrow & Vance au moment de la Grande Dépression en 1937. L’entreprise connut le succès et capitalisa 300 millions de dollars d’actifs, gérant elle-même 8 FCP. En 1954, Templeton créa le Templeton Growth Fund, situé à Nassau aux Bahamas. Templeton, Dobbrow & Vance changea finalement de nom pour Templeton Damroth : Templeton revendit sa part en 1962.

Les 25 années suivantes, Templeton fonda quelques-uns des fonds d’investissement mondiaux les plus importants et les plus brillants. Il revendit son fonds Templeton au Franklin Group en 1992. En 1999, Money Magazine le nomma « probablement le meilleur stock picker du siècle ». Naturalisé citoyen britannique résidant aux Bahamas, Templeton fut nommé Chevalier par la Reine Elizabeth II pour ses nombreuses réussites.

Dès qu’il prit sa retraite, Templeton devint un philanthrope actif à travers le monde, agissant via la John Templeton Fondation, qui fait des dons pour la recherche scientifique et la religion.

Son style d’investissement

John Templeton était l’un des principaux contrariens du siècle dernier ; on dit de lui « qu’il achetait à bas prix durant la Dépression, qu’il vendait cher au moment de la bulle internet et fit quelques très bons calls entre les deux. »

Son style d’investissement peut se résumer à la recherche d’investissements de valeur, qu’il appelait « chasse aux bonnes occasions », menant ses recherches dans plusieurs pays plutôt qu’un seul. Son leitmotiv était « rechercher des entreprises à travers le monde proposant de bas prix et d’excellentes perspectives long terme. »

En tant qu’investisseur contrarien, Templeton pensait que les meilleurs affaires se trouvaient parmi les actions totalement délaissées, celles que les autres investisseurs ne prenaient même pas la peine d’étudier. A cet égard, il possédait un avantage par rapport à l’investisseur particulier de base : il vivait à Lyford Cay, aux Bahamas. Le Lyford Key Club était constitué d’hommes d’affaires venant de partout dans le monde.

Templeton se rendit compte qu’il pouvait aisément échanger ses idées et points de vue avec eux dans une ambiance plaisante, ce qui, selon lui, était plus efficace que d’être en lien avec ses contacts de Wall Street qui avaient peu d’informations et essayaient toujours de lui vendre quelque chose. Non sans rappeler Philip Fisher, un autre investisseur de légende, Templeton réquisitionnait ses nombreux contacts pour avoir des données d’investissement de premier ordre et objectives. Données qui, dans son cas, traitaient des conditions de marché et des objectifs d’investissement dans le monde.

Morceaux choisis

« Rejetez l’analyse technique. Vous devez avoir une approche fondamentaliste pour vraiment réussir sur le marché. »

« Investissez au paroxysme du pessimisme. »

« Si vous voulez mieux performer que les autres, agissez à l’encontre des autres. »

Lorsqu’on lui demanda la raison de son départ aux Bahamas pour son travail alors qu’il dirigeait le Templeton Group, il répliqua : « Je me suis rendu compte que les résultats des investissements clients étaient bien meilleurs ici que dans mon bureau du 30 Rockefeller Plaza. Lorsque vous êtes à Manhattan, il est beaucoup plus difficile de ne pas suivre le mouvement de foule. »