Les options cotées existent depuis 1973 mais ce n’est qu’au cours de ces dix dernières années qu’elles ont gagné en notoriété. Pourquoi les options ont-elles un tel succès ?
Les avantages des options
Les options existent depuis plus de trente ans mais n’ont gagné en notoriété que ces dix dernières années. Selon les chiffres de l’Options Industry Council, le volume total de contrats d’options échangés sur les marchés américains a bondi de 507 millions en 1999 à près de 3 milliards en 2007.
Elles sont réputées être des produits risqués dans lesquels seuls les chevronnés avertis devraient s’aventurer. Les options sont des outils puissants, et leur mauvaise utilisation peut facilement entraîner de lourdes pertes.
Pour reprendre la remarque d’un de nos fidèles lecteurs :
“Les options, c’est un peu comme la Porsche sur la route. Si vous ne dépassez pas les limites, vous avez moins de chances de sortir de la route qu’avec une 2CV ! Une Porsche, ça tient mieux la route.”
Les options ne sont donc pas à mettre entre toutes les mains. Mais maniées avec méthode et précaution, investir via les options peut s’avérer plus sûr que d’investir en direct sur des actions.
Voici les quatre avantages principaux des options :
- elles nécessitent peu de capital
- elles représentent dans certains cas un investissement moins risqué que les actions
- elles offrent un rendement potentiellement élevé
- elles offrent de nombreuses stratégies supplémentaires
Les options nécessitent peu de capitaux
L’effet de levier d’une option peut être considérable. Pour une prise de position équivalente, une option permet d’avancer moins de capitaux.
Exemple : Jacques veut investir dans 200 actions à €90 l’unité. S’il choisit d’acquérir les titres directement, il devra donc débourser €18 000. S’il décidait au contraire d’acheter deux calls à €25 chacun, son investissement total s’élèverait à €5 000 (2 contrats de 100 actions x €25 le cours du marché). Jacques économise donc €13 000, qu’il pourra par exemple laisser sur un compté rémunéré ou employer à des fins de diversification.
Évidemment, ce n’est pas si simple. Jacques devra acheter le bon call pour que le mimétisme entre son option et l’action soit optimal. Cette stratégie dite de “remplacement d’action” a l’immense mérite d’être viable, pratique et peu gourmande en capitaux.
Jacques se décide à acheter l’action France Telecom parce qu’il pense qu’elle s’appréciera dans les prochains mois : 200 actions à €120 l’unité pour un coût total de €24 000.
Plutôt que d’investir la totalité de la somme, Jacques peut décider d’utiliser des options. Dans ce cas, il choisit une option qui correspond à son scénario (prix et nombre d’actions) et achète un call à €40 à échéance Septembre, avec un strike de €100.
Puisqu’il voulait initialement investir pour 200 actions, il lui faudra acheter deux contrats. Pierre devra donc investir un total de €8 000 (2 contrats x 100 actions x €40 le cours du marché), soit €16 000 de moins qu’en achetant les titres en direct.
Le capital ainsi “libéré” pourra être utilisé pour épargner ou faire un autre placement.
Les options sont une alternative crédible aux ordres stop
Les options peuvent servir de couverture à une position, un peu comme un ordre stop. Ils sont même plus efficaces que les ordres stop. L’ordre stop bloque les pertes si l’action chute en-dessous d’un prix déterminé par l’investisseur, mais sa faiblesse d’un ordre stop réside dans sa nature même : il ne peut être exécuté qu’en cours de séance*.
Exemple : Jacques achète une action €80. Il souhaite limiter sa perte maximale à 10% de son investissement initial et place à cet effet un ordre stop, à €72. Si le prix de l’action tombe en dessous de €72, un ordre de vente est passé automatiquement.
Un ordre stop fonctionne durant la journée, mais pas pendant la nuit. En effet, les ordres sont pris en compte seulement pendant les heures d’ouverture de la Bourse. Cependant, les ordres continuent à s’accumuler dans le carnet après la clôture de la séance, ce qui détermine le cours d’ouverture du lendemain.
En résumé, une action peut perdre de la valeur avec le gap d’ouverture.
Le lendemain de son opération, Jacques écoute BFM radio et découvre à la une des informations que le PDG de l’entreprise Gempa SA sur laquelle il avait une action fausse les résultats financiers de l’entreprise depuis plusieurs années. C’est une mauvaise nouvelle, car cela signifie que la valeur de son action va s‘effondrer.
L’action coûtait €76 la veille, et on estime qu’à l’ouverture en bourse, elle aura une valeur de €28. L’ordre stop n’est pas valable quand il y a gap d’ouverture et Jacques perdra alors €52 (prix d’achat de l’action €80 moins nouveau cours de l’action €15).
Si Jacques avait acheté un put pour couvrir son investissement, il n’aurait pas perdu cet argent. A l’inverse des ordres stop, les options ne se désactivent pas à la clôture en Bourse; elles garantissent une protection continue 24h/24, 7j/7. C’est pour cette raison que les options sont une forme de hedging relativement sure.
Autre possibilité : Jacques aurait pu acheter un call plutôt qu’une action. Certains types d’options offrent un niveau de performance similaire à celui d’une action tout en étant quatre fois moins chères. Si Jacques avait choisi d’acheter le call au prix d’exercice de €80 et non l’action, il aurait réduit sa perte au prix investi dans l’option.
S’il avait payé l’option €8, il aurait perdu uniquement ces €8 seulement et non les €52 de celui propriétaire de l’action. Les ordres stop offrent une couverture nettement moins fiables que les options.
Un retour sur investissement potentiellement meilleur
Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’en investissant moins d’argent et en faisant plus de bénéfices, le rendement sera meilleur.
Comparons le rendement de l’action achetée €80 et celui de l’option achetée €8, toujours à partir du même exemple :
Si le delta de l’option est de 80, cela signifie que le prix de l’option changera de 80% du prix de l’action. Si l’action s’apprécie de €8, Jacques fait une plus-value de 10%. Dans le même temps, l’option s’apprécie donc de 80% x €, soit €6,40, pour un capital investi de seulement €8. Cela représente un retour sur investissement de 80%, contre “seulement” 10% avec l’action en direct.
Mais prudence tout de même, quand le cours du sous-jacent évolue dans le mauvais sens, Jacques prend le risque de perdre 100% de son investissement.
Autres solutions stratégiques
Le dernier avantage principal des options est d’ouvrir de nouvelles stratégies d’investissement. Les options sont particulièrement flexibles, et il est possible de les utiliser pour tirer profit des autres “dimensions” du marché, indépendamment de la direction des cours. Les options permettent en effet de tirer bénéfice du temps qui passe et de la volatilité. Les cours de certains titres varient avec une faible amplitude, et la valeur temps des options donne la possibilité de profiter de cette stagnation.
De la même façon, il est possible d’acheter simultanément un call et un put de mêmes caractéristiques pour jouer sur les seules variations de volatilité du sous-jacent.
Beaucoup d’investisseurs font appel à des courtiers qui requiert une marge pour vendre des titres à découvert, et le coût de l’appel de marge peut être relativement élevé. Certains courtiers n’autorisent tout simplement pas la vente à découvert d’action. Cette barrière n’existe pas avec les options ; aucun courtier ne peut vous empêcher d’acheter des puts pour jouer la baisse.
En bref :
- Les options sont flexibles et offrent plusieurs possibilités
- Les options nécessitent un engagement financier plus faible que les actions
- Les frais de commission sont extrêmement faibles
- Les options offrent une couverture infaillible si on sait les utiliser
- Le retour sur investissement peut être considérable
- D’autres possibilités sont à la portée de l’investisseur sur le marché d’options